Après trois ans d'absence, Deferum
Sacrum revient sur les devants d'une scène ukrainienne en pleine inspiration en ce moment. En effet, les groupes de black metal ont plutôt la cote, bien que la plupart souffre de problèmes liées à la production et au manque de distribution. Cependant, les grandes figures, elles, n'ont pas de problèmes en la matière et restent tout de même un modèle pour les plus petites formations, telles que, justement, Deferum
Sacrum, qui signe chez les russes de
More Hate Productions.
Même si le combo a perdu un membre, à savoir le batteur Yar, remplacé par
Equinox de Sermargl, cela ne l'a pas empêché de poursuivre son petit bonhomme de chemin et de terminer l'enregistrement de ce «
Septicaemia », légèrement différent de son grand frère mais toujours basé sur les ambiances véhiculées, à la guitare afin de confier un aspect maladif à la musique, comme les titres des albums l'indiquent (« Antichristian
Disease » et «
Septicaemia »).
Si le terme «
Septicaemia » ne vous dit rien, cherchez plutôt du côté de septicémie, un terme médical utilisé pour parler de la présence d'organismes pathologiques dans la circulation sanguine, une sorte d'empoisonnement sanguin menant à une inflammation de la peau et de tout autre tissu. Ce qui donne un bon avant goût de l'univers macabre de Deferum
Sacrum.
Grâce à l'expérience de plusieurs de ses membres tels que Morthvarg de
Semargl ou
Astaroth de
Raventale, les Ukrainiens arrivent à mener leur musique de bout en bout avec un certain savoir faire. Même si les compositions sont plus rapides, plus agressives et tranchantes au niveau des vocaux, le quartet met le paquet sur une atmosphère sombre grâce aux riffs et au caractère arythmique de la batterie. Le titre éponyme par exemple montre bien ce que veut nous montrer Deferum
Sacrum, rappelant parfois
Raventale par ce côté lent et souvent
Mayhem par l'incorporation d’assauts inattendus. L'aspect maladif des guitares, jouant dans les aigus, paradé par la voix de Athamas, permet à l'auditeur de se retrouver embarquer dans cet ensemble assez malsain, bien que mélodique et mid tempo en général.
Tous les titres démarrent lentement sauf le furieux et épique « All Living Fades », qui arrive à tenir en haleine jusqu'au bout. C'est une des caractéristiques de Deferum
Sacrum, qui essaie d'imposer un certain contraste dans les rythmes. Au moins les variations sont là ainsi que les guitares qui nous lancent des riffs black très caractéristiques et maîtrisées, à l'image d'un «
Crown of Degradation » rappelant
Dark Funeral.
Si certains titres peuvent être très courts, comme un « Reverential
Paralysis » d'un peu plus de deux minutes, terriblement maladif et inquiétant avec sa maladie et son fond étrange, certains peuvent être très longs comme «
Mass Suppression », qui met du temps à démarrer avec une ambiance particulièrement sombre et perturbante.
Même si ce «
Septicaemia » est bien produit et bien abouti dans son ensemble, la monotonie peut s'installer à cause d'un manque de moments forts et d'un certain manque d'originalité, le black metal de Deferum
Sacrum étant assez old school et proche du black metal des débuts 90. Si vous avez aimé cette période, penchez vous sur cet album pas très long (moins de quarante minutes) qui n'apporte certes rien, mais qui prouve que la scène ukrainienne a plus d'une corde à son arc.
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