Sea Hags

ajouter les paroles de l'album
ajouter une chronique/commentaire
Ajouter un fichier audio
17/20
Nom du groupe Sea Hags
Nom de l'album Sea Hags
Type Album
Date de parution 23 Août 1989
Style MusicalHard Rock
Membres possèdant cet album19

Tracklist

1.
 Half the Way Valley
 03:03
2.
 Doghouse
 04:30
3.
 Too Much T-Bone
 03:10
4.
 Someday
 05:10
5.
 Back to the Grind
 04:20
6.
 Bunkbed Creek
 02:31
7.
 In the Mood for Love
 03:08
8.
 Miss Fortune
 04:26
9.
 All the Time
 03:43
10.
 Three's a Charm
 02:43
11.
 Under the Night Stars
 04:14

Durée totale : 40:58

Acheter cet album

 $16.80  19,03 €  18,45 €  £13.19  $22.26  17,99 €  19,69 €
Spirit of Metal est soutenu par ses lecteurs. Quand vous achetez via nos liens commerciaux, le site peut gagner une commission

Sea Hags


Chronique @ adrien86fr

17 Fevrier 2013

Right through the rot of love’s self destruction..

Frankie Wilsey, ou plutôt l’Affaire Frankie Wilsey ; « The Frankie Wilsey Case » dirons-nous.. Mi-décembre 2012 ; la rumeur enfle au point de finir par exploser à la face du monde civilisé de façon inéluctable le mardi 18 : Stacey Blades né Brian Stacey le 4 novembre 1968 à Calgary au Canada, ex guitariste soliste du légendaire Roxx Gang et musicien du mythique L.A. Guns depuis 2004 en remplacement du membre fondateur Tracii Guns est annoncé démissionnaire par le frontman Phil Lewis après 8 ans de bons et loyaux services ainsi que quatre supports discographiques enregistrés dont deux full lengths au motif des traditionnelles incompatibilités d’humeur et autres divergences musicales. Suppléant annoncé dans la foulée, le dénommé Frankie Wilsey devient alors le 44ème membre officiel du combo sleaze hollywoodien ayant d’ailleurs été divisé entre 2006 et 2012 en deux line-ups distincts, avant d’être brutalement révoqué sans aucune explication officielle le jeudi 17 janvier 2013 soit après avoir tenu son nouveau job pendant seulement 29 jours. Remplacé par le six-cordiste d’origine asiatique Michael Grant (Endeverafter), Wilsey n’était pourtant pas un débutant totalement inconnu des amateurs de hard rock sleaze, ayant notamment fait ses classes dans le supergroupe Arcade et au sein d’un certain Sea Hags.

Sea Hags se forme à Seattle en 1985 autour du chanteur/guitariste gaucher Ron Yocom, du bassiste Chris Schlosshardt (RIP 1964-1991) et du batteur Greg Langston. Rapidement relocalisés à San Francisco pour des raisons que l’on devine facilement, les musiciens expérimentent la difficile existence de rockstars en devenir au travers de lourdes addictions aux drogues dures et à l’alcool notamment, lifestyle autodestructeur ne seyant pas les idéaux du percussionniste Langston qui quitte le combo avant d’être remplacé par un certain Adam Maples qui assurera pour l’anecdote un court intérim chez Guns N’ Roses entre Steven Adler et Matt Sorum quelques années plus tard. Après avoir bénéficié des talents de producteur de Kirk Hammett de Metallica sur une première démo, Sea Hags ne tarde pas à taper dans l’œil d’un certain Ian Astbury souhaitant vivement produire le premier full length du trio sleaze néo californien. Signé sur le label anglais Chrysalis Records, Sea Hags se voit rejoindre par un second guitariste en la personne du fameux Frankie Wilsey avant de rentrer aux Rumbo Studios de Canoga Park en Californie finalement sous les directives du bankable Mike Clink a qui l’on doit alors le remarquable succès de l’atemporel « Appetite for Destruction » de W. Axl Rose et cie. Enregistré non sans difficultés à cause des pratiques toxicomaniaques de Ron Yocom et de Chris Schlosshardt entre autres, l’éponyme « Sea Hags » sort donc en avril 1989 sous le catalog number CHR 1665.

Drame et rock n’ roll semblent être inextricablement liés. Peut-être parce que la vie par nature s’avère être dramatique et que le rock n’ roll constitue une manifestation on ne peut plus naturelle, instinctive et authentique de nos existences qu’il nous faut combler coûte que coûte par une multitude d’éveils et de tortures des sens afin de faire s’éloigner au plus loin le spectre de cet inévitable néant abyssal semblant in fine régir la vie de chacun ici-bas. « It’s better to burn out than to fade away » énonçait le grand Neil Young sur “Hey Hey, My My” tirée de l’album visionnaire et saturé “Rust Never Sleeps” (1979) ; citation seyant à merveille le fatum de Sea Hags et de bien d’autres combos maudits ayant poussé à son paroxysme l’Expérience Rock n’ Roll jusqu’à devoir payer au prix fort les conséquences irréversibles de cette dernière. La seule et unique offrande de Sea Hags au Mythe décibellisé originel s’avère être introduite par le classieux et bad ass « Half the Way Valley », tube de l’opus distillant pour le plus grand plaisir de l’auditeur un sleaze rock fluide et insolent animé par le timbre légèrement nasillard d’un Ron Yocom à mi-chemin vocalement parlant entre un Dave Mustaine de Megadeth et un Taime Downe du génial et cultissime Faster Pussycat. Puisant ouvertement ses influences davantage dans le hard rock de la décennie 70 des Led Zeppelin, Deep Purple et autres Aerosmith que dans les hair bands stéréotypés des 80’s à perruques blondes et productions aseptisées desquels il souhaite s’affranchir pour proposer une vision plus authentique et orthodoxe du véritable underground rock n’roll fait de décibels, de drogues, d’alcool fort et de sexe facile, Sea Hags se complait à empreindre son propos musical d’une identité roots et groovy suintante de sueur comme en atteste notamment le mid-tempo subtilement bluesy « Doghouse » narrant les déboires d’un rebelle finissant en cellule après un combat nocturne, l’enthousiaste « Too Much T-Bone » évoquant les coulisses de l’infâme music business ou encore la vicieuse et délicieusement lancinante « Back to the Grind » ; morceaux hantés solennellement comme tant d’autres sur l’éponyme « Sea Hags » par un feeling vieille école plus qu’appréciable à l’heure du formatage quasi obligatoire estampillé MTV et KNAC 105.5.

Premier effort enjoué d’un combo sleaze sachant pertinemment qu’un debut album digne de ce nom doit impérativement contenir toute la rage et la créativité désintéressées propres à qui souhaite tirer son épingle du jeu dans un océan de requins capitalistes et de clones de Mötley Crüe, « Sea Hags » parvient à diversifier son propos le temps de quelques titres se voulant être les fiers garants du souci de variété émanant du gang fronté par Ron Yocom sur ce jet initial paru en 1989. Relevons ainsi la rêverie optimiste « Someday » qui feutrée et planante, ne peut que violemment se heurter à la réalité du destin brisé d’un quartette sleaze pourtant prometteur dont les abus de drogues et le lifestyle définitivement autodestructeur le fera splitter dix mois seulement après la sortie de ce premier full length suite à une tournée britannique en ouverture des rockers sudistes de The Georgia Satellites synonyme de véritable supplice. Morceau psychédélique et déstructuré, l’instrumentale « Bunkbed Creek » pourrait tout à fait constituer une illustration sonore de l’anarchie et de la déraison cérébrale en vigueur au cours et après la consommation de substances psychotropes illicites multipliant à l’infini la sensation d’extase et d’osmose suprême avec les éléments, titre à l’écoute duquel l’auditeur aura bien évidemment une pensée solennelle pour le bassiste Chris Schlosshardt tragiquement décédé le 1er février 1990 des suites d’une overdose fatale d’héroïne à l’âge de 26 ans. Groupe de sleaze rock orthodoxe donc ayant vécu intensément une courte existence dénuée d’une quelconque barrière entre fiction et réalité, Sea Hags s’avère être avant tout un ambassadeur de la classe et de l’élégance rock n’ roll, on ne peut plus palpable entre les riffs de la sympathique et explicite « In the Mood for Love » et de ses soli rudimentaires mais plein de feelings signés Frankie Wilsey ou encore sur l’énergique et flamboyante « All the Time », véritable profession de foi sleaze haute en couleurs des quatre dirty motherfucking rock n’ rollers que sont les Yocom, Schlosshardt, Wilsey et autres Maples. Enfin, le seul et unique témoignage discographique de Sea Hags tire sa révérence au travers de l’ultime et possédée « Under the Night Stars » qui apparait pour l’anecdote sur la bande originale du film « A Nightmare on Elm Street 4 : The Dream Master » (1984, Renny Harlin) aux côtés des « Love Kills » de Vinnie Vincent Invasion et autres « She’s an Angel » de Love/Hate notamment.

Sans constituer un réel et indiscutable chef d’œuvre du genre sleaze rock californien de la seconde partie des années 80 à même de rivaliser avec les incandescents et mystiques « Faster Pussycat », « Appetite for Destruction » et « L.A. Guns » avec lesquels la comparaison s’avère être parfois tentante cependant, la première galette éponyme de Sea Hags constitue le précieux et unique témoignage d’un combo authentique et inspiré ayant vécu à fond l’Expérience rock n’ roll au point d’avoir explosé en plein décollage, avant même d’avoir pu goûter au parfum âcre de la gloire et des paillettes. Dangereusement chargé d’une identité roots et old school généreuse en tempi groovy et beats bluesy, le classieux et bad ass « Sea Hags » se voudra agréable mais perfectible parfois, notamment à l’écoute de quelques expressions musicales poussives et peut-être dispensables à l’instar de « Miss Fortune » et de « Three’s a Charm » notamment. Ayant atteint en son temps une modeste 163ème place au Billboard 200, le premier méfait des vieilles sorcières de mer san franciscaines mérite incontestablement l’attention des amateurs de sleaze original de la bonne époque avides d’un rock n’ roll authentique et subtil. Worth checking out !

7 Commentaires

8 J'aime

Partager

adrien86fr - 22 Fevrier 2013: Merci pour vos commentaires !

Kurt Cobain (ou Courtney Love) a également inscrit la devise "It's better to burn out than to fade away" sur sa (sa) suicide (murder) note en 1994 ; référence dans ce modeste hommage à l'obscur Sea Hags qui aurait été contraire à mes convictions et à ma Foi.

Aucune idée du pourquoi du comment concernant l'éviction de Frankie Wilsey de L.A. Guns après 29 jours, Phil Lewis s'étant contenté de noyer le poisson en embrayant de suite sur l'arrivée de son remplaçant Michael Grant. Cette collaboration ultra brève me rappelle d'ailleurs celle de Tracii Guns avec Quiet Riot en 2005 qui avait également duré 4 petites semaines.
samolice - 23 Fevrier 2013: Ah bon Tracii avait intégré Quiet Riot? Décidément, cette scène hard/sleaze/glam des 80-90 n'a cessé d'échanger ses membres. On dirait une partie du jeu des 7 familles mais en "réel".
largod - 24 Fevrier 2013: Trop glam pour moi sans doute, donc inconnu à mes nombreuses paires d'oreille.
Maintenant, avec un avocat comme Adrien, on peut y aller franco !
TasteofEternity - 20 Juillet 2016: C'est par l'intermédiaire de Vain qui cite le groupe durant une interview au Japon sur la tournée de son premier effort que mon attention fut portée sur Sea Hags,

Après une paire d'écoutes attentives, ce premier et unique album assure vraiment. Alors bien loin du clinquant et d'un festival électrique et de surenchère habituelle pour ce genre de combos, les titres mid tempo, l'influence blues, sont omniprésents et permettent de percevoir une identité assumée très plaisante.

A noter une pochette atypique aux couleurs criardes avec ses créatures mythiques volontairement disproportionnées, ses références à Frisco, un logo unique, tout cela laissant planer un certain mystère lorsqu'on tient l'objet en main.

Merci pour la chro' Adrien, encore un bel hommage ;)
    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire

Autres productions de Sea Hags