Liste des groupes Deathcore Hollow Prophet Scumprophet

Shadow Of Intent, Infant Annihilator, Slaughter To Prevail, Within Destruction, Brojob ou encore Acrania, tous ces noms vous font sûrement rêver et vous font sans aucun doute penser aux meilleures formations de la vague actuelle de Deathcore. Bien sûr, il ne s’agit là que d’un avis totalement subjectif mais force est de constater que ces artistes n’ont jamais connu la décadence et ont toujours su prouver leur talent en modernisant et en rendant sensationnel une scène qui commençait à perdre ses lettres de noblesse. Qu’il s’agisse de le rendre plus symphonique, plus monstrueux ou encore moins sérieux, nos musiciens n’ont pas eu besoin d’attendre pour le faire.

Maintenant, si tout ce joli petit monde était réuni dans une seule et unique galette, qu’en penseriez-vous ? Vous seriez assurément aux anges. Et si je vous dis maintenant que votre rêve est devenu réalité ? Mensonge allez-vous me dire. Et pourtant, une part de chaque groupe est bel et bien présent : avec Ben Duerr et Dickie Allen au chant, Jack Simmons à la gratte, Andrew Zink à l’instrumental et Luka Vezzozi aux percussions, Hollow Prophet et Scumfuck nous propose un split complètement inédit.

C’est donc avec Scumprophet, un savoureux mélange entre les deux formations que la jeunesse Deathcorienne va tenter de démontrer une nouvelle fois son savoir-faire. Car en effet, avec respectivement 23 et 24 ans, Ben et Dickie sont certes déjà au sommet de leur art avec deux vocaux totalement en dehors de ce monde et radicalement différent, mais il ne s’agit là que du début de leur carrière. Et le plus beau reste encore à venir.

Entrons désormais dans ce décor inconnu. Aussitôt entré et aussitôt abasourdi par Carnage Amidst Carnality, premier morceau de ce split. Ça tabasse sévère sur les percussions, les gravity blasts sont soignés, sans être oppressants et Ben nous offre une nouvelle fois l’étendu de son habilité. Growl, scream, pig squeals, tout est maîtrisé à la perfection et témoigne d’un travail remarquable, plus qu’à l’accoutumé. Cependant, on regrettera la prépondérance de la batterie, prenant un peu trop l’ascendance sur la guitare. Vu qu’il s’agit de Slam Deathcore, il n’y a aucune mélodicité, ni structure, ni de cassure ce qui rend le tout tel un rouleau compresseur enchaînant les riffs dévastateurs sans donner le moindre souffle à l’auditeur.

Ce qui surprend, c’est de constater que les morceaux de Hollow Prophet et de Scumfuck n’ont absolument rien à voir entre eux. Là où les titres de Hollow Prophet (Carnage Amidst Carnality, Voracious Human Grubs) se montrent très hâtifs, qu’il s’agisse de l’instrumental ou du vocal, où il n’y a presque pas de variation d’intensité et de rythme et on peut perdre nos repères assez rapidement, ceux de Scumfuck sont plus flâneurs, également plus harmonieux (merci les touches de SOI), qui nous fait penser à un Deathcore gothique/black assez comparable à un Septicflesh. Le chant de Dickie se rapproche d’ailleurs bien plus à certains instants d’un vieux black que d’un death actuel. Le mixage est aussi mieux réalisé sur les mélodies de Dickie.

La dernière offrande est un succulent compromis entre technicité, euphonie et horreur. Les deux vocalistes se complètent formidablement bien et tout s’enchaîne de la meilleure des façons. Le breakdown fusionné au pig squeal de Ben nous laisse totalement sans voix et le double basse aura fini de nous achever dans ce trépidant et malsain voyage. Le chant de Dickie semble en revanche un peu plus limité sur cette toile puisqu’il ne garde qu’un timbre plutôt grind. Il demeure de même quelques soucis de mixage avec une nouvelle fois une batterie que se montrera un peu trop présente.

Hormis quelques erreurs dont on fera vite l’impasse, Hollow Prophet et Scumfuck propose une sauvagerie intense, totalement inhumaine et effrayante qui ne nous laissera pas de marbre. Parfois suffocant, nos jeunes et talentueux interprètes n’en oublient pas une leçon importante : proposer une musique certes horrifiante mais sans jamais tomber dans la déraison et la lassitude. Dommage maintenant qu’il ne s’agisse que d’un EP mais on espère très rapidement retrouver un album complet pour se forger un avis plus catégorique.