On ne compte plus les groupes influencés par
Slayer. Déjà, on peut considérer comme une majorité les formations de thrash qui piquent ça et là les soli façon
King/Hannemann ou les phrasés de Tom Araya, voire les riffs malsains développés dès les débuts du groupe, sans parler des roulements caractéristiques de toms de Lombardo. Trop nombreux à citer, la chronique n'y suffirait pas. C'est plus ou moins bien fait, plus ou moins efficace, plus ou moins addictif. Les petits gars d'
Hellbringer, par exemple, ont su recréer cette année l'ambiance infernale présente sur
Hell Awaits, qualité incluse.
Si les innombrables élèves ne dépasseront jamais le maître désormais vieillissant, la mention n'est pas loin pour Hating
Evil, petit quatuor de
Rio de Janeiro. Dès les premiers instants du titre éponyme, le riffing évoque clairement
Reign In
Blood.
Pas le plus simple pour s'étalonner que de choisir le meilleur album de thrash de tous les temps. Pourtant, ça le fait, grâce à ce "
Rotten Inside" ouvrant de manière implacable l'album. Comme le reste est à l'avenant,
Rotten Inside renvoie nombre de formations plus expérimentées au vestiaire, témoin le terrible "
Hell Avenger" qui enfonce le clou, et son pont encore une fois digne de sa source principale d'inspiration.
Sept titres, sept morceaux infernaux, dans un thrash Slayerisé à mort (c'est surtout flagrant au début du disque), des vocaux de Renan Machado aux rythmiques brise nuques typiques évoquant les grandes heures du gang de
Los Angeles. Refrains scandés ("
Spiritual Decadence") dans le pur style Bay-
Area, riffs implacables (on peut citer tous les morceaux), rapidité de tous les instants, difficile de trouver un défaut à ce disque, hormis bien sûr son manque d'originalité et de personnalité, en sus de sa pochette quelconque. Bien sûr, Vinicius Souza n'est pas non plus Dave Lombardo, mais le bougre tabasse ses fûts honorablement, et un "Armor Of
God", quoique plus basique, ne fait pas tâche au milieu de l'album. Comme le vicieux "Now Yell" finit impeccablement l''album en trois petites minutes qui en paraissent la moitié, l'envie de remettre le disque sera inévitable.
Sorti en 2014 dans un premier temps et épuisé dans sa version d'origine,
Rotten Inside a été réédité (sans être retouché) en 2016 par Vision Of
God Records avec la démo de 2010, au son bien moins incisif, et à la mise en place clairement plus approximative. On y retrouve six des sept morceaux dans une version différente, plus poussive et avec des guitares plus en retrait, établissant sans contestation les progrès de la formation brésilienne.
Pas évident à choper toutefois en dehors du label américain supposant des frais de port élevés, cet album constitue un bel hommage à
Slayer, et plus si affinités.
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