Run to Live

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15/20
Nom du groupe Emia
Nom de l'album Run to Live
Type Demo
Date de parution Mars 2010
Produit par Elmobo
Style MusicalHardcore
Membres possèdant cet album5

Tracklist

DISC
1. Run to Live
2. Child
3. Boundless
4. Vortex
5. Double Edge
6. Dear Mum
DVD
1. Run to Live
2. Child
3. 7 Temps
4. Hexagone

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Emia


Chronique @ Eternalis

29 Mai 2010
Libérer et musicaliser le chaos urbain et la dégénérescence d’une société en perdition fut l’un des principes fondateurs de qui devint le neo métal pendant les années 90. Initiée par Korn, propagée par Sepultura dans l’attitude, maximisée par la personnalité de Slipknot, brutalisée par la violence de Pantera, intensifiée par les brutes de Machine Head, la critique et la vision d’une jeunesse bafouée et perdue dans son inactivité fit de tout ces groupes les fers de lance d’une époque.

Une époque révolue mais pas complètement oubliée. A l’heure où la course à la technique et à la non-conformité sont devenue de nouvelles normes, certains groupes décident encore de hurler leur haine de manière bien plus primaire et sauvage. Emia en fait clairement parti. Originaire de Toulouse, tout comme leurs confrères de Eryn Non Dae, My Own Private Alaska ou Punish Yourself, Emia livre un premier ep qui offre déjà le plaisir d’un digipack esthétiquement très réussi et agréable.
Présentant une vision de groupe originale, travaillée et lugubre (la vision d’une troupe de « Hellboy métalliques » traversera pas mal d’esprits), rappelant quelques peu l’aspect visuel étrange du Slipknot des débuts, Emia, avec "Run to Live", dévoile déjà les caractéristiques d’un grand professionnel auquel il n’y a déjà plus grand-chose à apprendre.

Armé d’une production absolument énorme et sans bavure (le Conkrete Studio se veut réellement de plus en plus professionnel), Emia démarre Run to Live dans les meilleures conditions auditives possibles. "…" débute et pose une ambiance bruitiste, violente et dérangeante avant que Greg, le chanteur, ne vienne éructer pour introduire le premier morceau éponyme. Une grosse influence hardcore se fait directement ressentir dans les vocaux arrachés, syncopés et hurlés du vocaliste, tandis que la double pédale assène des assauts aliénants et répétitifs, parfois entrecoupés de blast inattendus et destructeurs. Les riffs, directs et sans compromis, évoquent l’aspect aliénants et brutal d’un Sepultura des débuts avec la force mécanique de Fear Factory. Quelques narrations, plus typiquement neo métal, continu d’emmener l’auditeur dans un monde tourmenté et chaotique, passionnant et cru mais continuellement violent et haineux. Greg est impérial derrière son micro, rappelant parfois Corey Taylor mais sans jamais sombrer dans un clair mielleux ou une folie non maitrisé, au contraire, sa haine et sa furie sont parfaitement contrôlées…et malsaine.

"Child" quand à lui, encore plus hardcore, pourrait parfois se rapprocher de l’univers d’October File mais ce troisième morceau montre une évidence flagrante : malgré un melting pot d’influences très variées ; Emia possède déjà une personnalité et, mieux que tout, une âme. "Boundless" poursuit le périple et si Machine Head parcourt l’esprit de l’auditeur, c’est toujours dans ce sentiment de déséquilibre et de chaos qu’Emia touche l’auditeur, notamment grâce aux variations vocales de Greg, toujours dans le ton adequat. Quelques arpèges allègent le titre tandis que les harmonies vocales du refrain tendent à le rendre carrément génial. Un pont bien plus violent et thrash laisse exploser un mur de haine et de fureur bestiale qui se doivent particulièrement redoutables sur scène.

Et si "Double Edge" laisse convoiter un futur à la modernité qui se verra peut-être plus exacerbée, il ne fait plus aucun doute qu’Emia a de sérieuses chances de faire partie des grosses surprises de demain. "Vortex" et son riff d’ouverture monstrueux, peut-être plus proche d’un Slayer se veut toujours aussi jouissif et décrasse avec bonheur des conduits auditifs ravis d’une telle boucherie sonore, pourtant si fine et intelligente dans sa progression narrative de violence. Car Emia ne tape pas fort et vite sans intérêt, tout y est murement travaillé et le résultat s’en ressent. Chaque break, chaque riff syncopé, chaque plan de batterie (particulièrement monstrueux au passage, Joe n’a pas à rougir de sa prestation) cache une volonté de tout détruire dans une précision métronomique mais jamais calculé ou policée.

Emia, sans subjuguer, surprend et tente. Sans innover fondamentalement, ils parviennent à proposer des idées neuves et surtout une dose d’adrénaline d’une importance non négligeable dans un genre thrash/hardcore de plus en plus moisi (il suffit de regarder ce que font Soulfly ou Ektomorf pour s’en rendre compte). Emia est sans nul doute la relève, ils sont là pour ça, ils en ont le potentiel…et ce modeste ep initial d’une demi-heure n’en est que le commencement !

2 Commentaires

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Celldweller55 - 29 Mai 2010: Belle chronique ultra complète. Merci pour la découverte
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