Entité formée en 2006 autour du guitariste Robert Bjärmyr,
Chugger ne prend cependant pas vie immédiatement. Il faudra en effet attendre fin
2012 pour que le quintet entre véritablement en activité et nous livre, une année plus tard, sa première œuvre. Un EP cinq titres de 23 minutes, auto-produit et sobrement intitulé "
Scars" voit donc le jour en
Novembre.
Chugger évolue dans ce courant aussi vaste que varié qu'est le death mélodique et nous vient, ô surprise, de Göteborg. Quelques références nous viennent donc en tête mais attendons de voir. L'artwork proposé est quant à lui plutôt sobre, véhiculant une ambiance un peu malsaine. Mais venons-en à la musique et voyons ce que le combo suédois peut nous proposer.
A vrai dire
Chugger brasse pas mal d'influences et ne s'impose pas vraiment de limites. Le riffing proposé par le groupe semble tenir aussi bien de ses grands frères de la vague mélodeath (
At The Gates,
Dark Tranquillity...) que du death swedish. On a en effet le droit à des riffs mélodiques bien acérés ("
Bleed","
In Vain") d'un côté et d'autres bien plus massifs et clairement colorés death metal ("
Stone By
Stone" tout en lourdeur ou le plus "violent" C.U.N.T.) de l'autre. Le tout baignant dans un groove imparable qui donne envie de se dévisser la tête à tout moment. Ajoutons à cela la qualité des soli pleins de feeling, d'un très bon niveau technique et dont la coloration heavy délectable trahit l'ancienne présence de Robert chez
Breed (formation de heavy suédoise).
Les morceaux ont globalement une structure classique, l'efficacité prime ici sur l'originalité et l'on n'en tiendra guère rigueur au groupe même si une ou deux surprises se sont glissées dans l'EP (comme le break acoustique aussi surprenant qu'apaisant de "
Bleed"). La production fera quant à elle sans doute débat. On sent que le combo a résolument voulu obtenir un son "crasseux" qui colle assez bien aux style pratiqué mais un soupçon de puissance et de clarté supplémentaire n'aurait pas été de refus.
Dernier point à soulever, le chant. Là aussi
Chugger ne fait pas comme tout le monde, David Dahl proposant un chant écorché à mi-chemin entre scream et growl avec un côté abrasif et "destroy" assez intéressant. Parallèlement le groupe intègre également les vocaux clairs, pas toujours très assurés (ce qui possède son charme) et dont le timbre est pour le moins original.
Le premier jet de
Chugger est donc très prometteur. Des compos solides, du feeling et surtout l'impression que le groupe n'exploite pas encore tout son potentiel, ne nous montrant que la partie émergée de l'iceberg. On ne saurait donc que guetter patiemment une prochaine sortie puisque si les menus défauts sont corrigés et que la prise de risque est un poil plus élevée, on pourrait bien avoir le droit à une belle claque musicale.
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