Rumble

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14/20
Nom du groupe Tierra Vacia
Nom de l'album Rumble
Type EP
Date de parution 01 Mars 2024
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album3

Tracklist

1.
 Rumble
Ecouter04:01
2.
 Chosen
Ecouter05:06
3.
 Laodicea
Ecouter05:00
4.
 Weeping
Ecouter04:44
5.
 Midnight Cry
Ecouter07:13
6.
 Rumble (Bonus Version)
Ecouter05:55
7.
 Chosen (Bonus Version)
Ecouter05:22
8.
 Laodicea (Bonus Version)
Ecouter06:04
9.
 Weeping (Bonus Version)
Ecouter04:55
10.
 Midnight Cry (Bonus Version)
Ecouter07:17

Durée totale : 55:37

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Tierra Vacia



Chronique @ ericb4

27 Mai 2024

Solaire et efficace, ce premier élan pourrait bien n'être que la première page d'une histoire au long cours...

Nouvelle figure d'un registre metal symphonique à chant féminin aujourd'hui surinvesti, ce groupe étasunien fondé par le guitariste/choriste Matthew Murias à Nashville, dans le Tennessee, compte à son tour, et légitimement, se hisser parmi ses sérieux espoirs. Dans ce dessein, furent tout d'abord requis les talents de : Amber Yarbrough (chant et flûte), Andrew Yarbrough (guitares), Nathan Pierce (batterie) et Braxten Baker (claviers). De fil en aiguille, et conformément à l'évolution du projet, le line-up subira un remaniement de fond, dont ne subsisteront qu' Amber et Andrew aux côtés du maître d'œuvre. Ainsi constitué, le trio réalisera dans la foulée son premier et présent opus, « Rumble », auto-production de cinq titres auxquels s'ajoutent les cinq mêmes pistes en version bonus incluant des interludes dispensés par Don Derby et Matthew Murias. Ce faisant, ce set de compositions inédites constituerait-il dès lors une arme suffisamment efficace pour espérer voir le combo nord-américain tenir en respect la féroce concurrence continuant d'agiter cet espace metal ?

De cette étroite collaboration naît un propos rock'n'metal mélodico-symphonique progressif à la fois fringant, aérien, empreint de délicatesse, un brin romantique, dont les sources d'influence seraient à chercher du côté de Delain, Beyond The Black, Angelical Tears ou encore Lunatica. Dans ce dessein, pour l'occasion, ont été sollicités : Tony Morra (ex-Faithsedge, guest chez Andrew W. Bordoni), non seulement en qualité de batteur/percussionniste mais aussi de producteur ; Jonathan Crone à la lead guitare ; Adam Nitti (Bassists Alliance Project, guest chez Michael Harris) à la basse ; Michael Whittaker aux claviers. De plus, les arrangements instrumentaux relèvent de la patte de David Davidson, au moment où ceux relatifs aux chœurs se voient, eux, dispensés par David Wise (TenTwoSix Music Group). Excusez du peu ! En découle une production d'ensemble de bonne facture, laissant entrevoir une qualité d'enregistrement difficile à prendre en défaut. Mais suivons sans plus attendre nos acolytes dans leurs pérégrinations...


C'est quand il nous projette sur des charbons ardents que le combo marquera ses premiers points, et non des moindres. Ce qu'atteste, en premier lieu, « Chosen », mid/up tempo syncopé un brin orientalisant, dans la veine coalisée de Lunatica et de Angelical Tears ; jouissant à la fois d'un refrain immersif à souhait mis en habits de lumière par les fluides oscillations de la déesse, d'arrangements instrumentaux aux petits oignons et de soudaines et grisantes montées en régime du corps orchestral, ce solaire hit en puissance ne se quittera qu'à regret. Ne rajoutant qu'un laconique récitatif en voix masculine en guise d'ouverture sans pour autant adjoindre une quelconque variation atmosphérique et/ou rythmique qui lui eût alors permis de se démarquer de l'originale, la version bonus, en revanche, pourra se voir éludée par le chaland.
Dans cette mouvance s'inscrit également « Laodicea », rayonnant mid/up tempo au carrefour entre Delain et Beyond The Black. Livrant un joli picking à la guitare acoustique doublé de sensibles gammes pianistiques en ouverture, se dotant parallèlement de couplets finement ciselés, relayés chacun d'un entêtant refrain, et de chœurs samplés bien amenés et du plus bel effet, venus escorter les angéliques impulsions de la belle, ce souriant effort pourra non moins nous aspirer dans la tourmente sans avoir à forcer le trait. Un opulent et pénétrant récitatif de cet acabit corroboré de chœurs en tapinois, doublé de martelants coups d'olives et de soyeuses nappes synthétiques, sont autant d'éléments introduisant, cette fois, la version bonus, cette dernière ayant alors toute sa raison d'être.

Lorsque le convoi instrumental ralentit un tantinet sa cadence, la troupe parviendra non moins à happer le tympan du chaland. Ce que prouve « Rumble », mid tempo rock'n'metal mélodico-symphonique bien cadencé et aux riffs crochetés, à mi-chemin entre Delain et Angelical Tears. Pourvue d'une ligne mélodique, certes, convenue mais des plus enveloppantes, d'un fin legato à la lead guitare ainsi que d'un refrain catchy mis en exergue par les cristallines inflexions de la sirène, la ''tubesque'' offrande poussera assurément le chaland à remettre le couvert sitôt l'ultime mesure envolée. Conservant la structure rythmique et mélodique de l'originale, la version bonus, elle, se pare d'une ample et entame instrumentale d'obédience cinématique, d'où jaillit une saisissante progressivité du dispositif percussif sous couvert de profonds roulements de tambour, à laquelle succède un bref mais poignant récitatif. Une heureuse alternative à l'initiale livrée par le combo, in fine.

Quand les éclairages se font plus tamisés, nos compères se mueront alors en de véritables bourreaux des chœurs en bataille. Ce qu'illustre « Weeping », ballade romantique jusqu'au bout des ongles et aux airs d'un slow qui emballe, que n'auraient sans doute reniée ni Delain ni Lunatica ; sous-tendu par les arpèges d'une infinie délicatesse échappés du maître instrument à touches que corrobore une flûte gracile, recelant un bref mais seyant solo de guitare, et encensé par les célestes ondulations de la maîtresse de cérémonie, l'instant privilégié saura se jouer de toute tentative de résistance à son assimilation au moment même où l'aficionado de moments intimistes y trouvera, à n'en pas douter, matière à se sustenter. Seul un bref récitatif dans la veine de ceux sus-mentionnés en guise d'entame différenciera la version bonus de l'originale, la rendant de fait dispensable.

Mais là où le collectif se transcende véritablement concerne son ample pièce en actes symphonico-progressif, « Midnight Cry » ; cette fresque à la fois épique et romanesque, à la confluence de Lunatica et d'Epica, déverse ses quelque 7:13 minutes d'un spectacle opératique aux moult rebondissements rythmiques et atmosphériques. Sauvegardant concomitamment une mélodicité toute de fines nuances cousue qu'empruntent les poignantes modulations de la belle, là encore escortée d'une imposante muraille de chœurs en liesse, et s'enorgueillissant d'un vibrant solo de guitare, le dantesque méfait n'aura pas tari d'armes efficaces pour asseoir sa défense, et se jouer des nôtres. Peut-être bien le masterpiece de la galette. Là encore, eu égard à un si laconique récitatif, la version bonus restera dans l'ombre de l'initiale.


En définitive, la formation étasunienne nous immerge au cœur d'un environnement rock'n'metal symphonique à la fois volontiers rayonnant, souvent enjoué, un brin romanesque, ayant pour corolaire un seyant paysage de notes. Recelant des lignes mélodiques, certes, déjà empruntées, mais des plus impactantes, une technicité instrumentale déjà maîtrisée et jouissant d'une ingénierie du son plutôt soignée, sans pour autant accuser un quelconque bémol harmonique ni une frustrante zone de remplissage, cette galette autoriserait dès lors son écoute d'un seul tenant.

Si ce méfait est à considérer comme un EP, celui-ci offrira alors une palette suffisamment étoffée en matière d'exercices de style pour se sustenter. En revanche, s'il est à appréhender comme un album full length, les versions bonus ne se différenciant des originales que par de brefs récitatifs, le plus souvent, d'aucuns seront à même d'attendre davantage de diversité sur les plans rythmique et vocal, et une empreinte plus discrète de leurs maîtres inspirateurs qu'elle n'apparaît. Etat de fait qui ne saurait toutefois empêcher le groupe de venir jouer les trouble-fêtes, voire de rejoindre les sérieux espoirs de cet espace metal. Solaire et efficace, ce premier élan pourrait bien n'être que la première page d'une histoire au long cours...

Note : 14,5/20

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