Formé en 2014, et originaire de
Paris, Bain de Sang officie dans un « grindcore » bas du front et sans concession. Il faut dire que la formation est composée de vieux briscards du genre, issus de de formations telles que
Comity et
Blockheads. Cinq longues années après le prometteur premier Ep «
We Are the Blood, We Are the Fear”, Bain De Sang revient avec son deuxième format court intitulé, « Sacrified For A Load Of
Filth And Lies », travaillé par Terrain Vague, qui, décidément à le nez creux, puisqu’il abrite également les très prometteurs Pilori et les furieux québécois, Chadhel.
L’exécution de masse débute sans aucune introduction et sans même les sommations d’usage avec « Death Trap ». D’entrée, le quatuor tape là où ça fait mal, nous commençons à sentir nos dents se déchausser, blasts hystériques, riffing massifs et incisifs, et vociférations hurlées toutes tripailles dehors, tout y est. Et le reste de cette ogive sera du même charnier, il est clair que la volonté des parisiens est de ne laisser aucun survivant. Le propos du groupe se trouve quelque part entre
Napalm Death et
Nasum, avec un soupçon de « crust » en plus, pour un rendu très attractif.
Même si Bain De Sain baigne dans le « « grindcore », le combo sait varier ses compositions pour augmenter la force impactante de cet Ep, sans se limiter à une course à la vitesse stérile. Ainsi la cadence est ralenti ici ou là, mettant en exergue des accords massifs qui décrocheront la tête des plus récalcitrants (« 31G », le final de « Fear The
Cross », le début de « No
Guillotine No
King » ou le break massif de « Terror ») et, les up-tempos directs sont des modèles du genre, élevant à son paroxysme l’efficacité de l’ensemble comme sur « No
Guillotine No
King », sur «
Cloudburst » ou encore sur « Terror »).
Les musiciens sont au diapason et livrent une prestation comme si leur vie en dépendait avec une rythmique qui décornerait le plus cocu des cocus, des riffs qui cisèlent et vous transpercent telles des guillotines et un hurleur qui éructe avec une telle hargne et une telle conviction, qui suscite une certaine admiration. La production est l’œuvre de Jean-François Di Rienzo, elle hisse vers le haut les compositions de cet enregistrement. Elle est massive et percutante, sans pour autant verser dans le « moderne », offrant une sorte de mur du son, et collant parfaitement aux morceaux de « Sacrified For A Load Of
Filth And Lies ».
Cependant, les influences demeurent encore trop audibles, avec
Napalm Death en tête. Alors, il est vrai que les britanniques ont tellement marqué le style que forcément, certains accords renverront indéniablement à la bande à
Barney. Aussi le morceau qui sert d’outro, est une sorte de « noise/drone/ambient » avec en guest, Philémon Girouard (
Napalm Jazz). Celui-ci contraste complètement avec le reste de ce format court. Votre serviteur, qui aurait bien prolongé la rossée infligée, se demande de l’utilité de ce morceau, hormis l’originalité.
L’artwork est à l’image du contenu de « Sacrified For A Load Of
Filth And Lies », Bain De Sang passe et laisse derrière lui d’innombrable cadavres, achevant les derniers survivants. Cet opus est redoutable d’efficacité, doué d’une grande puissance et possède une forte attractivité. Les férus du genre en auront pour leur compte et assouviront leur soif de violence. A l’issu de la découverte intégrale de cet Ep, vous n’aurez pas d’autre choix que de vous nourrir de soupe avec une paille, car vous serez dépourvu de vos dents, vous laissant aussi vos gencives endolories et sanguinolentes.
Redoutable !!
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