Fondé en Suède au début des années 90,
Dischange est une formation en hommage direct à la première partie de carrière de
Discharge, l’un des premiers groupes ayant opéré une fusion entre le hardcore-punk et le metal durant les années
1980-83, à travers de nombreux EP's (
Never Again, State Violence) et l’album culte 'Hear
Nothing See
Nothing Say
Nothing' (1982). Ses fameux rythmes entrainants en deux temps ayant été baptisés d-beat (discharge-beat) ont donné le nom à une branche reconnue du hardcore originel. Notre quatuor d'Eskilstuna s’inscrit donc non seulement dans cette mouvance, mais multiplie par ailleurs les clins d’oeil adressés volontairement à la formation culte britannique, depuis son patronyme, le nom de son album, ses phrases musicales, qui ne manqueront pas d’interpeller les fans de la première heure.
Chez
Dischange, on retrouve notamment Jocke Hammar et Micke Sjöstrand de
Chronic Decay, ainsi que Matthias Kennhed d’House of Usher et
Leukemia, à des postes où on ne les attend pas forcément, à l’image de Matthias, talentueux guitariste & bassiste prenant place ici-même derrière les fûts. Nos gaillards rejoignent Tomas Skogsberg aux Sunlight Studios en juillet 1992, lors d’un planning chargé qui comprend notamment les sessions d’
Afflicted,
Goddefied ou
Centinex, enregistrant eux aussi leur premier album ou mini-CD.
Seeing Feeling Bleeding parait début 1993 chez Nuclearblast, l’écurie allemande étant alors en plein boom à cette époque, et plus volontiers tournée vers le deathmetal avec ses poulains
Gorefest,
Benediction,
Pungent Stench,
Dismember,
Sinister,
Hypocrisy,
Brutality,
Resurrection,
Kataklysm, et tant d’autres prétendants bien trop nombreux pour être cités sur un simple paragraphe.
Ici, il est n’est toutefois question que de d-beat, exécuté dans les strictes règles de l’art.
Dischange ne possède donc pas la personnalité des crusties de
Disfear ou
Disgust, mais se contente de marcher le plus fidèlement possible dans les pas de
Discharge. On retrouve donc cet esprit hardcore-punk, ces rythmes binaires et entrainants, ces riffs simples articulés en couplet-refrain, ces guitares ayant la lourdeur du metal, ces soli courts & fougueux, ce chant rageur, le tout avec l’esprit contestataire de rigueur. Vu le flop rencontré à l’époque, il n'est pas certain que l’album ait bien été compris à sa sortie, paru chez un label qui vivait sa période la plus deathmetal de sa carrière et intéressait avant tout de jeunes deathsters.
Sans prétention particulière,
Seeing Feeling Bleeding est donc un album à prendre comme du pur d-worship, un disque de bonne qualité et de courte durée qui ravira prioritairement les fans hardcore de la période d-beat de
Discharge. Notre quatuor continuera ensuite dans la même veine en changeant aucunement d’orientation mais juste de patronyme, optant pour
Meanwhile, qui n’est autre qu’un fameux morceau du premier album de la formation anglaise si influente.
Fabien.
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