Il serait commode, en une première analyse peu scrupuleuse, d'imaginer que les américains de Knightstorm pratiquent une sorte de Heavy Speed
Power Metal à l'européenne inspirée par de légendaires formations parmi lesquelles certaines saxonnes occuperaient une place cruciale. Un constat hâtif rendu possible ne serait-ce qu'en considérant le particularisme d'un patronyme bien trop caractéristique. Mais aussi en jetant furtivement un regard succinct sur la pochette symptomatique de ce premier effort, intitulé
Sea of Heads, où trône un chevalier pourvu d'une armure et levant une épée d'où jaillissent des éclairs. Le personnage se tenant debout devant une mer charriant des cranes, devant un lointain château sombre et devant un ciel orageux menaçant. Se complaisant dans cette première impression prématurée le commun des mortels commettrait une erreur très embarrassante car si les musiciens de Knightstorm ont effectivement opté pour cette forme d'expression artistique qu'est le Heavy
Metal, c'est davantage du côté de l'art vulgarisé par
Black Sabbath,
Judas Priest et, bien plus tard, par cette nouvelle vague britannique dont Iron Maiden fut l'un des plus illustres représentants, qu'il faudra trouver l'essence de sa musique. En d'autres terme, pour synthétiser, dès lors qu'il s'agira de définir le plus justement possible le propos de Knightstorm on usera plus volontiers de l'expression "Heavy
Metal aux accents Stoner" afin de qualifier son art, plutôt que de "
Power Metal".
Evoquons à présent l'histoire de cette formation. Créée en 2007 sur l'initiative du guitariste chanteur Tom Mayo, Knightstorm est l'évolution normal d'un premier groupe de Rock'n Roll, du nom de Troll, vers une expression plus Heavy influencé par des groupes tels que, notamment,
Deep Purple,
Dio,
Rainbow,
Ozzy Osbourne mais aussi influencé par ceux déjà évoqués auparavant.
Précision faites concernant le style musical adopté par Knightstorm et concernant son passé, abordons maintenant plus minutieusement son premier effort.
Dès les premiers instants d'un excellent
Darken your
Eyes soutenue par des riffs épais et caverneux mais aussi par une rythmique écrasante et lourde, le plaisir est présent. D'autres morceaux s'inscrivent, eux aussi, dans cette excellente satisfaction ressentis à l'écoute de ce manifeste. Citons
Hurt of a
Lifetime, le nerveux Metallized,
Legions ou encore, par exemple, Me and the
Highway.
Le reste de l'opus, sans parvenir à atteindre l'excellence des morceaux cités, demeure néanmoins de très bonne facture.
Abordons aussi le travail vocal de Tom Mayo qui, ici, loin des hauteurs imbéciles dans lesquels se cantonnent à tords certains artistes gauches, sied parfaitement à la mouvance musicale choisie par Knightstorm. Grave et profonde, ses chants, dont les intonations nous rappellent parfois celles de
Blaze Bayley (
Blaze,
Blaze Bayley,
Wolfsbane, ex-Iron Maiden) et dans une moindre mesure celles de Nils Patrik
Johansson (
Astral Doors,
Lion's Share,
Richard Andersson's Space Odyssey,
Wuthering Heights),
Ici point donc de ces envolées entrainantes à base de mélodies faciles orchestrées par une batterie régie par des doubles grosses-caisses vomissant des doubles-croches sans nuance. Ici point de ces voix aiguës de fausset incapable de se distinguer. Ici point de ces claviers envahissant et accessoires qui, ainsi, alourdissent une créativité oisive. Knightstorm, fort de son Heavy
Metal aux accointances Stoner, nous offre juste la sincérité et la simplicité d'un premier album séduisant.
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