Sainte Mort

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17/20
Nom du groupe Sanctuaire (FRA)
Nom de l'album Sainte Mort
Type Album
Date de parution 18 Avril 2014
Style MusicalHeavy Metal
Membres possèdant cet album25

Tracklist

1.
 Une Messe pour l'Enfer
 03:41
2.
 La Chambre Ardente
 04:17
3.
 Sainte Mort
 03:22
4.
 Les Tueurs de l’Éclipse
 05:05
5.
 Berceau du Mal
 03:18
6.
 Interlude / Ruines
 01:27
7.
 Les Visages de la Peur
 04:26
8.
 L'Ile des Sacrifices
 03:20
9.
 L'Ange au Regard Noir (High Power Cover)
 03:59

Durée totale : 32:55

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Sanctuaire (FRA)


Chronique @ MarkoFromMars

14 Mai 2014

Un chuchotis brise le soudain silence, la messe infernale commence

Trois ans ont passé, l'Orage de Cuir s'en est allé dans un grondement de plus en plus lointain, laissant derrière lui une odeur de soufre et une terre souillée par un sanglant sacrifice. Trois ans déjà et les souvenirs sont toujours aussi présents, j'entends ce cri comme si c'était hier et depuis j'erre, je marche droit devant moi, j'espère...
Mes pieds foulent désormais le sable fin, les embruns chargés d'iode et d'odeur de varech me fouettent le visage, le ressac de plus en plus puissant rythme ma marche. J'avance sur cette plage, faiblement éclairé par une pleine lune drapée d'un épais nuage, rendant ma grande silhouette fantomatique, je guette le moindre signe.
Un grondement lointain se fait entendre, un disque sombre semble vouloir dévorer l'astre d'ivoire, une éclipse se prépare, est-ce le signe tant attendu ? Un éclair déchire le ciel, fige le temps et l'espace en imprimant l'environnement sur ma rétine, le contour de dizaines de crucifiés se détache sur l'horizon marin, la scène intitulée "A Blaze from Afar" peinte par Tobias Könneman devient réalité devant mes yeux, enfin le signe espéré. Un chuchotis brise le soudain silence, "Satan, créature de Dieu" entends-je, la messe infernale commence. Étrangement je ne suis pas effrayé, mais comment en suis-je arrivé là ?

2011, Sanctuaire sortait "L'Empreinte de Lucifer", premier jet à la production désargentée et dont le traitement sonore manquait de puissance et de profondeur. Malgré cette carence et quelques imperfections, les titres marquants sont nombreux, à l'image du déjà cité "Orage de Cuir", "Sentence", "L'Emmurée Vivante" ou encore "Société Fantôme" et laissent entrevoir un fort potentiel, convainquant Emanes Records d'en assurer la distribution.
2013, le groupe entre au studio Microclimat (Grenoble), les sessions seront captées par Xavier Sindt qui a également œuvré sur les trois dernières réalisations de Lonewolf et en Avril 2014, "Sainte Mort" est enfin disponible.

Dès les premières notes, le contraste avec le précédent opus est évident. Nous sommes loin de la production étriquée de "L'Empreinte de Lucifer", il y a de l'impact, du relief, le son est massif, lourd sans être écrasant, les pulsations dynamiques de la grosse caisse laissent apprécier le jeu inspiré de Hellex, les basses sont rondes et présentes, les meilleures conditions sont réunies pour que le Heavy-Speed du combo Isérois s'exprime sans bride ni entrave.
Sombre et véloce, à l'image des "Une Messe pour L'Enfer", "La Chambre Ardente", "Sainte Mort" aux accents introductifs Slayeriens ou encore "L'Île des Sacrifices", Sanctuaire développe son Heavy mâtiné de Speed en alternant riffs tranchants et plombés avec toujours le souci du détail et de la touche mélodique en soutien qui rend chaque morceau unique et facilement identifiable. Les compos sont solides, il n'y a pas de temps mort et la demie-heure d'écoute passe trop vite. Toutefois, quelques pièces méritent que l'on s'attarde davantage.

"Berceau du Mal", déjà présente sur leur démo "Un Autre Enfer" et incluse en Bonus Track sur "L’Empreinte de Lucifer" est livrée ici, retravaillée. Évoluant dans un éclairage clair-obscur, l'ouverture toute en retenue transmet la tonalité mélancolique des guitares, contrastant avec les soudaines et brutales accélérations, la mélodie entêtante étouffe toutes velléités de résistance, la colère suggérée laisse la place à une tristesse résignée, les arrangements sont superbes et le titre prend toute sa dimension. Une réussite.

"Les Tueurs de L'Eclipse" et sa mélodie en lead en pièce centrale ou son pendant gémellaire, "Les Visages de la Peur", et son alternance de chant posé sur la basse seule, puis tranché par un riffing superposé, légèrement dissonant, dévoilent la richesse des différentes strates au gré de plusieurs écoutes, les fers se croisent, se décroisent, s'entrechoquent, découpent le tissage mélodique sans cesse renouvelé dans le but d'amener les refrains que l'on se surprend à reprendre en chœur, mélodiques et intenses.
Et impossible de passer sous silence l'hommage fait à High Power avec cette reprise respectueuse et appliquée de "L'Ange au Regard Noir", l'espace d'un instant le Phœnix semble renaître de ses cendres, l'ombre du regretté Patrick Malbos plane le temps de la chanson et nul doute qu'il aurait apprécié ce témoignage de respect.

Les points positifs, le son, les arrangements, l'impeccable partition de batterie, les paroles noires et tourmentées, déclamées avec conviction par Florent Manquat qui possède un réel talent à faire vivre ses textes.
Petit point négatif, la frustrante brièveté des solis de guitare, un détail qui m'a gêné au départ et qui s'estompe après quelques écoutes, l'on s'habitue doucement à ce côté concis et incisif.

Avec cet album, le groupe Isèrois porte haut le flambeau jadis allumé par ses valeureux aînés, on pense bien évidemment à ces groupes mythiques tels que Sortilège, Blasphème, H-Bomb, ADX, Killers, High Power... Certaines de ces formations sont tombées au champ d'honneur, d'autres ont essuyé moult embûches, Sanctuaire ravive la flamme en y apposant sa patte avec son sens du détail et de la mélodie, une brillante confirmation.

Après avoir été le témoin privilégié des ces saynètes horrifiques et sanglantes, je repars, le cœur pour un temps apaisé et l'esprit empli de nouveaux souvenirs. Le silence s'invite de nouveau, à peine dérangé par l'intermittence du ressac de plus en plus langoureux, reposant. Je quitte cette plage, tournant le dos à ces malheureux crucifiés et poursuis ma quête à la recherche d'un nouveau signe, dusse-je marcher durant trois ans, cent ans ou mille ans.
J'espère...

6 Commentaires

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judasblade - 14 Mai 2014: Je le savais que tu allais nous préparer une super chro. Merci Marko.
ZazPanzer - 17 Mai 2014: Thanx Marko, très joli texte ! Il faut que je me décide à investir ce combo, sais-tu s'il reste des pressages du premier CD et peut-on les commander directement au groupe, je vais faire d'une pierre deux coups.
samolice - 28 Mai 2014: Merci Marko. On peut dire que quand tu te décides à écrire, tu ne fais pas les choses à moitié. J'avoue quand même qu'à la lecture du premier paragraphe j'ai pas tout pigé :-) Groupe à découvrir pour moi, et très vite au regard des influences évoquées..
MattMaiden - 19 Juin 2014: Merci Marko pour cette super chronique mais surtout merci pour ta générosité qui m'aura permis de découvrir ce groupe. Du Heavy comme on en fait plus, je prends un grand plaisir à écouter et réécouter ce disque qui sonne 80's à mort, notamment comme les premiers Maiden. Top !
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Chronique @ LeMoustre

13 Mai 2014

Malediction, voici les nouveaux Sortilege

Composé de deux Necrowretch, les Grenoblois de Sanctuaire sortent leur second album après le très bon, mais quelque peu gêné aux entournures par une production faiblarde, "L'Empreinte de Lucifer", paru en 2011.

Reprenant ici les mêmes recettes qui ont fait le succès, confidentiel mais somme toute réel, des groupes de heavy/speed Français tels que Sortilege ou les plus récents Malediction, Sanctuaire pratique un metal imprégné des années 85/86, avec classe et soin.

De nombreux titres forts (l'entêtant "Les tueurs de l'éclipse", "Sainte Mort" pour n'en citer que deux) parsèment ce disque d'un autre âge, cette fois-ci mieux mis en valeur par Xavier Sindt au Studios Microclimat de Grenoble. Ce son rend enfin justice a des compositions recherchées, mais finalement extrêmement bien ficelées, très proches des groupes cités ci-dessus (on croirait vraiment entendre Zouille ou Sylvain Mollard - Sortilege, Malediction). Attention, on est quand même très loin d'un Studio Fredman, et c'est tant mieux.

Loin d'être des manchots, les musiciens s'en donnent à cœur joie, et balancent des intros soignées, contribuant ainsi à donner une ambiance mystique à ce disque ("Interlude - Ruines" digne du film Nosferatu d'Herzog). Court (moins de 33 minutes), mais ne contenant pas de titre faible, Sainte Mort, avec son artwork digne d'un groupe de black metal, convaincra sans problème les fans de heavy lorgnant vers le speed metal. Refrains mémorisables facilement, soin apporté aux couplets et aux arrangements, gimmicks de guitares agréables et efficaces, paroles déclamées de Florent Manquat tout sauf ridicules, la panoplie est bien présente. Une variation de tempi occasionnelle (on reste dans du heavy légèrement up-tempo globalement, ce qui sied bien au propos du groupe néanmoins) aurait toutefois pu apporter un peu plus de dynamique a un disque qui n'en manque pas (l'excellent "Les Visages de la Peur").

Le sympathique label Français Emanes Metal (Infinite Translation dans un registre plus thrash, Thrashback, entre autres) a tapé juste avec ses poulains Grenoblois. Maintenant, si le public ne veut pas un destin à la Malediction pour ce groupe vivifiant, il ne reste plus qu'à soutenir ce représentant digne de ses glorieux aînés. Le cap du second album ayant été un écueil pour beaucoup, croisons les doigts !


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vedder - 13 Mai 2014: Si la production est à la hauteur comme tu le soulignes je ne peux m'attendre qu'à du très bon, j'irais l'écouter avec plaisir !
largod - 14 Mai 2014: Merci Jérôme. Bon papier même si j'ai du mal à retrouver Zouille comme tu l'indiques. Les coffres sont de taille différente... A découvrir
LeMoustre - 14 Mai 2014: Salut Didier, c'est surtout vrai sur ces notes les moins poussées, effectivement. On est plus proche de S. Mollard dans l'esprit et la façon de placer sa voix, mais comme peu connaissent Malediction et ses deux superbes albums, la comparaison avec feu Sortilege m'a parue plus parlante pour tout un chacun.
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Chronique @ Luthor

03 Mai 2015

Mieux qu'une DeLorean pour retourner en 1985

Finalement, on en revient toujours à nos premières amours musicales, à ce par quoi on a commencé notre voyage. C'est le genre de pensée qui vient forcément à l'esprit en écoutant un album de Sanctuaire, car quelle autre raison pourrait-on trouver pour expliquer le fait que deux membres de Necrowretch (dont on rappellera qu'il s'agit de l'un des meilleurs représentants hexagonaux du Death old school) prennent un pied d'enfer à jouer en parallèle du Heavy/Speed en français dans la plus pure tradition des années 80 ?

"Sainte Mort" est le deuxième album du groupe, et ce qui frappe le plus par rapport au disque précédent est le son beaucoup plus puissant. Preuve, s'il en fallait encore une, qu'une bonne production est réellement un plus quand on veut jouer du Heavy. Passé cet aspect plus rentre-dedans, on retrouve par contre la même formule musicale qui avait fait de "L'Empreinte de Lucifer" une telle réussite : des rafales de riffs tranchants comme des rasoirs, du refrain qui percute sévéère, du Speed à en réveiller les morts et une attitude qui rajeunit sans problèmes ceux d'entre nous qui ont connus l'heure de gloire du Heavy francophone des années 80 (p'tain, chui vieux !!).

Mais... Car il y a un mais... Un mais tout personnel, d'ailleurs, et donc strictement subjectif... Par rapport à "L'Empreinte de Lucifer", je trouve qu'il manque un tout petit truc : des hymnes. Soyons clair : "Sainte Mort" est un très, très bon album de Heavy/Speed francophone, le genre de galette que j'ai rangé juste à côté de la dernière de Lonewolf en terme de qualité. Mais je n'y ai trouvé dessus aucun titre aussi énorme que "Orage De Cuir" ou "Comme Un Loup". De ce hymnes qui te font lever le poing et hurler le refrain, en secouant la crinière comme un sauvage. Et pourtant, je ne jouerais pas la fine bouche : "Une Messe Pour L'Enfer" ou "Berceau Du Mal" sont de sacrés morceaux de bravoure, prompt à enflammer toutes les fosses de France et de Navarre. Et la reprise/hommage à High Power est non seulement très judicieuse (on pourrait pousser l'analogie jusqu'à dire que Sanctuaire sont les High Power des années 2010, et ce ne serait même pas mentir), mais surtout foutrement bien torchée. Vraiment du bon boulot, rien à redire. Alors les mecs, si vous continuez à nous balancer à travers de la gueule des albums aussi bons, on va finir par arrêter de se foutre de la gueule de nos groupes à l'étranger. Et vous savez quoi ? Ce ne serait que justice.


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