La France peut se targuer de posséder de grands groupes de métal, et vu la qualité des sorties actuelles, nul besoin d’être devin pour affirmer que notre territoire est l’un des plus bouillonnant d’
Europe. Désormais, il faudra également compter avec
Outcast qui, en guise de second album, nous propose tout simplement une merveille de thrash death…
Son premier opus , «
First Call - Last Warning » (2005) avait été largement applaudi par la critique et nous présentait une formation mature au caractère déjà bien trempé, son thrash death se montrant aussi puissant que personnel. Puissant et personnel, ce sont également deux adjectifs qui conviennent à merveille à ce nouvel album !
Outcast durcit le ton, sa musique est aujourd’hui plus violente, plus moderne, et est plus proche du death, même si de nombreux riffs sont encore emprunts de thrash. Mais attention, grâce à un talent de composition désarmant,
Outcast ne se contente pas de n’être qu’un énième groupe de death puissant, il innove, il suit ses propres règles, pour accoucher au final d’un album tout simplement passionnant.
Les musiciens usent et abusent de rythmiques saccadées que le batteur mitraille à la double de la plus efficace des façons, se qui ancre totalement l’album dans son époque. Il ne s’agit pas ici de death old school mais bien d’une musique aussi puissante que moderne et qui évite d’ailleurs brillamment la redondance. Tous les morceaux sont truffés de trouvailles rythmiques, de changements de rythmes surprenants et de mélodies inattendues, les 10 morceaux de cet album s’écoutent avec la mâchoire par terre tellement c’est bon. L’ensemble est brutal, certes, mais la mélodie n’est pas mise de côté pour autant, les guitaristes nous gratifiant de soli délicieux et de parties instrumentales absolument renversantes (le magnifique instrumental acoustique "
Materia Prima", les surpuissants "
Denial Of Elapsed Time", "Collapsed
Into Oblivion" ou "Feelings
Transgression"…). Et puis quel travail au niveau des guitares ! Je ne sais pas si c’est l’arrivée de leur nouveau guitariste qui boost le groupe à ce point, mais les riffs sont monstrueusement efficaces, à la fois tranchants, écrasants et tortueux. Je me repasse en boucle "Collapsed
Into Oblivion", compo qui, après une magnifique intro, nous envoie un riff en béton armé aussi simple que percutant. C’est d’ailleurs ce qui fait la force de cet album dans son ensemble, ce parfait équilibre entre technique imparable et riffs passionnants. Seuls les vocaux peuvent sembler un poil monotone sur la longueur, dommage que Wilfried ne varie pas un peu plus ses intonations. Mais bon, c’est un bien maigre défaut face à la qualité de l’ensemble ! A noter que de prestigieux invités font leur apparition sur trois titres : Jeff Waters (
Annihilator),Jochem Jacobs (
Textures) et Filip
Leo (
Corporation 187), comme quoi outcast voit les choses en grand…
Un tel album ne peut pas se contenter d’un son maigrichon, et la production se montre heureusement à la hauteur des ambitions du groupe. Chaque instrument est parfaitement mis en valeur, notamment la basse qui ronfle de la plus belle des manières sur les parties plus posées. Un travail d’orfèvre que l’on doit à Aurélien Mauro, frère du bassiste.
Comme vous pouvez le lire, je suis enthousiasmé en diable par ce nouveau né du groupe parisien et si vous ne succomberez pas vous aussi à cet assaut furieusement inspiré, je veux bien me faire moine. Reproduire cet album sur scène ne doit pas être une mince affaire, voici en tout cas un groupe que je serais très curieux de voir en concert. A écouter absolument !
Un potentiel énorme, entre autres, on espère le meilleur pour eux!
Metal Up Your Ass!
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