Ruins and Shadows

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14/20
Nom du groupe The Quiet
Nom de l'album Ruins and Shadows
Type Album
Date de parution 24 Août 2022
Style MusicalMetal Gothique
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1.
 It's Dead
 05:21
2.
 Help Me
 04:08
3.
 Rising Sun
 04:07
4.
 Hope
 05:04
5.
 The Truth
 04:50
6.
 Footprints
 04:10
7.
 Soul in Ruins
 04:44
8.
 The Same
 03:54

Durée totale : 36:18

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The Quiet


Chronique @ ericb4

22 Octobre 2023

Des premiers pas déjà assurés à l'aune d'une œuvre aussi troublante qu'empreinte de sensualité...

Nouvel entrant dans le grouillant registre metal gothique à chant féminin, ce quintet chilien créé à Rancagua en 2002 n'a nullement cherché à bousculer les événements pour faire entendre sa voix, loin s'en faut. Il nous faudra, en effet, patienter la bagatelle d'une vingtaine d'années suite à sa sortie de terre avant de nous octroyer ses deux premiers singles, « It's Dead » et « Rising Sun », qui, tous deux, s'inséreront dans son introductif et présent album full length, « Ruins and Shadows ». Ce faisant, les 36 frugales minutes que compte cet essai sauront-elles nous convaincre de l'émergence d'un réel potentiel artistique et technique développé par le combo sud-américain ? En quoi les 8 pistes de cette initiale offrande constitueraient-elles un arsenal défensif susceptible de faire de nos cinq belligérants de sérieux espoirs autant que de redoutables opposants face à la concurrence galopante dont cet antre metal continue de faire l'objet ?

Mais avant d'aller plus loin, quelques présentations s'imposent. A la barre du navire nous accueillent : Carla Ortega (Regiment VX), auteure et interprète aux claires inflexions ; César Reyes et Mauricio Cáceres (ex-Mischievous Augury) aux guitares ; Sebastián Soto à la basse ; Cristian Madrid (Madhouse) derrière les fûts. Avec le concours de l'ex-bassiste du groupe, Daniel Flores, quant à l'enregistrement des lignes de basse. De cette collaboration de longue date émane un propos rock'n'metal gothique à la fois atmosphérique, empreint de délicatesse, aux effluves doom et brit pop, où cohabitent des sources d'influence aussi éclectiques que The Gathering (première période), Octavia Sperati, Flowing Tears, Trees Of Eternity, One Without et Autumn. Jouissant d'une production d'ensemble dores et déjà affûtée, à commencer par un mix équilibrant lignes vocales et instrumentation à parités égales, l'opus se suit de bout en bout sans encombre. Il ne nous reste plus qu'à suivre nos acolytes dans leurs pérégrinations...


C'est sur ses passages les plus magmatiques que la formation sud-américaine marque ses premiers points, et non des moindres. Aussi ne mettra-t-on qu'une poignée de secondes pour esquisser un headbang subreptice sous l'impact des virulents coups de boutoir assénés par le vitaminé « Hope ». Egrainant de sémillants gimmicks guitaristiques tout en sauvegardant un cheminement d'harmoniques, certes déjà couru, mais des plus avenants, le vivifiant élan au carrefour entre Octavia Sperati, The Flaw et One Without fera plier l'échine à plus d'une âme rétive. Dans une même mouvance, on ne saurait davantage éluder l'entraînant « Soul in Ruins », et ce, aussi bien pour ses poignants schèmes d'accords que pour ses couplets finement ciselés, que la princesse, eu égard à ses troublants médiums, se charge d'encenser. Enfin, c'est au cœur d'un vaste champ de turbulences que nous projette volontiers le sanguin « The Same », up tempo rock'n'metal gothique aux riffs de guitare virevoltants et délicatement saturés, d'inspiration brit pop. Et la magie opère, là encore. Mais le magicien aurait encore bien d'autres tours dans sa manche en réserve...

Lorsque la troupe en vient à diversifier ses phases rythmiques à l'envi, le tympan ne sera pas moins aspiré dans la tourmente. Ainsi, c'est d'un battement d'ailes que l'entêtant refrain jaillissant des entrailles du ''gatherien'' mid/up tempo « Help Me » nous prendra dans ses filets. Et ce ne sont ni ses riffs crochetés, ni son fin legato à la lead guitare, ni les troublantes modulations de la sirène qui nous débouteront de l'aérienne et grisante plage, tant s'en faut. Dans cette énergie, à la croisée des chemins entre Trees Of Eternity et Flowing Tears, le romanesque « Rising Sun » n'est pas en reste : glissant le long d'une radieuse rivière mélodique sur laquelle semblent danser les angéliques impulsions de la belle et recelant un fringant et substantiel solo de guitare à mi-morceau, l'atmosphérique mouvement poussera assurément à une remise du couvert sitôt son ultime mesure envolée. Dans la dynamique de The Flaw, « The Truth » se pose, lui, tel un mid/up tempo aux riffs émoussés, délivrant une insoupçonnée et grisante montée en régime du corps orchestral ainsi qu'un somptueux solo de guitare en fin de parcours. Et la sauce prend, là encore, sans tarder. Un poil plus vivace et paré d'un solo final dont le toucher rappellera celui de Johnny Marr, guitariste du groupe de brit pop-rock mancunien The Smiths, le mid/up tempo à la lisière de The Flaw et de One Without « Footprints » trouvera lui aussi matière à nous retenir plus que de raison.

Quand la cadence du convoi instrumental se fait un poil moins alerte, le collectif chilien parvient à nouveau à nous assigner à résidence. Ce qu'atteste l'''autumien'' mid tempo « It's Dead », au regard de ses riffs de guitare crépitants, de sa basse claquante et de sa mélodicité toute de fines nuances cousue ; mis en exergue par les sensuelles oscillations de la déesse, le grisant refrain dont se pare le ''tubesque'' single se jouera de toute tentative de résistance à son assimilation.


Au final, force est d'observer que le combo chilien n'a tari ni d'allant ni de panache ; nous conduisant bien souvent en d'avenants territoires et sous couvert d'une ingénierie du son plutôt soignée mais nullement aseptisée, nos compères parviendront à maintenir constante l'attention du chaland sur la quasi totalité de la traversée. Pour se sustenter, il conviendrait toutefois que la troupe consente à varier son propos à venir sur les plans atmosphérique et vocal tout en veillant à diversifier davantage ses exercices de style. Si les prises de risque demeurent encore timides, le combo appose dores et déjà son sceau sur la plupart des mesures dispensées. Et si certaines lignes mélodiques mériteraient quelques retouches pour les rendre plus immédiatement lisibles, une technicité instrumentale bien huilée vient compenser cette relative carence. Quoi qu'il en soit, le collectif sud-américain détiendrait-là une arme suffisamment efficace pour maintenir la concurrence en respect et rejoindre dès à présent les sérieux espoirs de son registre metal d'affiliation. Bref, des premiers pas déjà assurés à l'aune d'une œuvre aussi troublante qu'empreinte de sensualité...

Note : 14,5/20

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