Sadness of Memories

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16/20
Nom du groupe Synaxaria
Nom de l'album Sadness of Memories
Type Album
Date de parution 25 Septembre 2015
Style MusicalMetal Mélodique
Membres possèdant cet album3

Tracklist

1. Run With Me 04:41
2. Go Into the Night 06:13
3. Poison in Her Mind 05:49
4. E.M.I.D.A.Y. 06:40
5. Love Gives Eternity 07:17
6. Ghosts of Our Past 05:56
7. Mirages 06:08
8. Our Summer Is Gone 05:33
9. Wandering 05:55
10. Angel 04:45
Total playing time 58:57

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Synaxaria


Chronique @ ericb4

09 Juin 2016

Le groupe biélorusse nous ouvre les portes de son cœur en faisant chavirer le nôtre...

Il est des formations qui, après avoir exploré divers espaces musicaux et linguistiques, ont fini par se sédentaRiser sur une seule terre de culture, surprenante et énigmatique alchimie de ces expériences passées et présentes. Ainsi, ayant oeuvré des années durant dans un metal sombre ou électro et foulé avec succès les planches d'une large scène locale, y véhiculant ses messages musicaux en russe, le combo originaire de Minsk (Bélarus) s'est désormais orienté vers un metal mélodique empreint de touches électro, avec l'anglais comme langue dominante. Créé en 2010 par Dzmitry (chant, guitare, basse, claviers) et Natallia (chant et claviers), au fil de la constitution de son line up, le groupe a sorti « Later Life » (2010), « Authoritarianism » (2012) et « War » (2013), trois discrets EP, livrant la plupart de leurs titres au public russe et biélorusse, avant de nous octroyer « Sadness of Memories », premier album full length. Et ce, pour près d'une heure d'un ruban auditif oscillant entre jubilatoire frénésie et touchant romantisme sur lequel se déversent successivement 10 pistes alternant les ambiances et diversifiant les rythmiques. Pour les accompagner dans ce nouveau projet, nos deux acolytes ont pu compter sur les talents conjoints de Marharyta (guitare), Anton (basse) et Uladzislau (batterie).

Un nouveau terrain de compositions aussi mélodieuses que dynamiques pour le combo biélorusse nous est alors proposé, espace d'expression où il se sent particulièrement à son aise, dans le sillage d'un certain The 69 Eyes, côté atmosphère et section rythmique, et avec quelques relents de Nightwish, côté arrangements. Le tout enveloppé d'une production honorable, avec notamment une qualité d'enregistrement satisfaisante et d'efficientes finitions, même si les lignes de chant accusent un léger sous-mixage par rapport aux parties instrumentales. Mais, les bases sont globalement saines et témoignent d'un soupçon de maturité de leurs auteurs. Alors, on embarque ?

Tout d'abord, le groupe n'ayant pas renié son passé, propose quelques moments plutôt offensifs, un poil dark, sans pour autant en oublier la substance mélodique actuelle qui en fonde son évolution stylistique. Ainsi, le frondeur « Run With Me », d'inspiration heavy mélodique, lance ses riffs acérés sur une massive rythmique, pour une traversée sous haute tension, non sans rappeler The 69 Eyes. Le duet mixte, un poil sous-mixé, livre une partie masculine virile, lyrique et mélodieuse dans l'ombre de « Jyrki 69 » et une douce empreinte féminine, le long d'un tracé mélodique agréable à défaut d'être ensorcelant. Des variations bien amenées sur un petit pont permettent à la repRise sur le refrain de gagner en efficacité, le headbang finissant par nous habiter. De son côté, le puissant et magmatique « Mirages » renferme une kyrielle d'arrangements de bonne facture, dans l'ombre de Nightwish. Les riffs sont acérés, la rythmique au taquet, les percussions véhémentes et le convoi orchestral prêt à décoller sur cette montagne russe. L'air est vivifiant, l'assise vocale se fait aérienne et la cavalerie jamais ne lâche du lest, corroborée par nombre de rampes au piano, le tout sous-tendu par un filet mélodique de bon aloi. A l'aune de ces premières séries de notes, on part donc sur des bases sécurisantes...

Le collectif a également puisé ses sources dans le rock mélodique, corde de plus à son arc, avec quelques succès à la clé. A commencer par une pièce d'anthologie à l'instar de « Love Gives Eternity ». Des gammes délicates au maître instrument à touches entament cette entraînante fresque de l'opus d'inspiration rock mélodique. Devenu romantique d'un coup d'un seul, Dzmitry livre un chapelet de modulations enjouées, calées dans les notes médianes, mais parfaitement dosées, suivant un tracé mélodique où chaque note tombe juste, avec un rare souci du détail harmonique en prime. On découvre donc une pièce exigeante, rigoureuse dans son principe d'émission et au naturel enjôleur. Se déversant avec aisance dans nos tympans alanguis, cette piste sait également révéler ses subtilités au fur et à mesure des passages. Sans oublier un joli solo de guitare au picking alerte précédant un refrain fondant à souhait, affiné par le trait gracile de la sirène en arrière-fond. Bref, on comprend que l'on a affaire au gemme de l'opus. De même, l'engageant « Our Summer Is Gone », introduit allègrement au piano, est un titre orienté rock mélodique atmosphérique, distillant un riffing incisif étreignant une leste rythmique. De délectables refrains s'offrent en habits de lumière alors que les sculpturaux couplets n'ont de cesse de nous happer par leur atmosphère suave et capiteuse. En arrière-fond s'invite progressivement la douce, assurant un filet de sécurité supplémentaire à l'empreinte déjà voluptueuse de son fringant comparse. Autre coup de maître du combo biélorusse. Et que dire du poignant et romantique « Poison in Her Mind » ? Celui-ci nous love le tympan par les chatoyantes inflexions du maître de ces lieux, sur fond de cristallins clapotis synthétiques disséminés et de riffs effilés, arc-boutés sur une rythmique souple et régulière. La sirène vient à point nommé pour enjoliver encore le touchant moment, mis en relief par un cheminement harmonique particulièrement magnétisant. L'adhésion s'opère promptement sur la totalité de la piste et prend l'ascendant sur un refrain qu'on entonnerait à tue-tête.

Ralentissant la cadence, la troupe est parvenue à distribuer moult instants propices au headbang subreptice. Plombant et oscillatoire mid tempo, « Go Into the Night » laisse le félin nous susurrer ses vibes oratoires, voguant avec célérité sur un mouvant océan organique. Suivant une ligné mélodique invitante, et rejoint par la belle, par touches successives, notre acolyte libère ses volutes acerbes et luminescentes sur le refrain, pour une heureuse ronde des saveurs. Par ailleurs, de jolis arpèges au piano introduisent « E.M.I.D.A.Y. », touchant mid tempo aux faux airs de ballade et aux accords catalyseurs d'émotions. D'une profondeur abyssale, le rond de voix éructé par notre impétrant libère son lot d'inflexions taillées à la serpe et de cotonnades à la fois pour une immersion dans l'antre de la bête. Doublée par le filet de voix de la douce, cette empreinte est magnifiée au point de la rendre hypnotique, notamment lorsqu'un romantique violon s'invite à la danse sur un petit pont. De par le brio mélodique de la composition, à la façon de The 69 Eyes, mis en exergue sur le refrain, on se surprend à ne pas lâcher la plage du tympan de bout en bout. Enfin, le troublant « Wandering », dernier mid tempo, octroie une lead guitare à l'expert picking et un duet au sommet de son art. On frétille sous le feu d'une double caisse en pétard, d'harmoniques infiltrantes, disséminées au gré des souriantes vibes fleurant bon une terre fertile en inspiration.

Mais, nos guerriers n'ont pas encore dévoilé tous leurs secrets, nous offrant leurs mots bleus, de deux manières différentes, à l'aune de deux ballades, contenant chacune ses armes de séduction massive. D'une part, dans une ambiance délicieusement veloutée, « Ghosts of Our Past » déverse en douceur ses harmoniques et de multiples clapotis organiques, aussitôt rejoints par des riffs émoussés. Et ce, avant que l'auteur/compositeur ne prenne le micro pour une enchanteresse power ballade dont il semble avoir le don. Couplets et refrains alternent avec un heureux liant et, invariablement, font mouche. Il devient alors bien difficile de s'en extirper tant l'instant présent nous enveloppe de son aura mélodique. Pour les aficionados de l'exercice de style, autant dire qu'ils seront aux petits soins... D'autre part, quelques violoneux et guitaristiques arpèges nous ouvrent les portes de « Angel », confondante ballade aux fines nuances mélodiques que se plait à parcourir cheveux au vent la déesse, en solo. Au pied du refrain, l'instrumentation s'amplifie avec grâce, nous livrant un moment féérique transpirant une jouissive empreinte locale, enjolivé par un solo de guitare bien enlevé. Pas de doute, l'émotion est une fois de plus au rendez-vous de nos attentes.

Au final, on a l'agréable sentiment d'effeuiller une œuvre techniquement et mélodiquement aboutie qu'on aurait bien tort d'éluder. Certes, l'exercice dans son ensemble n'est ni innovant, ni original, mais reflète chez cette formation une volonté farouche de délivrer un message musical fort, habité, évolutif et, in fine, immersif dans sa totalité. Le temps a fait son œuvre, les accords se sont naturellement intégrés à une structure rythmique et percussive solide, coalisés à des arrangements éprouvés et peu courus par la concurrence. Même si le renvoi à sa source d'influence s'avère inévitable, le groupe a proposé des alternatives vocales et instrumentales lui conférant toute sa teneur et sa personnalité. Un groupe a découvrir, et peut-être bien à adopter, pour les amateurs de metal mélodique à chant mixte. Fleurant bon un ailleurs émanant d'Europe Centrale, cette généreuse galette se voit gratifiée d'un supplément d'âme. S'agit-il alors d'un projet au long cours pour le combo ? Si l'avenir seul pourra nous le dire, arguons qu'il ne s'arrêtera pas en si bon chemin. On ne peut que le lui souhaiter...

3 Commentaires

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greg52 - 11 Juin 2016: Belle chronique que voilà. Merci. Je ne m'attendais pas à voir une chronique de ce groupe quelques jours après l'avoir ajouté sur ce site. Je confirme que c'est tout aussi bon en live que sur album. Les ayants vu à Minsk il y a peu en me liant d'amitié avec eux. Cependant je tiens à signaler une lègère erreur mais mineure. Le groupe faits bien partie de l'Europe Centrale plus même de l'Europe de l'Est mais en aucun cas Orientale.
ericb4 - 11 Juin 2016: Merci pour le compliment. Ayant repéré ce groupe il y a quelques temps déjà, l'idée m'est venue de me pencher de manière plus approfondie sur leur oeuvre, et notamment sur ce ravissant album. En continuant sur cette voie, il y a fort à parier que le combo biélorusse fera parler lui tout en faisant trembler une redoutable concurrence issue du registre metal où il officie.

J'espère également pouvoir assister à l'une de leurs représentations, si toutefois ils venaient à passer dans nos contrées!

Sinon, l'erreur d'aiguillage géographique est réparée. Merci pour le coup d'oeil!
greg52 - 12 Juin 2016: J'aimerais beaucoup qu'ils se produisent dans nos contrées. Ils le méritent, tout comme d'autres combo Bélarusses à voix féminines tel Sameli, Diathra etc. tout autant qualitatif. malheureusement la grave crise économique qui subit le pays va les freiner considérablement.
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