Sacramental

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14/20
Nom du groupe The Countess
Nom de l'album Sacramental
Type Album
Date de parution 01 Mai 2023
Style MusicalMetal Gothique
Membres possèdant cet album2

Tracklist

1.
 Blood Rites
Ecouter05:55
2.
 Malleus Maleficarum
Ecouter04:24
3.
 Dagger & Moon
Ecouter04:32
4.
 Orb of Dominion
Ecouter05:27
5.
 Castle Death
Ecouter08:22
6.
 MWC
Ecouter07:57
7.
 Brother of Serpent
Ecouter05:28
8.
 Send the Raven
Ecouter06:52
9.
 Sacramental
Ecouter03:32
10.
 Marija Magdalena (Doris Dragović Cover)
Ecouter05:27

Durée totale : 57:56

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The Countess



Chronique @ ericb4

18 Juillet 2023

Un céleste et enivrant mouvement en guise de message de bienvenue...

Nouvelle figure du si couru registre metal gothique à chant féminin, ce discret quintet croate originaire de Sinj entend pourtant, et légitimement, en découdre. Conscient des risques courus à se lancer tête baissée dans la bataille, le combo s'est précisément laissé le temps de faire mûrir ses gammes comme sa production d'ensemble. En effet, cofondé en 2016 par la frontwoman Marija Marković et l'ex-guitariste/vocaliste du groupe, Dominik Belančić, et aux fins d'un travail en studio des plus minutieux, le collectif croate n'accouchera de son introductif et présent opus, « Sacramental », que sept ans plus tard. En découle un set de 10 compositions enregistré au Gibson Home Studio, mixé et mastérisé par l'actuel guitariste/vocaliste/batteur Petar Radović (Embrio, Obsidian...) : si un léger sous-mixage des lignes de chant s'observe à la lecture des quelque 58 minutes de cette auto-production, cette dernière témoigne cependant d'une belle profondeur de champ acoustique. Cela étant, en quoi l'opulente galette constituerait-elle un arsenal susceptible de maintenir l'âpre concurrence en respect ?

Après un remaniement partiel de son line-up, le groupe compte désormais sur les talents conjugués de : Marija Marković, soprano dont les angéliques inflexions rappelleraient celles de Liv Kristine (ex-Leaves' Eyes) ; Marko Bešlić (Obsidian, Radagast, Rđa) aux guitares et au chant ; Petar Radović à la batterie mais aussi, en remplacement de Dominik Belančić, au chant et à la guitare ; Martin Botica, en lieu et place de Josip Cvitković (Radagast), à la basse ; Bruno Delonga (Kosir, Obsidian, Radagast) aux claviers. S'y ajoutent, pour l'occasion, les empreintes vocales de Domagoj Zrinski (Vûlom, Nigmar) et d' Ante Kodžoman (Achachak). De cette étroite collaboration naît un propos metal gothique à chant mixte à dominante féminine. Pourvu de colorations symphoniques, heavy et progressives, le pulsionnel, énigmatique et enivrant méfait se placerait alors dans la veine de Theatre Of Tragedy, Tristania, Draconian, Leaves' Eyes, Magica, Elis et Darkwell. Il ne nous reste plus qu'à lever l'ancre pour une croisière, espérons-le, ponctuée de terres d'abondance.


Nos acolytes se plaisent parfois à nous projeter sur des charbons ardents, avec, pour effet, de nous retenir plus que de raison. A commencer par « Malleus Maleficarum », up tempo gothique symphonique aux riffs acérés, à mi-chemin entre Leaves' Eyes et Elis ; doté d'un refrain catchy mis en exergue par les cristallines impulsions de la sirène, recelant, en prime, les ombrageuses ondulations de Domagoj Zrinski, et de saisissantes montées en régime du corps orchestral, le ''tubesque'' manifeste ne se quittera qu'à regret. L'impulsif et organique « Orb of Dominion », quant à lui, nous happera tant par l'infiltrant cheminement d'harmoniques qu'il nous propose de suivre que par un pont techniciste bien amené, où de fringants gimmicks guitaristiques relayent de sémillantes rampes synthétiques. A la déesse, eu égard à ses célestes volutes, d'achever de nous convaincre d'aller jusqu'au terme de ce hit en puissance, à la confluence de Theatre Of Tragedy et Magica. Mais le magicien aurait d'autres tours encore dans sa manche...

Nous livrant, par ailleurs, d'amples pièces symphonico-progressives, la troupe dévoile ainsi une seconde corde à son arc, qui ne sera pas sans nous assigner à résidence. Ainsi, dans la lignée coalisée de Leaves' Eyes et Magica, le polyrythmique « Castle Death » déroule ses quelque 8:22 minutes d'un spectacle épique et romanesque, où les ondulations de la belle font mouche où qu'elles se meuvent, et ce, en dépit d'un persistant sur-mixage de l'instrumentation ; multipliant ses coups de théâtre pour s'achever pianissimo, la truculente fresque ne manque ni d'allant ni de panache. Dans cette énergie, on retiendra non moins « MWC », mid tempo progressif dans le sillage de Theatre Of Tragedy et Darkwell, à la fois pour son fondant refrain qu'encensent les troublantes patines de la princesse, la soudaineté de sa montée en puissance à mi-morceau et son fringant solo de guitare.

Quand il ralentit un tantinet la cadence de son convoi instrumental, le combo trouve à nouveau matière à encenser le pavillon. Ce que prouve, en premier lieu, le ''draconien'' mid tempo « Blood Rites » tant pour ses enchaînements intra piste des plus sécurisés que pour ses contrastes oratoires, de ténébreuses impulsions masculines se superposant à de célestes vocalises féminines. Plus encore, nous immergeant au cœur d'un paysage de notes tantôt invitant, tantôt tortueux, le ''tristanien'' « Brother of Serpent » se pose, lui, tel un frissonnant effort aux riffs crochetés ; harmonisant parallèlement la graveleuse empreinte d' Ante Kodžoman et le gracile filet de voix de la belle, l'intrigant méfait n'aura pas tari d'armes pour asseoir sa défense, tant s'en faut.

Sur un même modus operandi, le groupe s'est, par ailleurs, prêté au redoutable exercice des reprises. Aussi a-t-il adapté l'entraînant « Marija Magdalena », titre popularisé par l'expérimentée chanteuse de variétés croate Doris Dragović, classé 4e au Concours Eurovision de la Chanson en 1999. Ce faisant, la chanson pop se mue ici en un énigmatique mid tempo atmosphérique gothique aux riffs ronronnants. Ayant conservé son accrocheur refrain originel, la version ''metalisée'' offre parallèlement d'insoupçonnées variations atmosphériques et vocales, les puissantes impulsions de Doris se voyant ici substituées par les cristallines patines de la frontwoman. Et la magie opère, une fois de plus.

Lorsque les lumières se font tamisées, nos compères trouvent là encore les clés pour aspirer le tympan du chaland. Ce qu'illustre, d'une part, « Dagger & Moon », ballade a-rythmique et atmosphérique d'une sensibilité à fleur de peau, au carrefour entre Elis et Darkwell. Laissant entrevoir un fin picking à la guitare acoustique ainsi que des arpèges d'accords d'une confondante délicatesse sur lesquels semblent danser les fluides modulations de la maîtresse de cérémonie, la tendre aubade comblera assurément les attentes de l'aficionado de moments intimistes. Dans ce registre, c'est sans ambages que « Send the Raven » imposera ses délicates gammes pianistiques et son sensible slide comme son poignant solo de guitare ; se dessine alors une ballade progressive pétrie d'élégance et fortement chargée en émotion, que n'auraient reniée ni Theatre Of Tragedy ni Darkwell.

Répondant à un souci de diversification en matière d'exercices de style, le quintet croate a placé sur notre chemin un substantiel et symphonisant instrumental à la coloration cinématique. S'il ne révolutionne en rien le genre, l'atmosphérique « Sacramental » ne recèle pas moins de seyants harmoniques échappés du maître instrument à touches et des arrangements de bonne facture. Et la sauce prend, in fine.


Au terme de notre traversée, on ressent l'irrépressible désir d'y revenir, histoire de plonger à nouveau dans cet océan de félicité. Diversifié sur les plans atmosphérique, rythmique et vocal, cet opus ne manque ni de caractère ni de rayonnement. Il conviendrait toutefois que le combo affine le trait quant aux finitions et au mixage et qu'il consente à l'une ou l'autre prise de risque pour espérer étoffer le champ de son auditorat. Carences néanmoins compensées par des lignes mélodiques aussi finement esquissées qu'engageantes, un potentiel technique réel et judicieusement exploité ainsi qu'une identité vocale déjà affirmée. Bref, un céleste et enivrant mouvement en guise de message de bienvenue, susceptible de placer la formation croate parmi les sérieux espoirs de ce registre metal. Affaire à suivre, donc...

Note : 14,5/20

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