Liste des groupes Metal Marko Hietala Roses from the Deep

Et fort heureusement d’ailleurs, puisque lorsque le nom de Marko Hietala est évoqué par un metalleux, la première pensée qui lui vient à l'esprit se réfère immédiatement à Nightwish, alors que ce bassiste et chanteur finlandais n’en fait plus partie depuis 2021.
En effet, nul ne s’attendait à revoir ce musicien et chanteur talentueux, affectueusement surnommé "Gandalf" par l’ensemble de la communauté Metal, car l’intéressé avait pris tout le monde de court lorsqu’il annonça le 12 janvier 2021 son départ de Nightwish et son retrait de la vie publique ; laissant toute ladite communauté sur le choc de cette annonce. Il faut dire que, depuis quelques années, Marko souffrait de plusieurs troubles mentaux, dont la dépression, et ce, depuis plus d’une décennie.
Assurément, et malgré les médicaments, son état n'avait cessé d'empirer, et après l'enregistrement de « Human. :II: Nature. », et en partie à cause du répit apporté par la pandémie de COVID-19, notre Gandalf était finalement arrivé à la conclusion que quitter le groupe empêcherait ses maladies de s'aggraver. A ce moment-là, il était certain que tout le monde pensait qu’on ne le reverrait pas de sitôt… Voire jamais plus!

Encore une fois, c’est mal connaitre le destin car le 18 juin 2022, Marko fit son retour avec son ancien groupe Northern Kings, mettant ainsi fin à une pause de douze ans avec celui-ci et à sa pause de dix-sept mois avec le public. Par la suite, le 8 juillet 2023, il rejoignit son ancienne camarade de Nightwish, Tarja Turunen, lors de son spectacle solo afin de chanter "The Phantom of the Opera" avec elle (chose qui n’avait plus été vue depuis 2005 avec le renvoi de Tarja par Nightwish) ; si bien que le 13 mars 2024, Tarja et Marko dévoilaient ensemble un premier single intitulé "Left on Mars".

A l’évidence, bien que certains auraient pu croire à un retour de Marko avec Tarot (son précédent groupe d’avant sa période Nightwish), il décida plutôt de sortir un second opus solo six ans après « Mustan Sydämen Rovio » (soit « Pyre of the Black Heart » en version anglaise). Ce faisant, c’est toujours aux côtés du guitariste Tuomas Wäinölä, du batteur Anssi Nykänen et du claviériste Vili Ollila (bien qu’après la fin de l'enregistrement, Ollila a quitté le groupe et a été remplacé par Bob Engstrand) que fut enregistré ce deuxième travail portant le doux nom de « Roses from the Deep ».
Ce faisant, si son premier album solo offrait un bel aperçu de ses impressionnantes réalisations musicales qui englobaient bien plus que du Hard Rock, sur ce nouveau-né, il adopte une approche différente en s’appuyant principalement sur des structures de chansons bien connues sur de nombreuses influences Folk et sur le style des années 70. Qui plus est, ce dernier s'exprime dans de nombreux éléments symphoniques et choraux qui apportent la grandiloquence nécessaire aux chansons, et c’est là un bel ajout sur des mélodies souvent relativement simples qui gagnent, de facto, beaucoup en tension.

Or donc, après avoir mentionné Tarja, il est logique de débuter le contenu avec ledit "Left on Mars" dans laquelle nos deux compères partagent le chant dans cette piste à la dynamique particulière du fait des deux voix s'harmonisent à merveille en créant quelque chose de spécial qui brille de mille feux. Il s’agit déjà là d’un point culminant de ce disque, à l’instar de "Dragon Must Die", qui, avec sa durée de près de huit minutes, nous emmène à travers un kaléidoscope de motifs. En effet, il s’agit d’un morceau qui se construit surtout au fil de sa durée, où le sentiment de vastes paysages et de dangereuses quêtes personnelles s'offrent à nous car il met parfaitement en valeur la polyvalence de l'album en passant du Metal désaccordé aux atmosphères symphoniques, aux polyrythmies progressives et aux influences mélodiques irlandaises ; tandis que "The Devil You Know" combine une touche de Country avec une touche plus Grunge dans un rythme percutant où les guitares lourdes donnent à cette chanson une ambiance un peu « old school ».

Indubitablement, l'une des meilleures chansons de l'album est sans conteste la ballade "Two Soldiers", qui, grâce à sa belle introduction mêlant piano, guitare acoustique et cordes, précédant des voix douces et percutantes, se fait des plus frissonnantes ; et le sentiment épique grandit à mesure que les cordes gonflent. Dans ce registre des meilleurs titres, "Frankenstein's Wife" et "Proud Whore" y trouvent également leur place grâce au fait que la plupart des refrains qui les composent sont énormes, tonitruants, et du type à rester dans la tête pour la journée (voire plus), bien que la seconde citée soit plus granuleuse et plus sombre que la première citée et même de certains des autres morceaux.

Du reste, "Impatient Zero" s'intéresse davantage à la santé mentale et à la vision que nous présentons au monde, tandis que "Rebel of the North" demeure un Rockeur pur et dur où le riff principal vous fera entrer dans les pays nordiques avec une histoire évoquant le fait de se réimaginer, de se réinventer, puis de se rassembler dans un nouvel être meilleur. Indéniablement, ces deux morceaux sont solides, et même s'ils peuvent manquer d’un peu de mémorisation, fort heureusement, pour ce qui est de proposer quelque chose d'indéniablement mémorable, l'avant-dernier morceau est de l'or massif. Ayant pour nom "Tammikuu", il permet à l’auditeur d’y retrouver Marko chantant dans sa langue maternelle (le finnois), avec un rythme dynamique et une puissance de Rock intense parfaitement complétée par son final profondément mélodique et émotionnellement captivant.

Enfin, un autre message émotionnel de l'au-delà remporte également la palme avec la chanson titre qui est principalement remplie de chants doux, ivre d'acoustique délicate et de remplissages de guitare discrets imprégnés de Rock qui raconte l'histoire d'une chose morte qui veut revenir et retrouver son amour perdu. Ce faisant, son placement après le pulsant "Tammikuu" nous rappelle à nouveau la multiplicité inhérente des styles que nous trouvons tout au long de ce disque.

En définitive, ce « Roses from the Deep » est meilleur que ce que nous aurions pu espérer alors que nous pensions tous que nous n’entendrions plus jamais du nouveau matériel du célèbre bassiste. Dès lors, avec ce nouvel album, Marko Hietala prolonge sa série de succès, et le monde de la musique n'en est que plus heureux de le compter encore dans ses rangs en tant que force créatrice car indépendamment de son passé chargé d'histoire ; ce qui compte le plus aujourd'hui, c'est que ce Gandalf du Metal (et aussi merveilleux musicien, chanteur et auteur) délicieusement excentrique soit de retour parmi nous dans un style qui lui convient parfaitement. Bref, merci Mr Hietala d’être resté et de continuer à nous gratifier de votre présence et de votre talent, qui nous aurait indéniablement manqué à jamais si votre départ définitif s’était concrétisé !