Seven Hills of Rome

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17/20
Nom du groupe Memoir Sonata
Nom de l'album Seven Hills of Rome
Type Album
Date de parution 01 Mars 2023
Style MusicalPower Symphonique
Membres possèdant cet album3

Tracklist

1.
 Ancien Régime
 05:29
2.
 Vitruvian Man
 05:50
3.
 The Rōnin
 06:35
4.
 Lawrence of Arabia
 05:48
5.
 Pneumonic Plague
 05:18
6.
 War in the North
 05:19
7.
 Seven Hills of Rome
 07:00
8.
 Opera of the Magic Flute, Act l
 05:18
9.
 Enigma
 05:58
10.
 Memoir Sonata
 06:14

Durée totale : 58:49

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Memoir Sonata


Chronique @ ericb4

14 Septembre 2023

Première esquisse, premiers émois et premier coup de maître à mettre à l'actif du combo danois...

Difficile pour les vertes formations de se frayer un chemin et, surtout, de perdurer dans le si convoité registre metal symphonique à chant féminin. Nombreux sont celles à en avoir fait l'expérience, avec pour effet une disparition prématurée des tabloïds pour la plupart d'entre elles. Conscient de cet état de fait, ce quintet danois originaire de Ribe, plutôt que de chercher à essaimer ses riffs coûte que coûte, a pris la mesure des enjeux, et donc un laps de temps relativement conséquent pour accoucher de ses premières gammes : créé en 2021, il ne nous gratifiera de son introductif et présent album full length, « Seven Hills of Rome », que deux ans plus tard. En quoi les 10 plantureuses pistes de cette auto-production permettront-elles au combo nord-européen de se démarquer de ses homologues générationnels, toujours plus nombreux à affluer ? Les quelque 59 minutes de la galette constitueraient-elles un arsenal suffisant pour muer dès lors nos cinq gladiateurs en de sérieux espoirs de cet espace metal ?

A bord du vaisseau amiral, nous trouvons à la barre : la soprano Veronika ''Ika'' Gamborg, les guitaristes/choristes Martin Stage et Emil Hoffmann, le bassiste/choriste Benjamin Pedersen, sans oublier Dom Uškrt, en remplacement de Tobias Johansen, derrière les fûts. De cette étroite collaboration émane un propos power mélodico-symphonique et progressif, où cohabitent d'éclectiques sources d'influence, allant de Nightwish à Dream Theater, en passant par Xandria (première période), Ancient Bards, Epica et Diabulus In Musica. Ce pulsionnel, épique et romanesque effort jouit, en outre, d'une qualité d'enregistrement difficile à prendre en défaut et d'une belle profondeur de champ acoustique ; une production d'ensemble plutôt soignée ayant pour corolaire des arrangements instrumentaux de bonne facture. Mais larguons sans plus tarder les amarres, pour une traversée que l'on souhaite ponctuée de terres d'abondance...


C'est dans un bain orchestral aux houleux remous que nous immergent volontiers nos corsaires, non sans disséminer quelques pépites dans leur sillage. Ainsi, c'est d'un battement de cils que les grisants refrains dont nous abreuvent les ''nightwishiens'' up tempi « Ancien Régime », « Pneumonic Plague » et « War in the North » aspireront le tympan ; mis en exergue par les chatoyantes inflexions de la sirène, alors escortée de choeurs aux abois, et magnifiés chacun d'un vibrant duo de guitare, ces avenants et trépidants méfaits pousseront à y revenir sitôt leurs ultimes mesures envolées. Non sans rappeler Diabulus In Musica, le classieux « Opera of the Magic Flute, Act l », lui, ne se fait guère moins impulsif ni moins engageant eu égard à ses arpèges d'accords finement esquissés. Dans cette dynamique, on ne pourra davantage éluder ni « Vitruvian Man » ni « Enigma », vivifiants efforts au carrefour entre Xandria, Ancient Bards et Dream Theater, tant pour leurs truculentes séries de notes que pour leur sémillant pont techniciste décoché à mi-morceau.

Dans une même énergie, mais répondant à un souhait communément partagé de diversification atmosphérique, d'autres espaces d'expression pourront à leur tour happer le pavillon du chaland. Ce qu'atteste, d'une part, « The Rōnin », orientalisant up tempo power mélodico-symphonique, dans le sillage coalisé d' Epica, Dream Theater et Xandria. Doté d'une complexe technicité instrumentale sans jamais nous égarer de sa jouissive sente mélodique ses 6:35 minutes durant, se dotant parallèlement de fringants harmoniques sur lesquels semblent danser les cristallines volutes de la déesse, l'épique manifeste laissera quelques traces dans les mémoires de ceux qui s'y seront immergés. Dans une ambiance similaire, l'éruptif « Lawrence of Arabia » n'est pas en reste : se plaisant à varier ses phases rythmiques à l'envi, le saillant effort livre un break opportun que vient prestement balayer un refrain immersif à souhait mis en habits de lumière par les angéliques oscillations de la princesse. Et la sauce prend, in fine.

S'il n'a pas été laissé pour compte, l'aficionado de moments intimistes devra cependant patienter jusqu'à l'outro pour voir son vœu réalisé. Une attente récompensée par une ballade romantique jusqu'au bout des ongles. Ainsi, « Memoir Sonata » se pose tel un soyeux et poignant low tempo sous-tendu par de sensibles arpèges échappés d'un piano mélancolique, et mis en habits de soie par les célestes ondulations de la maîtresse de cérémonie. Glissant parallèlement le long d'une radieuse rivière mélodique et recelant, en prime, un bref mais fuligineux solo de guitare, le ''xandrien'' mouvement magnétisera plus d'un tympan friand d'instants tamisés.

Mais ce serait assurément à l'aune de sa pièce en actes symphonico-progressive que la troupe serait au faîte de son art. Ainsi, le titre éponyme de l'opus, « Seven Hills of Rome », se pose tel une fresque à la fois épique, un brin altière et romanesque. ''Nightwishienne'' en l'âme, cette luxuriante plage déverse ses quelque 7 minutes d'un parcours aux moult soubresauts tout en sauvegardant une ligne mélodique apte à nous aspirer sans avoir à forcer le trait. A la belle, eu égard à ses troublantes modulations d'achever de nous convaincre de ne pas quitter prématurément le navire.


Au terme d'une croisière ponctuée d'îlots enchanteurs, un doux sentiment de plénitude nous gagne ; ayant su à la fois varier son sémillant propos sur les plans atmosphérique et rythmique, et savamment sculpter ses portées, au point de nous intimer d'y revenir en fin de parcours, le collectif nord-européen annonce clairement la couleur de ses intentions à ses challengers. Ayant également diversifié leurs exercices de style, particulièrement soigné leur ingénierie du son et peaufiné leurs harmonies, nos acolytes disposeraient d'armes suffisamment effilées pour les compter parmi les sérieux espoirs de ce registre metal.

Pour impacter plus largement encore un auditorat déjà familiarisé avec les travaux de leurs maîtres inspirateurs, il leur faudra cependant étoffer la palette de l'offre par l'un ou l'autre instrumental et/ou duo, et consentir à l'une ou l'autre prise de risque. Carences néanmoins partiellement compensées par d'enveloppantes mélodies doublées d'une technicité instrumentale et vocale d'ores et déjà maîtrisées. Bref, première esquisse, premiers émois et premier coup de maître à mettre à l'actif du combo danois...

5 Commentaires

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ericb4 - 15 Septembre 2023:

Merci pour ce retour! Tout comme toi, au vu de ce qu'ils ont démontré tant en qualité technique qu'artistique, je pense qu'ils ont le potentiel requis pour embrasser une carrière à long terme. Bref, encore un groupe à suivre de près!

Dark_Candice - 16 Septembre 2023:

Je découvre à l'instant et c'est vraiment très bon :) merci pour la chronique et pour la découverte !

MetalSonic99 - 16 Septembre 2023:

@ericb4 : Entièrement d'accord! J'en suis à la...dix-douzième écoute, et franchement, plus on fait tourner ce disque et plus on s'y attache! Franchement j'ai hâte de voir la suite! 
Je l'ai fait découvrir au paternel et lui aussi est conquis....et venant de lui c'est assez rare car très ancré dans son époque fin 60 et décennie 70!

ericb4 - 17 Septembre 2023:

@Dark_Candice : merci pour cet élogieux commentaire!

@MetalSonic99 : ravi de constater que ce groupe puisse faire des émules même chez ceux dont l'univers musical habituel semble pourtant assez  éloigné de celui-ci. Comme quoi, il n'y a que les montagnes qui ne se rencontrent pas...

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