A.O.D. ouvre les hostilités et je comprends dès les premières secondes que j'ai à faire ici à une petite machine à remonter le temps. Ô joie, ô bonheur, le spectre de AUTOPSY possède l'esprit des musiciens ! Surtout n'appelez pas d'exorciste, le résultat est trop bon.
C'est effectivement chez les mastodontes du passé que A.O.D puise son inspiration, à grands coups de riffs basiques, de passages doomesques et d'accélérations à la double. J'ai parfois l'impression d'avoir à faire au MASSACRA de l'époque "Final
Holocaust", alors que le groupe nous proposait une musique bestiale et sans compromis.
Il faut savoir que le groupe existe depuis 1997 et qu'il possède à son actif de nombreux concerts. Pour l'anecdote, A.O.D. a été à une époque interdit de concert dans sa région pendant une année. La raison ? Deux membres du groupe ont mangé sur scène de la viande crue, histoire de narguer des groupes de hardcore straightedge qui les gonflaient avec des idées extrémistes de merde. L'art de la provocation...
En tout cas leurs sept titres sont carrés, haineux, et question prod' ça le fait carrément. Ma déception ? Aucuns solos ! Des p'tites descentes de manche bien cradingues auraient gentiment pimenté les compos.
Par ailleurs, mention très bien au bassiste qui groove à tour de bras. Le bonhomme a du feeling et ça s'entend !
On continue dans la qualité avec D.C.A., même si la prod' est plus faiblarde. Bon sang, que la basse est mise en avant ! Ce groupe est plus jeune, formé en 2003, et on retrouve à la basse et à la batterie Olivier et Cul qui, si j'ai bien tout compris, officient également chez A.O.D. Le son est lourd (hello SUFFOCATION !) et le style pratiqué, tout comme A.O.D., est assurément old-school. Rythmes rouleau compresseur et bastonnades furibardes se succèdent avec bonheur et, à défaut d'être original, D.C.A. est tout à fait convaincant. Des morceaux comme "Fullgere" ou "Extrème Nudity" doivent être décapants en concert. Ces deux titres sont pour moi les deux meilleurs du groupe, grâce à des parties plus lentes vraiment entraînantes. "Fullgere" développe même un refrain un peu (j'ai bien dit un peu !) plus mélodique que j'aurai pu croire échappé de chez LOUDBLAST si le son avait été plus clair.
Les paroles quand à elles nous décrivent des scènes de tortures, de délires sanglants et sexuels. Ca existe déjà chez des milliers d'autres groupes ?
Pas tout à fait, car le but de cet étalage d'abominations est de nous mettre face à nos propres fantasmes et de nous faire nous demander ce qui différencie réellement un maniaque dépravé d'une personne dite "normale". Et oui, les death métalleux ont aussi un cerveau...
Voila donc un très bon split, les amoureux de musique brutale ne gaspilleront pas leur thunes en le commandant. Et surtout, grâce à des groupes comme A.O.D. et D.C.A., les vieux cons trentenaires comme moi ne peuvent que verser une larme de nostalgie en écoutant cet hommage à MORGOTH, UNLEASHED, MALEVOLENT CREATION et toute la clique death-métal des années
1980/1990.
Merci les mecs, et comme il est coutume de dire :
SUPPORT THE UNDERGROUND !!!
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