Salvation Laughs in the Face of a Grieving Mother

Liste des groupes Deathcore Psycho-Frame Salvation Laughs in the Face of a Grieving Mother
ajouter les paroles de l'album
ajouter une chronique/commentaire
Ajouter un fichier audio
18/20
Nom du groupe Psycho-Frame
Nom de l'album Salvation Laughs in the Face of a Grieving Mother
Type Album
Date de parution 25 Juillet 2025
Style MusicalDeathcore
Membres possèdant cet album5

Tracklist

1.
 Blueprints for Idol Genocide
 03:40
2.
 Inverted Spear of Heaven
 03:14
3.
 The Portal
 03:01
4.
 Black_Wave II (ft. Moodring)
 03:56
5.
 Endless Agonal Devotion
 03:42
6.
 Apocalypse Through Lysergic Possession
 03:51
7.
 I Won't Be There to Watch You Go
 01:48
8.
 Filleted and Fucked
 03:26
9.
 God Is Busy
 03:30
10.
 Still Water Salvation
 03:36
11.
 Neuro++Terror
 04:12

Durée totale : 37:56

Acheter cet album

 $17.82  29,99 €  16,99 €  £31.99  $59.11  18,21 €  17,75 €
Spirit of Metal est soutenu par ses lecteurs. Quand vous achetez via nos liens commerciaux, le site peut gagner une commission

Psycho-Frame


Chronique @ Groaw

26 Octobre 2025

When Salvation Screams : Inside Psycho-Frame’s Relentless Deathcore Assault

Psycho-Frame dégaine comme si un vieux deathcore des années 2000 venait de se réveiller après une longue sieste, gonflé à bloc et prêt à fracasser la scène. Le groupe revendique un esprit « no gimmicks », une ligne de conduite claire qui refuse toute forme d’embellissement ou de mode passagère au profit d’une authenticité brute et frontale. C’est dans cette esthétique old-school assumée et dans cette brutalité pure que réside la principale force de la formation, là où ses semblables recherchent plutôt une forme de sophistication sonore.
Cette identité sans fard, le groupe l’a façonnée à travers deux EPs qui posent les bases de son univers que sont Remote God Seeker et Automatic Death Protocol, tous deux sortis en 2023. Le premier agit comme une déflagration initiale, une déclaration d’intention sans détour. Les riffs y sont secs, nerveux, taillés pour lacérer tandis que la batterie, implacable, érige un mur rythmique d’une intensité rare. Rien n’est superflu et surtout l’ensemble est pensé pour frapper fort, vite, et juste. Quelques mois plus tard, Automatic Death Protocol enfonce le clou avec une production plus maîtrisée mais toujours sans la moindre concession. L’énergie brute du premier disque y gagne en précision et en poids. Les breakdowns s’abattent comme des masses, les tempos s’emballent davantage sans jamais perdre le contrôle et chaque composition semble destinée à provoquer le chaos.

Après ces deux premières détonations, le collectif passe à la vitesse supérieure grâce à une signature chez SharpTone Records, un label reconnu pour son flair en matière de metalcore et de deathcore contemporain. Cette collaboration marque un tournant pour le groupe puisqu’elle leur offre une visibilité accrue et les moyens de donner à leur musique toute l’ampleur qu’elle mérite, sans pour autant trahir leur cruauté originelle.
C’est sous cette bannière qu’ils dévoilent leur premier album Salvation Laughs in the Face of a Grieving Mother, un titre à la fois provocateur et désespéré qui résume bien l’univers du combo : un monde où la douleur, la colère et la lucidité se confondent. Composé de onze titres, le disque s’impose comme un condensé d’animosité entre riffs tranchants, sections rythmiques écrasantes et vocaux abyssaux. On retrouve bien entendu l’aspect étouffant de leurs débuts mais canalisée par une production plus claire, plus dense et qui met davantage en valeur la cohésion entre les morceaux sans que l’agressivité soit lissée.

La couleur est annoncée dès l’ouverture Blueprints For Idol Genocide qui ne contient aucune intro atmosphérique, ni détour mélodique, une véritable charge frontale sans concession. Les guitares crachent une dissonance râpeuse, le chant surgit comme un grondement venu des entrailles et la batterie pulvérise l’espace sonore dans un déluge implacable. L’instrumental n’est que tension, impact et colère et la maîtrise y est parfaitement irréprochable. On remarque que l’écriture est plus subtile qu’à l’accoutumé grâce à une succession de vagues composées d’accélérations frénétiques et de chutes soudaines qui laissent place à des breakdowns d’une lourdeur oppressante. Ce jeu de contrastes permet un hommage aux premières heures du deathcore mais offre également une précision rythmique plus contemporaine.

Les Américains poussent sur certains titres sa véhémence et sa technicité jusqu’à leur paroxysme, à l’instar de l’impressionnant Apocalypse Through Lysergic Possession. Dès les premières mesures, le riffing s’élance dans une ligne mordante et complexe, rapidement soutenue par des blastbeats supersoniques qui rappellent la virtuosité de formations telles qu’Archspire ou Origin. Pourtant, nos artistes ne se contentent pas d’une démonstration technique et la violence du morceau est modulée par des breakdowns massifs et apocalyptiques qui font directement écho à la virulence d’un Whitechapel ou d’un Infant Annihilator. Les changements de tempo parfois brusques entre sections ultra-rapides et passages suffocants accentuent une angoisse constante qui s’apparente à des groupes comme Benighted. Les performances vocales renforcent cette atmosphère inquiétante entre rage viscérale et growl colossal et un des chants se permet même un petit écart vers le death grind.

Pour autant, toutes les chansons ne bénéficient pas du même traitement de faveur, en témoigne un The Portal assez linéaire, plus convenu et donc moins surprenant. Si l’on retrouve toujours la puissance instrumentale et les riffs acérés, la composition se concentre davantage sur un groove appuyé et un développement élémentaire. Dans une moindre mesure, on peut constater quelques échos à des influences plus connues du deathcore contemporain, ce qui amoindrit le ressenti nostalgique de l’ouvrage.
Si la cohérence de Salvation Laughs in the Face of a Grieving Mother force le respect, elle en devient aussi sa limite. L’album se présente comme un bloc compact et sans respiration, d’une impétuosité telle qu’il peut vite sembler indigeste à qui n’est pas habitué à ce niveau de brutalité. Chaque morceau écrase le précédent dans une course à la surenchère, au point que l’ensemble manque parfois de relief. Quelques interludes ou respirations plus subtiles auraient permis d’aérer le propos et de mieux mettre en valeur la fougue qu’il déploie sans relâche.

Psycho-Frame signe avec son Salvation Laughs in the Face of a Grieving Mother un premier effort aussi radical que prometteur, une œuvre qui refuse tout compromis et s’impose comme un manifeste de sauvagerie limpide. Le groupe s’y affirme comme l’un des rares à défendre encore un deathcore instinctif ancré dans l’esprit des années 2000, tout en maîtrisant les codes d’une production un peu plus moderne. Si l’ensemble pèche parfois par un excès de densité et un manque d’accalmie, il témoigne d’une solidité et d’une conviction rares dans un genre souvent fragmenté. Avec une telle démonstration de force, le collectif s’impose comme une formation à suivre de très près, tant leur progression semble aussi large que leur détermination.

0 Commentaire

4 J'aime

Partager
    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire