Formé en 2010 à Harmtramck, cité enclavée dans la métropole de Detroit, Bison
Machine est un quartet pratiquant un stoner qui fleure bon les années 70. Mixant bon nombre d'influences couvrant
Led Zeppelin,
Black Sabbath,
Pentagram et
Kyuss entre autres. Entreprenant, le groupe produit un EP éponyme en 2013 et son premier album "
Hoarfrost" en 2015. Le label allemand Kozmik Artifactz et sa faction Bilocation le repèrent alors et décident de promouvoir cet effort par une sortie CD.
De nombreux concerts et un split plus tard, les voilà de retour chez le grand label Small
Stone Recordings pour ce "Sea of Titans"paru en 2019. Comprenant 8 titres pour une durée d'environ 42 minutes, le groupe propose avec cet album un voyage sur des mers certes connues mais toujours captivantes.
Avec son regard constamment porté sur ces étendues d'eau, "The
Tower" illumine habilement le paysage au rythme d'une cavalcade rythmique sur laquelle s'incrustent de jolis riffs de guitare, des lgines basse-guitare efficaces et la voix quelque peu fantomatique de Tom Stec. Sur une base boogie, le groupe insuffle un sentiment d'urgence palpable, une menace sous-jacente qui garde l'auditeur sur le qui-vive. Sa durée de plus de 5 minutes permet aussi au groupe de proposer un séduisant agencement de plans où vient se poser délicatement des paroles s'inspirant de la Tour Sombre de Stephen
King.
Accélérant la cadence tout en alourdissant le son, nos 4 chevelus poursuivent leurs investigations rythmiques avec l'échevelé "Knights of the Stars", toujours directement branché sur les années 70 (
Thin Lizzy) et l'excellente "Cloak and
Bones", qui se métallise et se rapproche plus de la mouvance heavy-metal institutée par les groupes britanniques (
Judas Priest,
Deep Purple). Un creuset d'influences qui se détache du plagiat inutile par un sens aiguë de la composition.
Preuve de leur bon goût, ils exhalent des effluves de Pink Floyd et de Blue Oyster Cult pour la superbe "Sea of Titans", dans un équilibre réussi entre dimension progressive et agressivité retenue. L'énergie est palpable et donne envie de remuer son corps au rythme des scansions de Stec et son joli timbre de voix.
Il n'est pourtant pas question de laisser de côté les racines blues comme en témoigne "
Echoes in Space", transcendé par un solo space-rock savoureux. Ni le heavy typiquement seventies sur la doublette "Star Child" et "Electric
Eliminator", avec toujours cette interprétation inspirée, sobre et classieuse de l'ensemble des musiciens. Leur reste alors le soin de terminer en beauté le voyage sur "A
Distant Sun", s'élançant d'abord sur des eaux mélancoliques avant de trouver une vitesse de croisière dopée par d'étranges énergies telluriques.
Tout comme le suggère l'artwork étrange d'Alan Forbes, Bison
Machine nous replonge tout de go dans ces années 70 qui leur sont si chères et qui ont façonné leurs goûts musicaux. Le travail de Steve Lehane, ingénieur du son, est à l'avenant et les amateurs de ce son seventies si reconnaissable ne seront pas dépaysés. Sans originalité criante mais avec une classe et un savoir-faire indéniables, ce "Sea of Titans" se révèle être une belle réussite.
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