Sea of Tears

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16/20
Nom du groupe Eynomia
Nom de l'album Sea of Tears
Type Album
Date de parution 14 Juin 2024
Style MusicalHeavy Mélodique
Membres possèdant cet album2

Tracklist

1.
 To the End
 07:57
2.
 Jekyll and Hyde
 03:05
3.
 Mask of Vengeance
 04:40
4.
 Sea of Tears
 06:04
5.
 Reborn
 05:18
6.
 The Demon Inside
 04:58
7.
 The One
 04:02
8.
 Time Will Come
 05:11
9.
 Set Back
 04:26

Durée totale : 45:41

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Eynomia


Chronique @ ericb4

11 Janvier 2025

Un second effort aussi truculent que rayonnant...

Six années de silence radio écoulées déjà depuis leur très encourageant premier album, « Breaking Free »... Aussi, d'aucuns ne furent pas loin de penser, à tort, les espoirs de pérennité du projet étasunien à jamais envolés. Déjouant alors tout pronostic, voici le combo nord-américain, tel un phœnix renaissant de ses cendres, enfin revenu dans les rangs. Le temps pour nos acolytes de peaufiner leur production d'ensemble tout comme leurs compositions, et de concocter trois singles (« Jekyll and Hide », « Mask of Vengeance » et « Reborn »), l'année même de sortie de leur second album full length, « « Sea of Tears », ; une auto-production égrainant 9 pistes sur un ruban auditif de 45 optimales minutes. Ce faisant, ce nouvel élan disposerait-il d'un arsenal suffisamment efficace pour espérer porter dès lors nos cinq gladiateurs parmi les valeurs montantes de l'espace heavy mélodique à chant féminin ?

Cofondé en 2015 par la chanteuse Phyllis Rutter (ex-Mousai et guest (Mike LePond's Silent Assassins, The Fractured Dimension) – dont le chatoyant grain de voix n'est pas sans rappeler celui de Sabine Edelsbacher (Edenbridge) – et par le guitariste Chris Bickley (Thunderhead), le quintet originel est resté inchangé. Ainsi, aux côtés de nos deux maîtres d'œuvre y retrouve-t-on : Mike LePond, le légendaire bassiste de Symphony X, Jimmy Pitts (NorthTale, Nyn, The Fractured Dimension, ex-Eternity's End...) aux claviers, et Gaetano Nicolosi (Cool Shaker, Shock Wave...) derrière les fûts. De cette collaboration de longue date naît un mouvement rock'n'metal heavy mélodique aux relents symphoniques et power progressif un poil plus marqués aujourd'hui qu'hier, dans la veine coalisée d' After Forever, Ancient Bards, Edenbridge, Dream Theater, Delain, Symphony X et Nightwish. C'est dire que, s'ils n'ont nullement tourné le dos à leurs premières gammes, de nouvelles sonorités seraient à mettre à l'actif de nos cinq belligérants, excluant de fait un frustrant bis repetita.

Côté production, le collectif s'est à nouveau montré particulièrement exigeant avec lui-même : ce frais arrivage témoigne, tout comme son devancier, d'une ingénierie du son coulée dans le bronze, à commencer par une qualité d'enregistrement difficile à prendre en défaut, évacuant de fait toute sonorité parasite. A noter également un mixage équilibrant à parités égales lignes de chant et instrumentation ainsi qu'une saisissante profondeur de champ acoustique. Bref, une mise en musique favorable au parcours d'un seul tenant de la goûteuse galette. Histoire d'agrémenter d'un cran supplémentaire notre traversée en eaux profondes, ont été sollicités, pour l'occasion, deux artistes aguerris, à savoir : le guitariste Mike Abdow (feu Frozen, feu Tempus Mori, membre live de Fates Warning...) et le puissant vocaliste Michael Vescera (Obsession, Magic Kingdom, Killing Machine, MVP, ex-Loudness...). De quoi nous intimer de suivre nos corsaires dans leurs pérégrinations marines...


Le troupe interpelle, une fois encore, par son aptitude à essaimer ces schèmes d'accords que l'on ne quittera que pour mieux y revenir. Et les pistes les plus éruptives sont de celles-là, comme le révèle, tout d'abord, « Jekyll and Hyde », up tempo power symphonique au léger tapping, à la croisée des chemins entre Ancient Bards et Symphony X. N'ayant de cesse de nous asséner de saillants coups d'olives, dévoilant parallèlement une ligne mélodique, certes, déjà courue mais d'une redoutable efficacité, sur laquelle se calent les toniques ondulations de la déesse, ainsi qu'un bref mais seyant solo de guitare, le ''tubesque'' effort poussera assurément à une remise en selle sitôt l'ultime mesure envolée. Dans cette dynamique, on retiendra non moins « Reborn », mid/up tempo aux riffs en tirs en rafale, au carrefour entre After Forever et Edenbridge ; doté de couplets finement ciselés, relayés chacun d'un refrain immersif à souhait mis en exergue par les chatoyantes patines de la princesse, et d'un habile et saisissant doigté guitaristique pour fermer la marche, l'invitant élan ne se quittera qu'à regret. Difficile, enfin, de résister à la vague de submersion qui va s'abattre sur nous sous le joug des vibes enchanteresses jaillissant des entrailles de l'entraînant et ''delainien'' « The One ». Mais là n'est pas l'argument ultime de nos hôtes pour tenter de nous rallier à leur cause...

Lorsque la cadence du convoi instrumental se fait moins alerte, nos acolytes parviennent non moins à nous retenir dans leurs filets. Ce à quoi nous sensibilise, en premier lieu, « Mask of Vengeance », engageant low/mid tempo syncopé heavy mélodico-symphonique, dans le sillage conjoint de Nightwish et Visions Of Atlantis ; mettant en regard les ''siréniennes'' oscillations de la belle et les fluides impulsions de Michael Vescera, et pourvu d'un fuligineux solo de guitare, que n'aurait sans doute renié Lanvall (Edenbridge), ce hit en puissance pourrait bien laisser quelques traces dans les mémoires de ceux qui y auront plongé le pavillon. On ne saurait davantage éluder l'''edenbridgien'' mid tempo « The Demon Inside », tant pour sa mélodicité toute de fines nuances cousue que pour son atmosphère mordorée. Alternant passages aériens des plus avenants et espaces plus intrigants, en proie à de répétitives séquences d'accords, et bien qu'inscrivant dans sa trame de grisantes gammes guitaristiques, le mid tempo heavy mélodique « Set Back » se situe, quant à lui, en-deçà de ses voisins de bobine. Mais la troupe n'a pas encore dit son dernier mot...

Quand ils en viennent à flirter avec la fibre progressive, nos acolytes ne se sont guère avérés plus malhabiles, loin s'en faut. Ce qu'atteste « To the End », ample pièce power symphonico-progressive à la confluence d'Edenbridge et Dream Theater ; pourvue d'une substantielle et poignante entame instrumentale d'obédience cinématique, cette plage à la fois épique et romanesque essaime de grisantes montées en régime du corps orchestral tout en sauvegardant une sente mélodique des plus enivrantes. Encensée par les troublantes inflexions de la sirène et enorgueillie d'un pont techniciste bien amené, où les assauts de la guitare léonine de Mike Abdow se voient relayés par les sinueuses et galvanisantes rampes du serpent synthétique de Jimmy Pitts, cette luxuriante offrande n'aura pas tari d'armes effilées pour asseoir sa défense et se jouer des nôtres !

Au moment où les lumières se font plus douces, toute tension s'évanouira d'un coup d'un seul, nos compères en profitant par là même pour nous adresser leurs mots bleus les plus sensibles. Ce qu'illustre, d'une part, le titre éponyme de l'opus, « Sea of Tears », ballade mélancolique d'une infinie délicatesse, aux riffs ouatés et s'écoulant le long de poignantes séquences d'accords ; mis en habits de soie par les ensorcelantes modulations de la maîtresse de cérémonie, doté d'un ''floydien'' legato à la lead guitare, recelant des arrangements instrumentaux de bon aloi et se chargeant davantage en émotion au fil de sa progression, l'instant privilégié fera assurément plier l'échine à plus d'une âme rétive. Dans ce registre, on ne saurait davantage esquiver la féline power ballade « Time Will Come » eu égard à l'infiltrant cheminement d'harmoniques qu'elle nous invite à suivre et à son entêtant refrain que relèvent les limpides volutes de l'interprète.


Au terme d'un palpitant voyage en eaux profondes, il semble que le temps a, une fois encore, joué en la faveur de la formation étasunienne. Aussi, effeuille-t-on une œuvre diversifiant ses phases rythmiques à l'envi et un poil plus variée que sa devancière en matière d'exercices de style, bien que l'un ou l'autre instrumental manque encore à l'appel. Forte d'une production d'ensemble de bonne facture, le rondelle inscrit dans sa trame des mélodies finement ciselées et volontiers invitantes, une technicité instrumentale affermie ainsi qu'une signature vocale désormais aisément identifiable et des plus enveloppantes. Cependant, pour se démarquer plus nettement de ses si nombreux homologues, le combo nord-américain se fera fort de consentir à quelques prises de risques. Néanmoins, à l'aune d'un second effort aussi truculent que rayonnant, ayant gagné en maturité d'écriture et témoignant d'arrangements de bon aloi, se savourant à chaque fois davantage au fil des écoutes, l'inspiré quintet disposerait là d'une arme d'une redoutable efficacité, apte à le propulser parmi les valeurs montantes de son espace metal d'affiliation. Affaire à suivre, donc...


2 Commentaires

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MetalSonic99 - 12 Janvier 2025:

Je ne savais pas qu'ils avaient sorti un second opus! J'avais adoré le premier! Au vu de ce que tu en dit, je suis certain que celui-ci va aussi me plaire! 
Il faut que je me le procure d'urgence!

Encore merci pour cette chronique toujours aussi informative et d'excellente qualité! 

ericb4 - 14 Janvier 2025:

Merci pour ton retour! Oui, je me rappelle que tu avais bien apprécié le premier album. Celui-ci dispose également de bien des atouts pour permettre au groupe un décollage rapide dans ce registre. En tout cas, il m'a convaincu du potentiel du groupe et donné bien du plaisir à le parcourir! A bon entendeur...

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