Scorn Aesthetics

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16/20
Nom du groupe Ad Patres (FRA)
Nom de l'album Scorn Aesthetics
Type Album
Date de parution 03 Septembre 2012
Style MusicalDeath Metal
Membres possèdant cet album94

Tracklist

1.
 ...
Ecouter
2.
 The Lock
Ecouter
3.
 Scars of Compromise
Ecouter
4.
 Circles of Red
Ecouter
5.
 To the Fathers
Ecouter
6.
 Scorn Aesthetics
Ecouter
7.
 In Vivo
Ecouter
8.
 Emphasize Nihility
Ecouter
9.
 Anti
Ecouter
10.
 All That Remains
Ecouter

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Ad Patres (FRA)



Chronique @ BEERGRINDER

17 Octobre 2012

Death inspiré, destructeur, ne reniant ni les origines ni l’évolution du style

2012, le Death old-school est particulièrement à la mode dans l’underground, en quatre ans les vieux combos cultes sont presque tous revenus des enfers, et on assiste à l’arrivée sur le marché d’une myriade de nouveaux groupes plus ou moins talentueux. Même les distros Black Metal soutiennent ce genre si « pur » en opposition au Death technique manquant soit disant d’âme. On en arrive au point que des gamins n’ayant pas connu l’émergence et l’apogée du Death Metal, se revendiquent mordicus de l’ancienne école et crachent sur tout ce qui dépasse, tels des pré-adolescents voulant grandir trop vite et croyant déjà tout savoir.
Heureusement, certains anciens ne se comportent pas comme des ayatollahs, c’est le cas d’Alsvid (batteur du groupe de Black Metal Seth venant de se reformer) qui s’entourent en 2008 de quelques jeunes (ou moins jeunes à en juger par l’épaisse barbe et le front dégarni du bassiste…) talentueux pour un projet Death Metal nommé Ad Patres, groupe qui se veut puissant et direct, tout en évitant les fameux clichés old-school comme ils le disent eux même.

Tout d’abord auteur d’une démo prometteuse (rééditée par Nihilistic Holocaust sous la forme d’un split avec Writhing), les bordelais tapent dans l’œil de Kaotoxin Records et sortent leur premier full lenght Scorn Aesthetics (2012) via ce label lillois spécialisé Death et Grind. Logo agressif, couleurs sanglantes, dessins morbides et sombres, la pochette est à l’image de la musique : directe et sans compromis.
Avant toute chose, attention aux indications de la tracklist électronique : lorsqu’un morceau est indiqué, c’est le précédent qui tourne. Dans tous les cas, The Lock montre d’entrée une volonté de destruction certaine : batterie trépidante, chant puissant de Axel, et riffs énergiques de Canard (avec un surnom pareil il pourrait jouer dans Gronibard !) et Olivier sont au programme, ainsi que certains passages mid tempo qui laissent le champ libre à la basse d’Arnaud. La précision absolue aussi bien dans la technique que dans la production aux petits oignons, donne à Scorn Aesthetics une coloration polonaise indéniable.

L’intensité développée sur ce disque impressionne, surtout pour un premier album, les titres s’enchaînent sans introductions pompeuses ni gimmicks inutiles, à l’image du fracassant Scars of Compromise, composition permettant à Alsvid de faire admirer sa redoutable force de frappe, avec en prime un solo final pas piqué des vers. Un titre qui n’est pas sans rappeler le Death / Thrash ultra agressif d’un Malevolent Creation (période Envenom / Invidious Dominion). L’intense To the Fathers se rapproche d’avantage du côté martial et bulldozer d’un Panzerchrist, notamment du titre Suicide. Mention spéciale à Anti, chanson la plus brutale de l’album, proche de la furie d’un Hate Eternal et montrant une certaine versatilité dans les influences.
On pourrait parler aussi du redoutable titre In Vivo notamment, mais vu qu’il n’y a aucun morceau faible ici, inutile de se lancer dans un laborieux descriptif détaillée.

All That Remains (décidément non seulement il y a des similitudes musicales, mais ils piquent carrément des titres de chansons à Malevolent Creation !!!!) achève brillamment cette galette avec un Death Metal endiablé à la danoise façon Usipian / The Cleansing. D’ailleurs tout comme les groupes cités, Ad Patres est à cheval entre le Death d’antan et les ambiances plus modernes, se rapprochant en cela de leurs voisins bordelais de Offending.
Prêt à en découdre sur scène à tout moment, le quintet affiche une motivation qui peut les mener loin, peut-être un surcroît de personnalité dans les sorties futures pourra leur permettre de passer un cap à l’international, mais Scorn Aesthetics impose déjà les protégés de Kaotoxin Records comme un prétendant au trône du Death Metal français.
Loin de se la jouer evil / trve du cvlte / supérieurs, Ad Patres compose un Death inspiré, destructeur, ne reniant ni ses origines ni l’évolution du style, du Death Metal quoi, what else ?

BG

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BEERGRINDER - 22 Octobre 2012: Rien de surprenant, même raisonnement pour moi concernant la notation : 11 - 12 / 20 ne sont en effet pas des notes catastrophiques, mais ce sont des notes en dessous de ce qu'on peut attendre, sauf si tu te satisfais d'une discographie remplie de disques notés entre 10 et 12.

Le fait qu'un disque soit culte signifie généralement qu'il a été énormément apprécié par ceux qui l'ont écouté à l'époque. L'album de Ad Patres vient de sortir, peu de chance à mon avis qu'il devienne culte (rendez vous dans 10 ans toutefois), mais ça restera une bonne sortie largement au dessus de la moyenne.
Vu que ton point de vue semble différer assez largement de la majorité des intervenants, il serait intéressant que tu nous parles des sorties que tu as trouvé vraiment bonnes ces temps ci et qui laisse Ad Patres loin derrière, histoire de.

Mettre 5 / 20 à un disque culte (bien que ce terme soit largement galvaudé) montre une incompatibilité manifeste avec les fans du style, un peu comme je j'allais noter des disques de Screamo je sais pas quoi : ma notation n'aurait aucun sens

Noter des disques dans un style où on y connait rien s'avère casse gueule.
Pour les styles que je maitrise le moins, je m'abstiens de noter, je possède par exemple les trois premiers Black Sabbath, j'adore le second et le troisième, mais malgré son côté culte justement, j'ai du mal à rentrer dans la musique du premier, je n'arrive pas à le situer dans le contexte et le trouve musicalement trop "hippie", j'ai pour l'instant renoncer à noter les albums de Black Sab, je me me considère pas compétent pour ça.
 
Fiction - 22 Octobre 2012: @BG : Pourquoi ne pas mettre 5/20 a un album de Screamo , si c'est ce que tu pense du skeud ? Je note en tant que simple membre , pas en tant que chroniqueur officiel . Ma note n'a aucun impac' au fond . Un mec qui veut ce faire un avis sur Ad Patres ( ou autres ) va plus regarder ta note et lire ta chronique plutot que de regarder ma note . Que je mette 1 ou 20 , ça ne change pas grand chose .

@karnivor : Les skeuds DeatH Metal qui m'ont renversé dernierement ? Le dernier Beneath The Massacre , ultra technique , carré et maitrisé . Le dernier Beyond Grace Beyond Terror , skeud qui contient de grosse athmosphere . Il y a aussi le dernier Dying Fetus qui est un véritable rouleau compresseur . J'aime également beaucoup Benighted , Cannibal Corpse , Cerebral Bore , Exhumed , Immolation ... Voila voila .

Au passage , je tiens a dire que je donne mon soutien a Ad Patres et a toute la scene Bordelaise qui contient de tres bon groupe : xBastardx , Cenesthesie , Hell In Town , Imply In All , Juggernaut , Mutilate The Stillborn , Year Of No Light , Rip It After Me ...

;)
eregrebal - 04 Janvier 2013: Chronique qui résume parfaitement mon point de vue comme d'habitude !
L'excellent "Scars of Compromise" me met en extase... Et superbe pochette aussi.
mayhem13 - 12 Août 2014: Un groupe fabuleux, sur disc comme en live. Et d'une gentillesse et simplicité déconcertante! je leur souhaite le meilleur. Très belle chro BG comme d'hab.
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Chronique @ dark_omens

06 Septembre 2013

Un disque superbe permettant à Ad Patres de donner une belle leçon à ses congénères...

Au crépuscule de cette année 2008, le groupe de Brutal Death Grind français Infested Organ vs Scrub Typhus (I.O.S.T.), pousse ses derniers râles dans une gerbe sanguinolente. Son bassiste Arnaud Pecoste et le batteur Alsvid décide d'unir leur vision afin de donner vie à une nouvelle créature. Tous deux sont animés par un amour immodéré pour la musique américaine. Tous deux sont mus par une dévotion sans faille pour un art à la brutalité sans concession où le qualificatif "Death" ne serait pas galvaudé et prendrais aussi en compte d'autres considérations que, simplement, un chant subrepticement guttural (une tendance qui, malheureusement, à trop souvent court aujourd'hui). Bientôt rejoint par le chanteur Julien Lemasson et par les guitaristes Olivier Bousquet et Canard, ils baptiseront cette nouvelle entité Ad Patres. Une première demo prometteuse sortira en 2010. Un premier pas au cours duquel le vocaliste cédera d'ailleurs sa place à Axel Doussaud. L'année 2012 sera cruciale puisque la formation nous proposera de découvrir sa créativité au travers, notamment, d'un premier split avec Writhing. Mais surtout au travers d'un opus intitulé Ad Patres Aesthetics.

S'agissant de la musique voulue sur cet effort, l'hypothétique conception artistique décrite précédemment est scrupuleusement respectée. A la fois d'obédience américaine (Malevolent Creation, Hate Eternal, Suffocation...), le Death Metal de ces bordelais affiche, en effet, un penchant très prononcé pour une sauvagerie débonnaire. Néanmoins, au-delà de ces caractéristiques déjà fort savoureuses, le propos de ces aquitains puise aussi son essence en des sources délicieusement diverses et ne dédaigne pas, par exemple, se nourrir d'un héritage très européen (Decapitated, Panzerchrist, The Cleansing…). De plus leur expression artistique exhale des parfums antiques de cette ancienne école passée, tant chérie aujourd'hui, tout en s'inscrivant dans une redoutable modernité. Des horizons pluriels qui, en somme, offrent une excellence supposée à ce disque. La promesse est donc alléchante, mais qu'en est-il du résultat?

Ne nous fatiguons pas en de longs palabres inutiles et allons à l'essentiel en disant que cette œuvre est effectivement une réussite. D'abord parce que les constructions nées des desseins créatifs déjà ressassé ici sont subtiles et fascinantes. Et ensuite, aussi, parce que ces musiciens, chacun dans leur domaine de prédilection, sont de remarquables instrumentistes. Il suffit pour s'en convaincre de relever, par exemple, les superbes partitions de guitare de cet opus.

Une autre des qualités de ce manifeste réside dans la force et l'intensité émanant de ces titres et passages féroces. Même si, en effet, Ad Patres sait introduire des nuances heureuses en des instants moins acharnés ou en des atmosphères plus travaillées, c'est essentiellement dans la frénésie qu'il construit son identité.

S'il nous fallait illustrer l'ensemble des vertus décrites dans cette chronique par le choix d'un ou plusieurs titres représentatifs, l'exercice serait très difficile tant l'ensemble est cohérent et efficace. Citons, tout de même, les redoutables et furieux The Lock, Scars to Compromise, To the Fathers, In Vivo ou encore, par exemple, All that Remains.

Un groupe qui, en définitive, fort de ce splendide Ad Patres Aesthetics au Death Metal brutal sans fioritures inutiles, donne une belle leçon à nombre de ses congénères se contentant soit d'une surenchère technique souvent stérile, soit d'un vain conformisme de rigueur.

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