See You in Hell

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17/20
Nom du groupe Grim Reaper
Nom de l'album See You in Hell
Type Album
Date de parution 1983
Labels Ebony Records
Style MusicalNWOBHM
Membres possèdant cet album130

Tracklist

Original Tracklist
1.
 Dead on Arrival
 04:33
2.
 Liar
 02:48
3.
 Wrath of the Ripper
 03:13
4.
 All Hell Let Loose
 04:24
5.
 Now or Never
 02:52
6.
 Run for Your Life
 03:41
7.
 The Show Must Go on
 06:53
8.
 See You in Hell
 04:18

Durée totale : 32:42



Re-Issue Tracklist - Re-Issue in 2021 by Reaper Records
1.
 See You in Hell
 04:15
2.
 Dead on Arrival
 04:30
3.
 Liar
 02:45
4.
 Wrath of the Ripper
 03:11
5.
 Now or Never
 02:49
6.
 Run for Your Life
 03:39
7.
 The Show Must Go On
 07:25
8.
 All Hell Let Loose
 04:03

Durée totale : 32:37

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Grim Reaper


Chronique @ largod

12 Mars 2013

Le Grim était presque parfait

Peu de personnes connaissent finalement la contribution active de Grim Reaper à l’éclosion de la NWOBHM. Ou plutôt, peu de personnes en ont vraiment pris conscience.
Ce mouvement de modernité dans l’univers du hard-rock aura donné naissance à une multitude de jeunes pousses et de talents dont la création artistique résonne encore de nos jours dans l’inconscient collectif des fans de cette musique. Grim Reaper en fait sans nul doute partie. L’écho intemporel de ce premier album « See You in Hell » hante depuis maintenant 30 années le Panthéon des œuvres majeures et uniques des groupes du début des années 80.

Originaire de Droitwitch, dans le comté du Nord Worcestershire en Angleterre, Nick Bowcott taquine déjà depuis quelque temps la guitare lorsqu’il forme en 1979 le groupe dont il tient alors aussi le poste de chanteur. Il abandonnera bien vite le micro à Paul deMercado alors que Pete Newdeck officiait à la batterie et Kevin Neale complétait le line-up à la basse, suite au départ de Richie Walker. Cet instrument si plaisant à entendre lorsque les quatre, cinq ou huit cordes sont actionnées avec dextérité et puissance va voir passer en 1981 Philip Matthews en dépannage avant que Dave Wanklin ne rejoigne Grim Reaper pour une période plus longue.

Rayonnant dans les environs verdoyants et profonds de la perfide Albion, le groupe va très vite mettre en boite quelques démos, histoire de prendre le train en marche des Iron Maiden, Saxon, Raven, Samson, Tank et consorts lancés à vive allure. La première « Bleed’em Dry » date de 1981 et sera suivie de deux autres en 1982 et 1983. Le matériel proposé figurera en bonne partie sur ce premier album et officie déjà dans un style puissant et mélodique.

Pendant ce temps-là, un certain Steve Grimmett, du haut de ses vingt ans, passait son temps à chanter comme un damné dans sa chambre. Excité par les encouragements (ou autre chose) de sa petite-amie de l’époque, Steve se trouva inscrit par ses soins à une audition dans un groupe local de Cheltenham. Retenu pour ses talents évidents de vocaliste, il fera un premier concert avec ce combo sur les planches de l’ABC Cinema Miners Show et sera atteint par le virus de la scène. Repéré par le guitariste Lance « Rocket » Perkins alors qu’il chantait désormais dans un autre groupe depuis 8 mois, Steve rejoignit les rangs de Medusa où trônait Eddie Star derrière les fûts. Le départ de Lance et Eddie pour aller former Wratchchild sonnera le glas de cette nouvelle aventure.

Courant 1982, Steve Grimmett rejoignit les rangs de Grim Reaper. Le groupe ne bénéficiant pas encore de contrat avec une maison de disques, le jeune chanteur fut engagé au sein du groupe Chateaux pour enregistrer les parties vocales de leur premier album « Chained and desperate ». Il fut crédité par les autres membres du groupe, Time Broughton, guitare, Alex Houston, basse et André Baylis, batterie, de simple « invité », redoutant certainement son départ intempestif si un label venait à signer Grim Reaper. Ce qui fut bientôt fait…

Hasard de l’histoire, la pochette des premiers albums de ces deux groupes porte la griffe de Garry Sharpe-Young. Hasard de l’histoire à nouveau, le producteur Daryl Johnston était assis derrière le pupitre pour l’enregistrement chez Ebony des deux fameux vinyles.

Et, en ce qui concerne celui orné sur sa couverture du dessin magnifique de la redoutable Faucheuse, le résultat frôle la perfection.
La dream team qui va finalement accoucher de cette première offrande, produite par Ebony au UK et RCA pour le reste du monde en cette singulière année 1983, est composé de Nick, Steve, Dave et Lee Harris qui a pris la place d’Adrian Jacques, présent à la batterie sur les deux démos initiales du groupe. Quatre jours suffiront à enfin mettre sous presse un véritable album digne de ce nom.
Il est le fruit d’années de répétitions et de coups du sort qui permirent au groupe d’accéder au Saint Graal. Tout d’abord, la présence du titre « The Reaper » chanté par Paul deMercado sur la compilation « Heavy-Metal Heroes » en 1981 leur avait donné une première source d’espoir à la vue de l’accueil du public et des journalistes « spécialisés » rock. Ensuite, la lutte acharnée que Grim Reaper engagea lors d’une session d’enregistrement sur 24 heures de 3 titres en 1983 avec 100 autres groupes dans un marathon inhabituel leur ouvrit les portes du studio de Daryl Johnston, producteur et patron d’Ebony à l’époque.

Tranches de vie. Epreuves de la vie. Coups de chance. Le parfait mélange permettant la réalisation des rêves si longtemps poursuivis. L’aboutissement concret de ces longues années se trouve devant vous et aura laissé une trace indélébile dans l’univers du Heavy-Metal.

Le contenu de ce « See You in Hell » répond à une série de traceurs génétiques identifiables à la première écoute.
Tout d’abord, on ne compte que 8 titres totalisant une trentaine de minutes d’un hard-rock puissant et mélodique. Le jeu de guitare de gaucher de Nick Bowcott se distingue par sa fausse nonchalance pouvant vous cueillir au coin d’un solo par son indéniable feeling et doigté, ou bien au travers d’un riff tranchant comme une lame de rasoir ou dégoulinant de musicalité. Chacun des titres recèle indéniablement une dose de lyrisme métal assez inédit pour l’époque. Le chant de Steve Grimmett contribue lui aussi au « son » Grim Reaper, à la fois porteur de la trame des chansons, de medium à aigu et parfois hors d’haleine. On retiendra aussi les descentes de toms académiques de Lee Harris (vous pouvez compter, il les passe tous en revue) et le jeu de basse du fossoyeur Dave Wanklin, pas manchot sur ce coup-là et qui parviendra à ne pas essuyer les foudres Martiennes de certaines oreilles avisées.

Ne cherchez pas du heavy-metal hyper speedé ou de la violence gratuite, Grim Reaper fait dans la Faucheuse au flegme so British : tu as l’impression qu’elle n’aura pas ta peau et pourtant chaque titre reste solidement ancré au fond de tes tripes et ne lâche plus ton cerveau. L’addiction te brûle et consumera ce qu’il te reste de forces pour combattre son emprise sur ton corps de simple mortel.

Comment résister au titre « See You in Hell », à la sonorité un peu crade, grave et étouffée, transpercé par un riff simple et mélodieux. La basse couplée à la double grosse-caisse actionnée discrètement et sans forfanterie ne retire rien à la qualité du titre, sublimé s’il en était besoin par le chant puissant, parfois émouvant et déchirant, prenant date pour l’avenir d’une rencontre entre amis dans cet au-delà si intriguant. Ce morceau symbolise à merveille l’ADN des mid-tempi concoctés par la paire Bowcott-Grimmett, aussi habile pour vous combler d’une chaleur enivrante que pour vous arracher par lambeaux des émotions enfouies au plus profond de votre âme.
« Dead on Arrival » enfonce à nouveau le clou d’un chant magistral, un poil suraigu presque irritant s’il n’était pas correctement maitrisé. Le riffing musical laisse osciller le morceau entre un rock binaire empesé et un morceau pop ultra amphétaminé, rattrapé à tout instant par les vocalises insidieuses de Steve Grimmett. Tiens, voici les deuxièmes descentes de toms réglementaires de Lee Harris…
Dans le même genre, notre ami batteur récidive sur « Now or never », titre bref et incisif, dont l’attaque de double pédale en contretemps perdure sur ce titre classique et qui va à l’essentiel. Nick Bowcott parvient néanmoins à nous gratifier d’un solo bien plus démonstratif.

La concision n’empêche pas Grim Reaper de nous offrir du heavy nerveux au riff gras avec un titre comme « Liar ». On y retrouve cette rythmique assez classique des groupes Anglais de l’époque qu’Iron Maiden a sanctuarisée. La petite pointe d’acide speed rehausse ce morceau au chant redevenu plus animal et à la ligne de basse tracto-poussée sur le main riff. Du bien beau boulot. Le cachet personnel de la bande à Bowcott transpire à nouveau sur un monstrueux « Run for your life » qui vous assomme dès l’entame de guitare. Sur un riffing plus sombre et dense, Dave Wanklin affute sa basse pour creuser ce trou qui vous accueille les bras ouverts, mais six pieds sous terre. Une chanson qui parait tourner au diesel mais qui finalement rentre dans le tas et rattrape le terrain perdu sur une dernière accélération devenue habituelle. En bon groupe Britannique, Grim Reaper rappelle qu’il ne sert à rien de partir trop vite. La nonchalance quelque peu décalée de cet album finit par rompre la glace et vous prend à la gorge.

Le magnifique « Wrath of the ripper » témoigne de la qualité d’écriture des 5 musiciens. La pointe de mélancolie ne fait pas défaut sur ce mid-tempo massif qui décolle en fin de piste. Le refrain « When the reaper’s on the run » m’aura bien longtemps poursuivi, non sans peur mais avec son cortège de finesse et de toucher de guitare. Quelle démonstration de feeling à nouveau. On remarque au passage la tenue de rythme de Lee Harris, parfois en avance sur ses compères avec son jeu en contretemps. Même les petites imperfections donnent encore plus de charme au morceau.

A l’opposé, « The Show Must Go on » se rapproche d’un hard-rock à la Gary Moore. La guitare de Steve Bowcott se fait plus aérienne et bluesy pour nous gratifier d’une power-ballade super efficace et d’un solo à l’élégance indéniable. Le riff de base n’en reste pas moins ferme et appuyé sur le refrain alors que le chant prend quelques teintes de crooner-rockeur. Dernier souffle de respiration sans doute avant que la lame ne fasse son office. Par exemple comme le ferait le heavy « All Hell Let Loose » avec sa cavalcade de riff plus agressive mais toujours très musicale, ainsi que le « gros » jeu de batterie de Lee Harris. La basse tartine à nouveau avec entrain alors que Steve Gim-met d’abord l’accent sur un chant plaintif et soudain plus aigu. Signalons ce pont « moshisant » et ses descentes de toms à classer au patrimoine mondial de l’Unesco avant le point d’orgue de l’ébouriffant solo de sieur Bowcott.

Il fallait être Britannique pour nous faire attendre sans la moindre appréhension Celle qui à terme aura raison de notre carcasse de mortel. Portant un nom si évocateur, ce groupe aura marqué l’Histoire avec une ode vous invitant à une réunion joyeuse au royaume des Ténèbres. La quantité ne symbolise parfois pas la trace que certains savent laisser trainer au firmament des œuvres intemporelles.
Rendez-vous là-bas les copains, venez sans peur. La Faucheuse est des nôtres…


Didier – février 2013
When the ripper's on the run,
His wrath of evil will come to sun,
Got the madness in him again,
Till he's dead it won't be the same

33 Commentaires

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PhuckingPhiphi - 04 Octobre 2016: Tiens, pour répondre (avec trois bonnes années et demies de retard) à la question de ZazPanzer concernant la tracklist différente : après petite enquête de ma part, je crois que l'ordre des titres que tu connaissais (et celui qui est indiqué ici) correspond à l'édition UK originale de 1983 chez Ebony Records. Lorsque le disque a été édité aux USA l'année suivante par RCA, l'ordre des chansons a été modifié, comme ça arrivait relativement fréquemment à l'époque d'un continent à l'autre… L'ordre de ta réédition CD (comme la mienne) correspondrait donc à ce second pressage.

Néanmoins, quel bonheur de (re-)découvrir ce groupe tant d'années après, avec un Steve Grimmett qui, malgré quelques kilos en trop, garde une bonne patate aujourd’hui encore, comme en témoigne sa prestation au Fall of Summer en cette belle année 2016.

Comme quoi quand c’est bon, ça vieillit bien.

Merci pour la kro :)
King_Triton - 17 Septembre 2018:

Je rejoins phiphi, quelques kilos en trop (et une jambe en moins) mais putain pour l'avoir vu ce week-end sur scène je tiens à dire que Steve Grimmett est toujours un chanteur exceptionnel !! See you in Hell my Friend !  ça c'est pas du flamby !! merci

PS// Pensez vous que les albums du groupe soient réédités prochainement ?

 

PhuckingPhiphi - 17 Septembre 2018:

Pauvre Steve Grimmet, quand on l'a vu au FOS en 2016, c'était je crois à peine quelques semaines avant qu'il ne contracte cette saloperie en Amérique du Sud qui lui a coûté sa jambe… Nous avons donc été certainement parmi les tous derniers à le voir sur deux pieds de sa carrière. Et dire que c'était la toute première fois que Grim Reaper jouait en France !!

Concernant les albums (du moins en version CD), je n'ai pour ma part pas trop peiné à trouver les deux premiers ainsi que celui de 2016. Pour "Rock You To Hell" en revanche, c'est une autre paire de manches… Cela dit, vu le succès des rééditions des années 80s ces derniers temps, ça finira bien par se faire chez No Remorse ou autre. :)

King_Triton - 17 Septembre 2018:

En effet phiphi, j'attend ces réeditions avec impatience car actuellement c'est sold-out partout...En tout cas je suis heureux de constater que Monsieur Grimmett garde la forme et le moral, son amputation n'aura affectée ni sa voix ni son sens de l'humour.  

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