Seeds of Destiny

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14/20
Nom du groupe Seeds Of Destiny
Nom de l'album Seeds of Destiny
Type EP
Date de parution 04 Fevrier 2015
Style MusicalMetal Gothique
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1.
 Intro
Ecouter01:49
2.
 Endless Waiting
Ecouter05:48
3.
 Wrong Choice
Ecouter06:54
4.
 Seeds of Destiny
Ecouter06:15
5.
 Tragedy of Winter
Ecouter05:49
6.
 The Last Journey
Ecouter02:14

Durée totale : 28:49

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Seeds Of Destiny



Chronique @ ericb4

25 Septembre 2015

Un énigmatique et infiltrant propos musical tout en contrastes...

Une onde vibratoire saisissante au captateur parfum d'étrangeté mêlé à des relents gorgonesques nous parvient. Et ce, au cœur d'un suave climat amazonien insufflé par une jeune formation metal gothique brésilienne tout droit venue de Recife. Après Errana, Holiness, Noturna, Silent Cry, comme homologues stylistiques locaux, il semblait difficile pour les nouveaux entrants de se démarquer, ou même d'exister, et pourtant... Avec une grâce insoupçonnée, alliée à une mystérieuse empreinte un tantinet graveleuse, le jeune septuor sud-américain, sans complexes, vient nous octroyer ses premiers émois à l'aune de cette initiale auto-production. Prudent dans sa démarche, mais témoignant déjà d'un bel élan d'inspiration, le combo nous livre un EP de six titres simplement, dont deux brefs instrumentaux, se déployant successivement sur une bande auditive de pas moins de vingt-huit minutes. Cela, à l'instar d'un message musical rythmiquement puissant, d'une profonde torpeur, mélodiquement raffiné et parfois cristallisé dans le tourment.

Créé en 2013, le groupe s'est laissé le temps nécessaire à la réalisation de cette galette dans des conditions techniques et artistiques convaincantes. Ont participé à ce projet, sur le plan vocal : la soprano Amanda Lins (dont le grain oscille entre celui de Marcela Bovio (Stream Of Passion) en voix de tête et Sharon den Adel (Within Temptation) dans les allonges et quelques inflexions en notes de fond) et le grunter William Lira, aux notes aussi caverneuses que tranchantes. On se situe ainsi dans un schéma classique de la Belle et la Bête. Sur le versant instrumental, on appréciera les jeux de guitare de Luciana Lima (ex-The Ax) et de William Santos, la basse vrombissante d'Everton Cardoso, la frappe sans concessions d'Hector Ricardo (ex-The Ax) et la patte experte du claviériste Vinícius Campos (Hate Embrace).

Les compositions témoignent de gammes truculentes et d'arpèges complexes suivant des portées scrupuleusement transcrites et parfaitement restituées. Quand qualité d'une orchestration d'obédience heavy, mais sans ostentation particulière, rime avec parties techniques judicieusement effilées et positionnées, on comprend que le spectacle s'annonce sous de radieux auspices. Non content de s'en satisfaire pour assoir son propos, le collectif a veillé à nourrir conceptuellement ses textes, à l'aune de réflexions philosophiques, et ce, non sans finesse d'écriture. On saisit d'autant mieux la sobriété de la palette de couleurs, la gravité du trait et la lunaire ambiance dénuée de toute forme de vie, si ce n'est un arbre mourant, esquissées sur l'artwork de la jaquette par le designer. Pour la mise en relief de ce dispositif, nos acolytes ont soigné les différentes phases de l'enregistrement de ces pistes tout comme le mixage, ne souffrant que partiellement d'effets de compression. Il en ressort une profondeur de champ acoustique respectable accolée à un équilibrage des parties vocales et instrumentales entre elles. Les enchaînements inter titres comme les finitions intrinsèques à l'oeuvre s'avèrent également satisfaisantes, à défaut de s'avérer irréprochables. Ainsi, cette première production se suit d'un trait, et même avec un certain confort, sans que l'une ou l'autre note parasite ne vienne perturber notre plaisir. Que recèle alors précisément cette offrande ?

Cette initiale proposition joue la carte de la complémentarité vocale et des contrastes d'ambiances mis en exergue par des arrangements de bon aloi. Ce qui se vérifie sur la globalité de l'oeuvre.
On décèle déjà quelques effets de relief climatique à l'instar des brefs instrumentaux contenus dans l'opus. Une « Intro », à la lumière blafarde d'une angoissante atmosphère, nous accueille tout de go. Un vent de terre se lève et des choeurs se font ouïr au loin, avant que des bruits étranges (glas, portes grinçantes, bruits de pas) ne se superposent à cet univers d'étrangeté. La chorale élève d'un cran son aura avant de s'évanouir dans la torpeur de cet instant grelottant. Par opposition sur l'outro « The Last Journey », des nappes synthétiques au paysage de notes aussi enveloppant que ravissant s'inscrivent sur la totalité du parcours auditif. Une violoneuse atmosphère tout de satin vêtue se juxtapose à ce soyeux passage propice à une immersion au sein du monde onirique. Bref, le voyage s'achève sereinement.

Une logique de découpage atmosphérique s'observe également sur les deux mid tempi de ce disque, mais s'opère différemment. Tout d'abord, l'entraînant « Seeds of Destiny », titre éponyme de l'album, nous invite à suivre une section rythmique réfrénée, étreinte de riffs corrosifs et d'un tapping discret tout le long. Quelques séries de notes de piano s'immiscent avec célérité au sein d'une solide instrumentation où la reptilienne lead guitare dicte sa loi mélodique suivant un délié non dénué d'habileté. L'ensemble, assisté d'un tapping martelant mais en demi-teinte, suit un tracé harmonique infiltrant aussi bien sur les couplets que sur les refrains, la belle enjolivant l'instant précieux de ses angéliques impulsions. C'est alors que la bête, impériale, feule tel un tigre pour faire résonner son rocailleux organe, fouettant l'espace oratoire de son rasoir effilé, les cristallines envolées de la diva tapissant en écho l'espace vocal, l'ensemble s'achevant sur un beau dégradé de l'intensité sonore. Plus insécurisant « Tragedy of Winter » ne nous lâchera pas moins de par son cheminement harmonique confondant de précision. Un tapis synthétique nous accueille au moment où l'orage gronde et que la pluie se déverse à torrents sur les pavés détrempés. Sur ce mid tempo, aux riffs griffus et au tapping partiel, on se surprend à percevoir la sirène sculpter les couplets de ses rayonnantes inflexions, et même à nous transcender sur les refrains. Une graveleuse présence de son comparse se fait entendre, en arrière-fond cette fois, alors qu'un joli solo de guitare ne manque pas de ravir le tympan d'un doigté assuré. Sur le refrain, le duo mixte perfore l'espace sonore de sa torride présence. A l'imposant clavier de fermer la marche, pianissimo...

Un schéma de contrastes similaire nous est octroyé sur les morceaux les plus tamisés. Quelques mots bleus nous sont offerts, à l'aune de la ballade « Endless Waiting », où l'indéfectible couple oratoire suit une ligne mélodique invitante, sur des couplets bien ciselés et surtout sur des refrains aussi délicats qu'immersifs. Quelques subtils arpèges à la guitare suivent un convoi instrumental fringant en parallèle, non sans rappeler la première période de Within Temptation. Un break opportun permet aux vocalistes de repartir de plus belle sur le refrain, la déesse élevant son timbre d'un demi-octave pour nous inviter à un voyage en apesanteur. Et la sauce prend, sans l'ombre d'un soupir. Dans ce dessein, on découvre une autre ballade, plus intrigante cette fois, à l'instar de « Wrong Choice ». Quelques arpèges pianistiques bien menés et une patine ouatée de la sirène nous aspirent avant que des riffs arrondis et une rythmique tempérée ne s'invitent à la danse. Une bête alors assagie prend le bras de sa dulcinée pour convoler à l'unisson. Une lead guitare aux doux et efficaces accords ne desserre par l'étreinte dans cette ronronnante ambiance. Soudain, les growls s'intensifient et l'instant prend une coloration démoniaque, alors que, par contraste, la belle use à la fois de lyriques inflexions à la façon de Sharon den Adel, à ses débuts, et d'un subtil vibrato emprunté à Marcela Bovio. Et ce, sur un chemin mélodique progressivement devenu plus incertain.

On ressort de l'écoute de cette menue production avec l'agréable sentiment d'avoir eu affaire à une formation qui en a sous le pied, distribuant ses notes les plus obscures avec autant d'aisance que les plus immaculées, celles-ci fusionnant souvent pour un rendu aussi fougueusement chavirant que délicatement sulfureux. De ses influences, elle a su en tirer parti, et imprimer d'ores et déjà son sceau sur chacune de ses partitions. Une signature qui signifie qu'à l'encontre de ses homologues stylistiques elle n'a pas plaint sa peine, ni tari d'imagination pour nous offrir cette modeste mais ragoûtante offrande. Certes, l'architecture oratoire paraît classique et les accords distillés un poil convenus, sur une assise gothique type, sans réelle prise de risques. De plus, malgré une offre artistique assez variée et plutôt rondement menée, on aurait aimé plus d'allonge sur les soli, plus de souffle au cœur de morceaux qui, pour la plupart, dépassent les cinq minutes, afin de leur conférer davantage de dynamique structurelle. Ces aspects techniques et organisationnels pourront toutefois être digérés et régulés lors d'une production que l'on souhaite de longue durée, la motivation et les talents conjugués du valeureux collectif aidant.

L'évolution que le combo saura conférer à son projet en définira le contenu. Arguons que le propos trouvera alors un débouché propice à un enrichissement des futures gammes et à un degré de maturité suffisant pour assoir un auditoire acquis à la cause de nos acolytes. Pour l'heure, cette chétive mais réjouissante rondelle pourra retenir plus d'une oreille attentive auprès d'un public orienté metal gothique, symphonique, atmosphérique, mélodique ou doom à chant mixte à dominante féminine. Ainsi, la palette de distribution potentielle est relativement large, suffisamment, du moins, pour que la jeune troupe puisse élargir le champ de son auditorat. Il ne nous rester plus qu'à lui souhaiter bonne route et de nous revenir bien vite, à l'aune d'un album full length, cette fois...

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