Talian... On ne peut pas dire que ce nom soit sur toutes les lèvres.
Pas plus que l'ancien patronyme de la formation d'ailleurs : Taliandorogd. Ce groupe nous vient de Bretagne et a déjà traversé quelques épreuves, dont un album passé trop inaperçu et la perte d'une bonne partie du line-up. Mais les membres fondateurs ayant survécu à ces secousses n'allaient pas en rester là. Trois nouveaux musiciens se sont joints à l'aventure
Talian : Sébastien Le Bellec (lead guitars), Victorien Vilchez (basse, officiant également chez
Yyrkoon), Gildas Kerjan (Batterie). Ajoutez à cela un changement de style, passant d'un
Death-Black Stoner très puissant à un
Death mélodique plus moderne et accessible aux amateurs occasionnels de
Metal, vous obtenez ce qu'est désormais
Talian. "Scraps from the
Mire" est né.
Le groupe ne tient pas à perdre de temps et envoie dès le début son morceau le plus accrocheur, "The Saving Bite", aux sonorités entièrement empruntées aux pays nordiques (on pense de suite à
Insomnium). Le son est classique pour ce genre de groupes mais le titre reste agréable notamment grâce au chant, lui, plus particulier, les amateurs du terrible prédécesseur "The Parting" retrouveront avec plaisir le timbre de voix rocailleux de Simon Beux, même si le rendu est ici un peu plus
Death. Un morceau entraînant, agréable, mais ne faisant preuve d'aucune originalité, à tous points de vue.
Le souci semble être de continuer à offrir une musique burnée, mais en parallèle rapidement assimilable. Seulement voilà, l'ombre non seulement du disque précédent mais aussi des féroces concurrents du nord se fait sentir, et
Talian risque d'avoir à nouveau du mal à briller dans la masse. Bien que quelques traces subsistent, la disparition du son énorme dont jouissait Taliandorogd à l'époque de "The Parting" est un élément qui laisse mélancolique (le son de batterie est si anodin ici...).
Là où le groupe fait par contre preuve de plus de maturité, c'est qu'il ne balance pas simplement un condensé de soli et de mélodies à outrance (le genre de surcharge dans lequel
Insomnium se complaît), mais des chansons puissantes et du gros riff, tout en gardant une ligne mélodique efficace.
Pas de déferlantes de technique mal placée non plus, le but n'est pas là.
Un titre comme "
Hollow Ground" montre bien que
Talian tient à ne pas s'éparpiller, l'ambiance (assurée par les instruments de base, pas de claviers) restant pesante tout le long. Et même quand le ton remonte ("Second Shackle), l'effort de composition reste évident, et les mélodies accrocheuses sont de mise ("
Out of
Hand", mêlant soli, riffs bulldozers et passages blast).
À vrai dire, aucun morceau n'est faible, mais l'album est également très homogène. Aucune folie, aucune surprise, juste un disque qui s'écoute "à l'aise blaise", et qui ravira l'amateur de
Death mélodique dès les premiers accords. Alors, oui, ça passe, mais, lorsqu'on connaît "The Parting" la déception et les regrets quant à une personnalité propre aujourd'hui disparue laissent un goût amer.
13/20
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