Formé début 90’s à la même période que leurs cousins éloignés mexicains
Xibalba,
Sabaoth est lui aussi né pendant l’élaboration de la fameuse deuxième vague norvégienne, a contribué à l’internationalisation du mouvement et fait même figure de précurseur dans son pays le Paraguay. Il est amusant de constater que les deux affichent une lune sur la pochette de leur premier album éponyme (1996), symbole fort dans le Black
Metal on le sait.
Dès le titre d’ouverture
Martyrium, ça sent le Black première vague avec un riff Thrash / Black 80’s à la
Bathory et un chant agressif et râpeux façon Chris de
Gorgon, le clavier fait une apparition remarquée à 3:15 suivi de la guitare acoustique, faisant de la deuxième moitié du morceau une instrumentale atmosphérique tranchant avec la première.
En parlant de
Gorgon, le chant n’est pas le seul point commun avec le groupe français, certains titres comme Offering
Ritual auraient presque pu figurer sur le culte The
Lady Rides a Black Horse.
Les alternances entre Black
Metal cru et basique et parties plus mélodiques reviennent fréquemment, sur
Labyrinth of
Remembrance et ses riffs presque Heavy
Metal, le parallèle avec la scène grecque des
Agatus et old
Rotting Christ (influence ouvertement citée par le guitariste Zethyaz) est assez flagrant.
Where Everything Is
Born (Southern Lands) est à mon sens l’une des meilleures compositions du disque, le clavier (un poil kitsch, j’adore) se mariant ou suppléant l’enchainement des riffs à merveille. Star Shaped Sky est lui le seul court morceau de l’album, avec seulement deux minutes à la
Bathory /
Darkthrone, agressif et minimaliste, Chris Chatelet sort de ce corps !
The Wanderer, final de 9 minutes, peut par moment rappeler la période Into the
Pandemonium de
Celtic Frost (voire
Samael) avec certains passages musicaux et vocaux déstabilisants.
Metal Archives catalogue le groupe comme Black / Gothic… Mouais, production plutôt claire ok (ce qui est plutôt étonnant pour un truc en provenance d’un pays « exotique » mi 90’s), il y a des claviers et des riffs mélodiques à la grec ok, mais de là à qualifier la musique du groupe de Gothic ? Black atmosphérique / mélodique sera plus adapté je pense. Non, on ne s’en fout pas des étiquettes, seuls ceux qui ont la flemme d’écouter et analyser correctement les disques affirment cela.
Alors que l’Europe du Black
Metal passe peu à peu aux grosses productions, au Black
Metal brutal, au female vocal et aux bidules symphoniques sophistiqués,
Sabaoth est anachroniquement coincé dans un Black
Metal artisanal et authentique, même si le ton s’est déjà adouci par rapport aux démos. Sans être extraordinaire, ce premier format complet de
Sabaoth est de qualité et mérite qu’on se penche dessus a posteriori, il ravira les fans d’archéologie musicale qui veulent briller en soirée en sortant des noms improbables !!!!
BG
Belle chronique, très juste! Souvenir d'une commande chez Adipocère rec, avec le sus-nommé Agatus et le 1er Abigail.... une belle époque! Même si je devrais réécouter ces albums qui sont bien rangés mais avec tellement de concurrence depuis le temps...
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