Samhain Midnight

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15/20
Nom du groupe Abracadabra (PAR)
Nom de l'album Samhain Midnight
Type EP
Date de parution 26 Novembre 2016
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album2

Tracklist

1.
 Omnia Mors Aequat
 00:53
2.
 Lord of Illusion
 05:25
3.
 Once on a Samhain Night
 03:49
4.
 Inferno
 04:18
5.
 Fugue X
 01:14
6.
 Trick or Treat
 03:51

Bonus
7.
 Forbidden Magic (Demo Version)
 04:01

Durée totale : 23:31

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Abracadabra (PAR)


Chronique @ ericb4

06 Décembre 2016

Patience est mère de sûreté, dit-on...

Tant de pages se sont tournées dans l'inépuisable creuset metal symphonique depuis plus de décennies déjà, avec peu de rescapés au final, notamment parmi les jeunes recrues. Aussi est-on en droit de se demander s'il ne s'avère pas illusoire de tenter de s'illustrer, d'y apposer son sceau pour ces nouveaux entrants, alors que les formations majeures n'ont de cesse de faire de l'ombre y compris parmi les plus vaillants gladiateurs. Pourtant, quelques unes semblent ne pas en être déstabilisées, à l'image de cette verte troupe. Discrète et jeune formation paraguayenne, Abracadabra évolue dans un registre metal symphonique gothique à chant féminin dans une veine atmosphérique commune à Amberian Dawn, Dark Sarah et Tristania, avec une vibrante touche latina en substance, l'amenant à nous faire penser conjointement à Abrasantia, Elessär, Daemon Lost, entre autres. A l'instar de ses compatriotes Pergana, dont certains membres sont venus grossir ses rangs, le quintet sud-américain souhaite se hisser parmi les valeurs montantes de la scène metal locale, voire continentale.

Créé en 2015 sous l'impulsion commune de la frontwoman Emilie Ragni (Luca's Turilli's Rhapsody (live), ex-Inner Visions), des guitaristes Diego Bogarin et Aldo Benegas, du bassiste Oliver Holzwarth (ex-Sieges Even, ex-Coldseed, ex-Sodom, ex-Paradox, ex-Pargana, ex-Power Quest, ex-Rhapsody Of Fire) et du batteur Alex Holzwarth (Serious Black, ex-Sieges Even, ex-Avantasia, ex-Paradox, ex-Pergana, ex-Luca Turilli's Rhapsody), on comprend que le combo dispose déjà d'une large expérience en studio (et pour certains de la scène internationale) qu'il souhaite mettre à profit à l'aune de cet introductif EP. Auto-production encore prise dans son jus, mais au mix ajusté, de près de 24 minutes sur lesquelles s'enchaînent 7 pistes, dont 2 dispensables instrumentaux. Aussi, un tour du propriétaire s'impose...

C'est sur des chapeaux de roue que nous embarque le plus souvent le collectif paraguayen, à l'instar de furieux espaces d'expression mis en exergue par les insatiables et rayonnantes impulsions oratoires de la déesse.
Ainsi, la très classique et laconique entame instrumentale progressive et cinématique « Omnia Mors Aequat » enchaîne sur un rageur et démoniaque « Lord of Illusion ». Piste metal symphonique gothique un poil gorgonesque dans le sillage d'Abrasantia avec quelques touches de Diabulus In Musica et Tristania, elle laisse exploser sa folie comme sa verve au fil des célestes et oscillatoires avancées de la mezzo-soprano sur une incandescente braise instrumentale aux arrangements de bon aloi. En outre, un bref mais éblouissant solo de guitare s'immisce dans cette tortueuse et magnétique traversée sur un petit pont mélodique, avant que la déferlante sur la reprise ne balaye tout sur son passage, n'ayant de cesse de nous secouer, sans jamais réellement nous laisser pour compte. Dans cette même mouvance gothique, l'incendiaire, énigmatique mais néanmoins palpitant « Forbidden Magic » a vitaminé ses riffs tout en faisant montre d'arrangements soignés, sans omettre un legato du plus bel effet. Parallèlement, les impulsions de la maîtresse de cérémonie, dans le sillage de Diabulus In Musica, docilisent nos tympans à chacune de ses apparitions. On regrettera toutefois de se perdre au beau milieu d'un foisonnement d'effets et de complexes harmoniques qui ne s'imposaient pas réellement. Restant un peu circonspect mais pas totalement désarçonné, continuons l'exploration de la galette en quête de quelques pépites. Et notre insistance sera récompensée...

En effet, le valeureux combo s'est judicieusement armé d'une botte secrète pour nous rallier plus aisément à sa cause. Ainsi, le tonitruant et émoustillant « Inferno », dans la veine mélodique d'un Delain de la première heure, avec un zeste atmosphérique d'Elessär et de Pergana, se place clairement dans la logique d'un hit en puissance. Doté d'un sillon mélodique immersif à souhait, enjolivé par les lumineuses et incessantes attaques dans les médiums de la belle, le brûlot saura attiser un headbang sans avoir à forcer le trait. Un refrain quasi imparable relayant un couplet infiltrant aura raison de nos plus ardentes résistances, l'émotion ne tardant pas à nous submerger.

Sachant varier ses ambiances, la sarabande nous offre, par ailleurs, un spectacle éclectique insoupçonné et tenant quelques promesses, pas toutes. Tout d'abord, c'est au cœur d'un brûlant et lunaire désert que nous convient également nos acolytes. Ainsi, le frondeur et orientalisant « Once on a Samhain Night » distille un riffing effilé au gré des pérégrinations de la sirène qui, par ses angéliques volutes, retient l'attention. Un tapping mordant vient corroborer, un peu tardivement, une cohorte instrumentale déjà bien lancée, précédant un serein dégradé de l'intensité sonore. Cette agréable et dynamique offrande, aux faux airs d'Amberian Dawn (première mouture), octroie moult changements de tonalité bien distribués mais s'écoule sur une ligne mélodique un tantinet déconcertante. Puis, en guise d'interlude, le classique instrumental « Fugue X », disséminant d'amples et sinueuses rampes synthétiques, ouvre la voie d'accès au pénétrant et opératique « Trick or Treat ». Changement d'atmosphère donc, sur ce propos. Sur cette somptueuse ballade a-rythmique d'obédience classique, les envolées lyriques de la sirène font mouche où qu'elle se meuvent, comme aurait pu nous en livrer Dark Sarah. Avec grâce et talent, la troupe parvient ainsi à nous faire plier l'échine sous le poids de la charge émotionnelle qu'il nous impose savamment.

On ressort de l'écoute de la rondelle à la fois agréablement interpelé par les vibes impulsées par nos compères et paradoxalement un peu sur notre réserve. Pour l'heure, malgré des qualités techniques difficiles à prendre en défaut et quelques pistes bien inspirées, il serait prématuré de faire de cet initial méfait un fer de lance pour la carrière du groupe. Un peu trop prestement accouché suite à la fondation du combo, le propos souffre de défauts de jeunesse (enregistrement lacunaire laissant filtrer des notes parasites, manque de profondeur de champ acoustique, enchaînements inter pistes et finitions peu probants, manque de diversité structurelle et vocale, notamment) le fragilisant d'autant plus face à une sévère concurrence inhérente à ce registre metal. C'est dire que le collectif sud-américain devra prendre son temps pour une mise en valeur optimale de son potentiel, afin de nous concocter un opus plus en phase avec les canons actuels du genre. Il l'a prouvé, il en a les ressources et les compétences. Il lui reste à asseoir ce projet sur des bases logistiques et mélodiques plus efficientes, ayant pour corollaire un brin d'inspiration et un supplément d'âme qui ici manquent un peu à l'appel. A bon entendeur...

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