Aujourd’hui, notre nouvelle chronique nous emmène tout droit en France, non loin de
Paris. C’est là-bas qu’est né Dizorder, un petit groupe créé en 2016, porté par sa vocaliste Chloé, son guitariste/bassiste Kévin et son batteur Maximilien. Initialement, cela fait bien plus longtemps que nos trois compères se connaissent puisque ces derniers jouaient déjà quelques années plus tôt dans une autre formation. Cependant, nos musiciens avaient besoin de développer leur nouveau concept, et donc de commencer une audacieuse aventure.
Avec l’arrivée de deux nouveaux membres, Baptiste à la guitare courant 2016 et Maximilien à la base début 2017, la formation a vu sa line-up s’agrandir. Mais ce n’est que l’année suivante que le quintet sort son premier EP,
Moon Phases, un opus aux multiples facettes, un surprenant mélange entre neo metal, metalcore, metal moderne et metal alternatif. Les festivals et les concerts s’enchainent ensuite pour le groupe, jusqu’à un coup d’arrêt début 2020 et l’arrivée de la pandémie. Cela n’empêche pas nos français de voir finalement leurs rangs au complet avec l’arrivée fin 2020 d’Alex Ates à la basse.
C’est justement cette année difficile qui marquera un nouveau tournant dans l’histoire du sextuor, puisque ce dernier nous propose son tout premier album du nom de Sky//Light, projet qui aura demandé deux ans de travail, le tout supporté par un crowdfunding. Tout comme
Moon Phases, cette nouvelle toile est périlleuse, osée, parfois dangereuse mais toujours dans la justesse.
L’intro Maria//Terrae nous met directement dans une ambiance morose, ponctuée par une voix douce et mélancolique, assez similaire à ce que pourrait proposer Amy Lee d’
Evanescence. L’ensemble prend de plus en plus d’amplitude. Le chant, si pur jusqu’à présent, devient de plus en plus rageur et intense. Au final, c’est dans un esprit orienté neo/metalcore, ponctuée par les chœurs et un riffing brut, que se conclut notre premier aperçu.
Dream//
Land enchaîne directement avec une atmosphère toujours très sinistre et assez pesante. Si le chant de Chloé est assez fougueux, elle excelle tout aussi bien dans un registre plus limpide, plus réconfortant, à l’image de ce que pourrait nous proposer
Jinjer et sa vocaliste Tatiana Shmayluk. Néanmoins, Dizorder arrive parfaitement à se détacher du groupe ukrainien avec une composition plus dissonante, plus électronique, qui s’approche de l’aspect contemporain de Spiritbox. Dans sa construction, le morceau jongle entre un répertoire neo, moderne et core.
C’est ce qui fait d’ailleurs l’une des principales forces de ce Sky//Light : sa capacité à surprendre et à innover. Aucune mélodie se ressemble et pourtant, il y a une certaine concordance entre les titres. Entre le côté très hip-hop dans la prestation vocale de Chloé sur
Night//
Owl, entre le tempétueux mais plus expérimental
Beast//
Inside ou entre le double visage mélodique/violent de Re//Birth, nos français jouent sur ses casquettes musicales et montrent leur capacité à surfer sur différentes vagues de metal.
Cependant, ce mariage des styles se fait parfois très discret et vient ternir la bonne impression que nous avions jusque-là. Ainsi, si notre sextuor arrive parfaitement à nous séduire avec des titres tels que Soul//Less, en featuring avec Mattéo Gelsomino (ex Novelists), où le chant de Chloé, beaucoup plus clair et parfois murmuré et s’amorce parfaitement avec un instrumental assez écrasant, d’autres morceaux, comme
Trouble//Vision, demeurent un peu plus conventionnels et laissent une sensation d’inachevée, même si l’on pourra toujours compter sur les changements de voix de la part de notre chère Chloé.
C’est tout de même d’un album très solide, à la production sans bavures et à la maturité déjà affirmée que viennent d’accoucher nos six musiciens. Peu de formations peuvent se vanter de produire une première offrande d’une telle qualité. Bien entendu, on regretta forcément ce petit manque de personnalité sur certaines compositions mais l’idée de réflexion quant à notre monde actuel et à ses divers problèmes fonctionne très bien et nous incite à entrer dans l’univers mystérieux des français.
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