La Finlande est réputée pour être l'une des plus grandes et prestigieuses nations du Black
Metal, d'une scène pour le moins florissante et proposant des groupes de qualité. Parmi eux, on citera les bien connus
Satanic Warmaster,
Goatmoon,
Inferi,
Baptism ou encore
Beherit. Et de moindre envergure, on retiendra des formations comme
Warloghe,
Noenum,
Utgard, et le concerné,
Kadotus. Ce dernier est sans conteste l'un des groupes qui m'a le plus emballé dernièrement, plus particulièrement avec ce full-length, dédié à la noirceur, aux Enfers, ainsi qu'à la plénitude de la nuit.
Premièrement, je me suis demandé pourquoi un album aussi excellent est si peu mis en valeur, du moins par cette pochette, pour le moins qu'on puisse dire, merdique, qui le représente. De toute leur discographie, c'est sincèrement la seule pochette sans intérêt, et la plus simpliste, sans aucun travail fourni concernant l'artwork. Et pourtant, détrompez-vous : en dépit de cette négligence concernant le visuel, cet album s'inscrit parmi l'un des meilleurs du groupe. Comme quoi, la pochette ne reflète pas forcément la musique qu'elle est censée représenter, et ne pas écouter cet album à cause de celle-ci serait grandement dommage.
Cet album me fait beaucoup penser à
Infernum (l'ex-groupe de Rob
Darken de
Graveland), à l'époque de "Taur-Nu-Fuin", par sa noirceur démesurée, ainsi qu'à l'esprit misanthropique et atypique qui caractérisait le
True Black de l'époque. En effet, bien que ce dernier parut neuf ans avant le méfait des Finlandais, on retrouve dans ce dernier l'essence même du Black d'antan : misanthropique à souhait, suintant la haine et la crasse, définie par une production minimaliste, mais aussi ombragée d'une aura noire, malsaine et pestilentielle. En effet, le rapprochement est très proche vis-à-vis de ces deux albums, tant par la production que par ces vocaux, s'apparentant à des hurlements, des crissements se répercutant des les profondeurs de la nuit. C'est dire que l'on ressent bel et bien la présence de la nuit, à l'écoute de ces deux disques, qui s'apprécient plus particulièrement le soir, et de préférence en plein milieu des bois.
La production s'avère vraiment crue, tout comme ces vocaux démoniaques et le son crasseux des guitares, octroyant à l'ensemble un attrait terne et empathique. En tout cas, le chant est sans conteste l'un des points forts du disque, rappelant comme sus-cité
Infernum de l'époque, voire
Graveland première période, suintant la haine et le dégoût. Cependant, bien que le rapprochement soit limpide vis-à-vis du son, la rythmique sur cet album est toutefois moins constante. En effet, même si des des variations sont néanmoins proposées par la batterie, en comparaison à "Taur-Nu-Fuin" d'
Infernum, la cadence est toutefois plus effrénée. Par contre, l'apport en crasse est similaire concernant cette atmosphère noire et immonde, tel un retour aux sources du vieux Black de l'époque.
Voilà donc un album très nocturne, par cette aura terne et malfaisante qui en émane. Personnellement, je n'apprécie pas cet album la journée, tant l'esprit qui le caractérise reflète le monde de la nuit et s'avère dépourvu de toute once de lumière. En effet, la mélancolie qui émane des riffs et les hurlements nasillards de Frydkal nous écartent bien loin du monde des vivants, et nous engouffrent dans la plus profonde pénombre. Une obscurité de plus en plus dense, qui se révèlera au fil d'écoutes prolongées, si bien qu'écouter cet album la journée ne présentera donc plus aucun intérêt. Bref, à vous d'en juger, mais il est indéniable que ce "
Seven Glorifications of
Evil" caractérise la nuit, l'astre lunaire, et non pas la clarté du jour.
En définitive, voici sûrement l'une des meilleures productions du groupe, en dépit de cette pochette nullissime, qui ne reflète en rien la noirceur et la qualité de ce "
Seven Glorifications of
Evil". Cela dit, ce full-length qui a maintenant 14 ans demeure cependant excellent, et reste pourtant méconnu, principalement à cause de cette cover, digne d'une démo à deux balles... En somme, un superbe album, en dépit du visuel, et juger ce dernier uniquement par rapport à l'artwork serait fort dommage. Aussi, pour l'apprécier à sa juste valeur, il est recommandable de l'écouter le soir, seul, de préférence dans l'obscurité la plus totale.
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