Après un déjà très prometteur premier album,
Arakain nous revient gonflé à bloc, en 1991, avec un très heavy 'Schizofrenie' qui, lui aussi, est très direct.
Plus abouti et possèdant un son moins crade, ce second opus apporte plus de noirceur à ce groupe. 'Schizofrenie' porte très bien son nom car
Arakain nous montre plus que jamais auparavant un visage doublement diabolique : une facette metal, l'autre plus mélodique. Ceci est une technique très efficace pour accrocher l'auditeur et l'obliger à découvrir cet album tout en nuances et couleurs.
On retrouve également les élèments qui ont fait le succès du "debut-album", c'est à dire en tout premier-lieu le timbre si particulier d'Ales Brichta qui est, cette fois-ci, descendu d'un ton, comme pour surprendre et démontrer aux fans qu'il n'est pas un si grand braillard que cela et qu'il peut rivaliser avec les plus grands chanteurs de metal, James Hetfield en tête (son organe vocal n'a jamais été aussi proche du vocaliste du quartet ricain que sur 'Schizofrenie'!!), ce qui n'est sans doute pas un défaut, mais, cela peut en être un aux yeux de certains metalleux pointilleux qui cherchent justement la différence et non pas le mimétisme. Néanmoins, si l'on se plonge totalement dans une écoute passionnée et intéressée, on découvre dans cet album des détails variés, comme des sonorités mystérieuses, des passages de voix inventifs, des rythmiques non-statiques, toutes ces caractéristiques contribuant à donner une certaine aura ténébreuse à l'ensemble qui, quand même ressemble terriblement à la musique de
Metallica...Le groupe ne s'est, semble-t'il, pas encore totalement démarqué de ses aînés. On peut alors se demander pourquoi? Tout simplement pour mieux séduire un public tchèque conquis depuis des années par le
Thrash de la Bay
Area, ainsi que pour garder une certaine unité dans sa musique.
Tous les titres se valent cette fois sur cette deuxième offrande, il n'y a pas un seul titre plus faible que les autres. Chaque morceau a un message à faire passer et la pilule n'a aucun mal à être avalée. Le metal d'
Arakain est tellement fluide que tout passe comme une lettre à la Poste. Les textes les plus incisifs sont le megadethien "Teror", "Antikrist" et son intro à la batterie, "Gilotina" et son solo de guitare à la Maiden, "Hibernatus", "Ilozorium" et son intro toute en harmonies. L'instrumental "Sedma Pecet'" est une vraie réussite et le titre de clôture, l'éponyme "Schizofrenie" est une belle fin, peut-être un peu trop violente à mon goût. Néanmoins, on aurait en droit d'attendre un titre plus calme et posé, une ballade, par exemple...Mais, on ne va pas se plaindre, puisque ce second album est une vraie dose d'adrénaline et de plaisir!
Le quintet tchécoslovaque est un vrai bulldozer qui fauche tout sur son passage, une tornade qui balaye les derniers doutes que l'on pourrait avoir sur la qualité de la musique des pays de l'Est. Cet album démontre encore une fois le talent des
Slaves. D'ailleurs, ne dit-on pas là-bas "To Cech, To Muzikant!"? (NdMA : en gros "qui est tchèque est musicien!")
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