Sage of Hope

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14/20
Nom du groupe Belhaven
Nom de l'album Sage of Hope
Type EP
Date de parution 11 Avril 2015
Style MusicalMetal Mélodique
Membres possèdant cet album2

Tracklist

1.
 Sage of Hope
Ecouter04:13
2.
 Nightguide
Ecouter03:54
3.
 Feeling You
Ecouter05:21
4.
 Sage of Hope (Instrumental)
Ecouter04:13

Durée totale : 17:41

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Belhaven



Chronique @ ericb4

30 Décembre 2015

Encore quelques efforts et l'efficace recette concoctée prendra toute sa dimension...

Les formations majeures dans lesquelles s'inscrit Nightwish n'ont de cesse de faire des émules. C'est bel et bien sur les traces des illustres Finlandais que marche le groupe de metal symphonique mélodique polonais pour venir guerroyer, à son tour, dans cette arène peuplée de nombreux et redoutables gladiateurs. A l'instar d'Elvellon, le jeune combo mené par la mezzo-soprano Anna Zimna (non sans rappeler Anette Olzon), livre son premier bébé « Sage of Hope », EP auto-produit de quatre titres pour une brève mais ragoûtante immersion de dix-huit minutes. On comprend qu'il faudra passer au-delà de l'extrême sobriété de l'artwork de la jaquette pour découvrir cette initiale offrande, techniquement et mélodiquement sécurisante, où un enregistrement de bonne qualité a pour corollaire un léger sur-mixage des parties vocales. Malgré quelques finitions déficitaires, l'ensemble jouit d'une heureuse cohésion groupale ainsi que d'une certaine profondeur de champ acoustique.

Dès les premières attaques du serpent synthétique, on a le sentiment qu'un gemme ne va pas tarder à nous envelopper le tympan. Ainsi, une aérienne section rythmique couplée à un riffing élégant et une frappe au subtil dosage signée Maciek vont nous donner toutes les raisons d'entamer notre chemin sur « Sage of Hope », titre éponyme de l'opus. Rayonnant par son tracé mélodique, cet entraînant morceau metal symphonique pur, estampé Nightwish dans la veine de « Dark Passion Play », avec une touche rock atmosphérique de bonne facture en substance, ne ratera pas son effet. Et cela, notamment sur un refrain aux fines modulations et aux délicats changements de tonalité, parallèlement servis avec justesse et charisme par la maîtresse de cérémonie. Soudain, quelques diluviennes et infiltrantes séries de notes émanent d'un sémillant solo aux claviers octroyé par Michał Derendarz sur un petit pont technique, et ce, avant que la belle ne monte d'un cran ses impulsions en reprise sur le refrain, pour finir crescendo. Fondant instant dans la mouvance d'un hit en puissance qu'on se surprend à se repasser en boucle.

Le combo a aussi opté pour une accroche en mid tempo, à l'aune de « Nightguide », agréable plage aux couplets bien ciselés et aux refrains immersifs. Non sans renvoyer à Anette, avec un zeste d'Anneke van Giersbergen en fond de voix, la déesse sait user d'un léger vibrato accolé à de célestes inflexions pour nous faire entrer dans la danse. Une lead guitare chevaleresque et au picking alerte signé Łukasz Jędrychowski s'introduit opportunément alors que de soyeuses nappes synthétiques à la façon de leur modèle identificatoire dessinent leurs heureux motifs sur ces portées. On poursuit donc le périple dans un certain confort auditif, avec l'irrépressible désir d'en apprendre davantage sur ce qui nous est réservé.

C'est sur un corps à corps entre une féline guitare et un reptilien clavier que s'ouvrent les hostilités sur la fresque de l'opus. Nos deux furieux instrumentistes finissent par baisser la garde à la seconde où la sirène pose son chatoyant timbre sur les premières notes des couplets et surtout sur les frissonnants refrains du souriant « Feeling You ». Titre metal symphonique mélodique polyrythmique à la saveur rock atmosphérique progressif, ce passage frétillant se montre affriolant par son cheminement harmonique. Ainsi, Anna, à la lumière de la grâce naturelle de ses claires patines, qu'elle modèle à sa guise, contribuera à rendre l'instant quasiment inoubliable. Encore un morceau relevé de main de maître.

Le voyage s'achève comme il a commencé, avec le titre principal, en version instrumentale, cette fois. Ainsi, « Sage of Hope (Instrumental) » laisse entrevoir la complexité du schéma percussif, les habiles jeux d'ombre et de lumière distribués par un inspiré claviériste et l'assise guitaristique, confondante de singularité et de brio. Le cortège orchestral évolue progressivement, déployant un paysage de notes inchangé par rapport à la version vocalisée. Une autre manière de retrouver une onde vibratoire ingénieusement composée, avec non moins de mérites, loin s'en faut, et de conclure le propos avec les honneurs. Chapeau bas.

Faut-il comprendre, par là, que le collectif polonais s'en sort avec un sans-fautes ? On serait tenté de le penser. Toutefois, eu égard à tant de qualités, le message musical demeure incomplet et souffre de quelques carences de fond. D'une part, peu de diversité atmosphérique, de composition, et de jeux oratoires sont proposés. Ce qui, dans ce registre, à l'heure actuelle, ne peut plus être suffisant pour retenir quelques pavillons déjà aguerris. D'autre part, en dépit de vibrantes plages mélodiques, les séries d'accord paraissent assez convenues et le groupe peine à digérer ses sources d'influence pour exister par lui-même. De plus, pour le moment, si les arrangements s'avèrent convenablement restitués et judicieusement disséminés, ils ne peuvent témoigner d'une réelle signature propre. On comprend que nos frais acolytes ont encore à gagner en épaisseur artistique et que le temps sera certainement leur meilleur allié. Et ce, à condition de ne pas céder à l'impulsivité du moment qui, hélas, a poussé certains de ses homologues au bord du précipice, provoquant ainsi leur disparition prématurée.

Cela dit, tout comme Elvellon, la troupe a cette rare capacité de nous impacter dès les premières esquisses, les premiers silences, et dispose d'une confortable marge de manœuvre pour gagner encore en efficacité. Un auditoire sensibilisé au metal symphonique à chant féminin pourrait se tourner vers les gammes et les arpèges délivrés par le fringant collectif. Et, pour élargir le champ de son public, le groupe devra prouver qu'il en a sous le pied, notamment à l'aune d'un album full length. Il aura alors une belle carte à jouer dans un registre pourtant ô combien saturé. Non sans un soupçon d'impatience, on attend donc l'émergence de cette étincelle pour que s'enflamment à nouveau et plus vivement encore nos émotions...

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