Sacrifice

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14/20
Nom du groupe The Inferno Doll
Nom de l'album Sacrifice
Type EP
Date de parution 30 Octobre 2020
Style MusicalMetal Gothique
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1.
 Sacrifice (ft. Dawn Howard)
Ecouter04:21
2.
 Ghost Waltz
Ecouter05:14
3.
 Land of the Lords
Ecouter04:10

Bonus
4.
 Dollmination (Remix by Just Art Dead)
 03:55

Durée totale : 17:40

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The Inferno Doll



Chronique @ ericb4

06 Novembre 2020

Pour une brève mais profonde immersion au cœur d'un envoûtant bal des vampires...

Projet solo né en 2013 d'une idée originale de l'expérimentée parolière et chanteuse chilienne Laura Vargas, loin des poncifs du metal symphonique gothique à chant féminin, The Inferno Doll nous embarque, lui, dans un metal gothique mâtiné de heavy mélodique, de black, de metal industriel, et empreint d'une atmosphère théâtrale. Une oeuvre aussi intrigante qu'originale, dont les influences musicales vont de Theatres Des Vampires à Devil Doll en passant par Darkwell, Draconian, ou encore The Birthday Massacre, et puisant ses sources littéraires et cinématographiques dans le roman noir, la littérature fantastique, les films d'horreur et la légende de Dracula.

Etat de fait qui place l'actuel message musical à quelques encablures du metal alternatif développé par le groupe chilien Sacramento, formation d'origine de la maîtresse de cérémonie, où cette dernière officiait en qualité de frontwoman entre 2008 et 2015. Une première et fructueuse expérience qui lui permit aussi bien de partager la scène avec Within Temptation et Theatres Des Vampires que de participer à la première édition du Metal Fest chilien en 2012. A la suite de quoi la talentueuse artiste intégra Eve's Apple, groupe international de chanteuses dévolues à de ponctuelles apparitions sur scène ; occasion pour elle de faire une prestation remarquée au Metal Female Voices Festival à Wieze, en Belgique, en 2013. Un solide background scénique et studio dont se nourrit l'actuel projet, projet aux sonorités toutefois plus affinées et aux compositions désormais un poil plus affûtées que naguère.

Pour l'aider à donner corps à son concept et à écrire les paroles du premier album de The Inferno Doll, Laura sollicitera dès 2013 les talents du guitariste, compositeur et producteur Gabriel Hidalgo (Hidalgo, Sadism, ex-Dethroner, ex-Six Magics, ex-Witchblade...). Avec le précieux apport du batteur Guillermo Pereira (Recrucide, Sinner's Blood, ex-Darkemist, ex-Entrospect...), le combo réalisera deux ans plus tard son initial album full length intitulé « Dollmination » ; encourageant effort contant l'intrigante et sombre histoire d'une femme prise en otage par son alter ego (la poupée) sommeillant en elle. L'appropriation de son propre corps devient alors un enjeu de luttes intestines entre les deux entités, ce que traduit note par note le canevas musical de l'opus, mouvement à l'issue duquel Laura Vargas quittera définitivement Sacramento pour se consacrer exclusivement à son nouveau ''bébé''et s'installer à Calgary, au Canada.

Pas moins de cinq ans s'ensuivront avant de la voir revenir dans les rangs avec, cette fois, un EP dénommé « Sacrifice », qui est une continuité de cette histoire, l'auteure narrant précisément les quelques années de silence dans lequel est restée emmurée la poupée Inferno. Après cette longue période de latence, on assiste à sa renaissance, et ce, grâce à la bénédiction par le feu d'une grande prêtresse, maîtresse du brûlant élément. Récit qui n'a pas été sans effet sur l'ambiance générale de la menue rondelle, celle-ci apparaissant plus sombre, éthérée et théâtrale que son aînée.

Une œuvre intégralement et magistralement interprétée par la frontwoman et judicieusement mise en musique par Gabriel Hidalgo, investi à la programmation, aux guitares et à la basse. Avec le concours, pour l'occasion, de Dawn Howard au bouzouki grec, de Juanita et Christian Haehnel-Gerbrandt (Fjell Thyngor) et Rodrigo Pérez (Cries) aux choeurs. Produit et mixé par Gabriel Hidalgo, et mastérisé par Cristian Mardones, ce nouvel arrivage bénéficie d'une qualité d'enregistrement difficile à prendre en défaut et de finitions passées au crible. Enfin, illustrée par ses sept fantomatiques créatures drapées chacune d'une cape rouge sang sur fond noir, la pochette d'inspiration fantastique renseigne déjà sur les aspirations et les intentions de nous faire frissonner de la part de l'auteure ; artwork bien inspiré et au trait affiné signé Anjey Boruta. Mais entrons sans plus attendre dans cet étrange bal des vampires...

C'est, pour l'essentiel, dans une atmosphère évanescente que nous immerge le combo, parvenant dès lors à trouver les clés pour aspirer le tympan sans avoir à forcer le trait. Ce qu'illustre, tout d'abord, « Sacrifice », énigmatique et lascif low tempo metal gothique aux relents black et électro. Mis en habits de lumière tant par les théâtrales et sensuelles inflexions qu'au regard des screams déchirants de la sirène, jouissant d'un fin picking à la guitare acoustique, sous-tendu par une fine pellicule synthétique, sans oublier le troublant solo au bouzouki signé Dawn Howard, le mystérieux et souffreteux effort n'aura pas tari d'armes efficaces pour asseoir sa défense... Dans cette énergie s'inscrit également « Dollmination », titre issu du précédent album et remastérisé par Just Art Dead. Ce faisant, la pulsionnelle plage d'obédience death gothique aux growls coupants se voit muée en une piste dark gothique nébuleuse, empreinte de mystère, instillée par les claires patines de la belle, et dont les paroles ont subi un véritable lifting, recelant, en outre, un refrain plus lancinant et répétitif qu'à l'accoutumée. A la fois glaçante, éthérée et crépusculaire, la reptilienne offrande, uniquement disponible en version physique, ne se révèle pas moins absorbante que sa frondeuse devancière.

Quand le convoi instrumental accélère un tantinet la cadence, là encore, la magie ne tardera pas à opérer. Aussi, l'aficionado d'un metal gothique aux relents heavy mélodique ne mettra-t-il qu'une poignée de secondes pour se voir happé par le fondant refrain émanant de « Ghost Waltz », enivrante ballade aux enchaînements intra piste ultra sécurisés et essaimant un infiltrant cheminement d'harmoniques. Sur fond de délicates gammes au piano se déversent un riffing épais, une rythmique émoussée et de fluides et métronomiques claquements de tambour. Au cœur de cette mer limpide à la profonde agitation intérieure évoluent les ensorcelantes modulations en voix de poitrine d'une interprète que l'on croirait touchée par la grâce. Une poignante offrande que n'auraient reniée ni Theatres Des Vampires, ni Mandragora Scream, et qui poussera assurément le chaland à une remise en selle sitôt l'ultime mesure de la ronde évanouie.

Lorsque le climat se fait plus oppressant et que s'assombrit l'atmosphère, les éléments telluriques semblent se déchaîner, ne nous laissant alors que peu l'occasion de reprendre notre souffle. Ainsi, c'est dans un climat apocalyptique que se déploient les growls musclés et saillants de Juanita et Christian Haehnel-Gerbrandt et Rodrigo Pérez, et ce, sur les répétitions de ''burn'' dont nous abreuve l'impulsif « Land of the Lords ». Ce brûlant et tortueux méfait metal gothique aux influences black/death, aux percutants et intarissables coups de boutoir, où claque une basse rageuse, se révèle à la fois cauchemardesque et propice à un headbang subreptice. Dans ce champ de turbulences, où d'insoupçonnées montées en régime du corps orchestral viennent s'inscrire, par effet de contraste, les puissantes impulsions de la déesse répondent en écho aux serpes oratoires des gorgonesques créatures. Palpitant, éminemment corrosif et un brin angoissant, l'éruptif et vampirisant manifeste se suit de bout en bout sans encombres sans pour autant nous laisser totalement indemnes.

On ressort de la tourmente à la fois intrigué, bringuebalé, enivré et finalement conquis par le bel élan créatif affiché par la maîtresse de cérémonie. Si l'actuel message musical se place dans la parfaite continuité thématique de son opulent et inspiré prédécesseur, il n'en dévoile pas moins une atmosphère plus ténébreuse, un brin évanescente, voire engloutissante. Dévoilant ainsi une œuvre modeste de son format mais des plus poignantes, jouissant d'une production d'ensemble plutôt soignée et de paroles judicieusement élaborées et finement interprétées, le combo bien souvent trouve les arguments pour nous assigner à résidence. C'est dire qu'à la lumière de ce luminescent éventail de partitions, l'aficionado d'un metal gothique éclectique et éminemment éthéré y trouvera assurément matière à se sustenter. Bienvenue dans cet envoûtant bal des vampires...

Note : 14,5/20

2 Commentaires

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witchfucker - 06 Novembre 2020:

Un beau panégyrique trés bien écrit pour une note de seulement 14,5 ? Surprenant !

ericb4 - 07 Novembre 2020:

Merci pour le compliment! Alors, si cet EP 4 titres (dont une quasi reprise) se révèle être une bonne surprise, ne manquant ni de sel, ni de caractère, ni de finesse d'écriture et d'interprétation, il frustre quelque peu en raison de son manque d'allonge, d'où cette note un poil frileuse mais qui, selon moi, demeure plus que correcte au vu du modeste format de l'opus. Ce qui laisse aussi une marge de manoeuvre suffisante pour pouvoir l'élever d'un cran au cas où le groupe aurait l'idée de concocter un full length de cette trempe. Wait and see...

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