Non content d'avoir enfanté l'un des plus gros monstre du métal avec
Coroner, la Suisse continue de nous livrer des rejetons turbulents. Intéressons-nous à l'un de ses plus jeunes avec
Colossus Fall. Formé en 2009 par David Moro et Philippe Suarez, tous deux guitaristes du groupe, et après une multitude de changements de line-up, le combo genevois se stabilise en recrutant Yannick à la basse, Bastien à la batterie (qui sera remplacé plus tard par Fabien) et Quentin au chant. Le groupe évolue dans un "hardcore/metal" très viril et proche de
Converge et
Mastodon.
Après une introduction très "nature" qui fait sans doute écho au titre de cet Ep qui, selon quelques recherches, fait référence à un comportement plutôt écologiste, l'agression débute avec "
Human shield" et
Colossus Fall nous dévoile sa substance. Les différents plans s'enchaînent et se superposent, alternant entre rythmiques "hardcore", "metal" voire "thrash", le côté "hardcore" étant renforcé par le chant écorché vif de Quentin. "
Despite" est du même acabit avec un rythme globalement plus soutenu sur la longueur.
"
Cold night", quant à lui, ralentit le tempo pour se faire plus "sludge", avec une rythmique bien plus massive. Ce titre obscur est aussi compact qu'un bloc de béton tombant du huitième étage, et, est la composition la plus lente et la plus oppressante de "Sempervirens", judicieusement placé en milieu de disque.
Les cavalcades frénétiques et les enchevêtrements rythmiques reprennent de plus belle avec "
Kill the sheperd" dont le break massif nous rappelle que nous sommes bien dans le "sludge". "
Colossus" vient clôturer les débats de façon pachydermique avec, là encore, une rythmique ultra compacte pour une fin écrasante.
"Sempervirens" ne ré-invente pas le style et ne fait pas avancer le "schmilblick". Les ombres de
Mastodon sur les parties plus appuyées et de
Converge sont bien trop présentes, ce qui confère à un grand manque de personnalité, même si le combo est encore tout jeune. En outre, plusieurs écoutes seront nécessaires pour appréhender ce disque et en saisir les différentes couches, mais également afin de pouvoir pénétrer cette masse ultra compacte qui en rebutera plus d'un.
"Sempervirens" est une première production tout à fait honorable, dotée de quelques défauts inhérents au jeune âge du combo. Les amateurs du genre y trouveront assurément leur compte, les autres peuvent toujours s'y risquer, la peur n'évitant pas le danger. A bon entendeur....
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