Nagon skiva ! Le précédent disque
Exoneration Denied, tout en haut de la gamme thrash metal et sorti en 2013 chez
Cyclone Empire, fut une vraie révélation après le moyen premier jet sorti par la formation, il est vrai remodelée entre ces deux albums. Depuis cette sortie, recommandée à tous les thrashers, peu de changements chez nos Suédois.
Seul le batteur Manne Flood a remplacé aux fûts Mattias
Kern.
Pas d'inquiétude de ce côté, la jeune recrue martyrisant son kit comme un acharné.
Même écurie et même dessinateur (Bouzikov) que pour l'album précédent donc,
Warfect reprend ainsi les mêmes bases pour ce
Scavengers, à savoir compositions effrénées, riffs mortels et voix arrachée. Rien de nouveau donc, et les adeptes d'
Exoneration Denied ne seront pas perdus dans cette mixture tenant autant de
Slayer/
Exodus (quelques passages représentatifs, comme sur "
Suffocate The
Children" et son terrible break à 2'30"), que de la côte Est. Le sens aigu de la composition de Frederik Wester (guitare, chant) fait rage sur les référentiels "Savaged by Wolves" et son début atomique (terrible riff d'entrée que n'aurait pas renié
Toxik) ou "Purveyors of Cadavers" (en écoute ci-dessous) et ses multiples changements de rythme. Très l'aise sur les parties les plus rapides, majoritaires, ("
Skin Bound") les Suédois déroulent ainsi leur savoir-faire sur la majeure partie du disque.
Toutefois, et sans doute pour ne pas reproduire exactement ce qui fit la réussite de l'album précédent, et éviter le redondance,
Warfect a ajouté de manière plus importante des passages plus heavy à son thrash. A ce titre, citons le superbe "Watchtowers", le début de "The Resurrectionists", le rampant "
Evil Inn" au riff pesant (bien que trop long d'une bonne minute), ou l'instrumental acoustique final "Into
The Crypt", comme pour mieux faire ressortir les passages les plus agressifs, sachant sans doute parfaitement que la linéarité est l'ennemi numéro 1 d'un album de thrash. Bien joué sur ce coup, la respiration voulue faisant son office avec délectation, grâce à un séquencement judicieux et à la qualité des morceaux concernés. Un peu à l'image d'un
Lich King (en plus efficace),
Warfect n'hésite pas à emprunter aux maîtres (
Exodus rôde imparablement sur "Predators", par exemple), et seules des variations vocales seraient bienvenues, le timbre de Wester étant assez monocorde, empêchant
Warfect d'aller titiller encore plus haut, par manque de personnalité réelle.
Les Suédois tiennent la bonne formule, et le cap du troisième album, souvent symbolique, est ici parfaitement passé. Le trio, fort d'une tournée avec les vétérans brésiliens de
Vulcano en
Europe en ce printemps 2016, exhibe un thrash de grande qualité, et cet album équilibré et vindicatif à la fois sort du lot du revival thrash actuel.
Pas par son style, balisé et plein de respect pour les anciens, mais par l'exécution remarquable de compositions souvent implacables, prenantes et tout sauf lassantes.
Merci pour cette chronique encore une fois très bonne !
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