Roots

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16/20
Nom du groupe Arsaidh
Nom de l'album Roots
Type Album
Date de parution Mai 2013
Style MusicalBlack Folklorique
Membres possèdant cet album9

Tracklist

1.
 Roots
 16:37
2.
 Carved in Stone
 13:55
3.
 Saorsa
 02:17
4.
 A Highland Lament
 17:33

Durée totale : 50:22

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Arsaidh


Chronique @ AlonewithL

21 Août 2013

C’est en partie visiter la vieille et lointaine Ecosse.

Ce qui est supposé être profondément enfoui, ne jamais revoir le jour pour l’éternité, refait étonnement surface quand on s’y attend pas, créant parfois la stupeur et l’émerveillement. Le patrimoine écossais faisait autrefois pâle figure à côté de celui de son encombrant voisin anglais. Aujourd’hui il s’affiche comme une richesse mille fois sous-estimée et que l’on se réjouit à effeuiller. « Arsaidh » (dont la traduction du gaëlique écossais signifie « Ancient » en français) tire la couverture des formations anglaises de pagan, marquant de plus en plus fortement l’espace de cette scène. On lui reprocherait un lien de parenté évident avec celles-ci. Mais qu’importe. Le nouveau side-project d’Andy Marshall initié en 2012, après le noble et vénérable « Askival », passé quelques années plus tôt avec un unique album dénommé « Eternity », est destiné, semble-t-il, à vivre dans la durée. Plus longtemps qu’« Askival », en tout cas, projet qui avait pourtant su nous captiver. Ne dit-on pas que c’est des anciens que l’on apprend la sagesse.

Andy Marshall semblerait avoir pris une certaine maturité. Les premiers pas du titre éponyme nous annonce une musique étonnement mystique et contemplative. La mise en éveil n’est pas sans rappeler celle du dernier album du défunt « Hel ». On y reconnait la marque des allemands dans ces palpations ondulées chargées de mélancolie. Le travail de notre écossais va un peu plus loin, il étire cette ambiance lourde et raffinée en longueur jusqu’à parvenir à la heurter à un black metal violent et obsédant, où on retrouve l’empreinte marquée de groupes anglais tels « Winterfylleth » ou « Wodensthrone ». Cette rage exprimée communément par les parties vocales et la batterie, se pliera à une magie céleste, atmosphérique. La douceur, la volupté s’emparent de tout dès le milieu de piste. L’héritage écossais représenté par des airs de flute celtiques, interviendra bien plus tard, comme pour porter cette musique déjà éblouissante en apothéose. Il est curieux de constater que pour une œuvre vouée à porter le patrimoine original de la valeureuse Ecosse, il n’y ait pas beaucoup de place consacrée à cet instrument si déterminant qu’est la cornemuse. Elle se voit consacrer un court moment avec l’instrumental de 2 :17 minutes « Saorsa ». L’effet ressenti est néanmoins radical. On s’imagine très bien à travers un air traditionnel mis en échos, les paysages brumeux des highlands.

Cette spiritualité rebondirait quelque peu sur le titre suivant « A Highland Lament ». Il est intéressant d’y tendre l’oreille. On y décèlerait quelque part les parties au piano de « The Ecstasy of Gold » d’Ennio Morricone. II y Aurait-il un trésor caché quelque part dans une tombe Scot ? Une même mise en pression, en toute vraisemblance, qui ne mènera pas à la mort d’un homme, mais à un battement rude et soutenu, associé à un chant caverneux quasi inhumain. Une malédiction ancestrale atténuée par l’apathie du violoncelle et l’insouciance de la flute. « A Highland Lament » est en contact avec le monde des morts, « Carved in Stone » est en contact avec le monde des vivants. C’est un cœur qui bat tout le long du morceau, des paysages de prairies, et des rivières. Des chants rupestres rappellent que ces lieux sont peuplés par des hommes fiers, soudés entre eux, parés à toute agression extérieure. Encore une fois figureront côte à côte force et douceur, cependant l’effort produit se révèlera moins concluant sur la durée pour cause de répétition. A croire que même les peuples les plus légendaires ne sont pas pourvus que de qualités.

Ecouter ce « Roots », c’est en partie visiter la vieille et lointaine Ecosse. Celle des îles coincées dans le fracas de la mer du nord. Celle des sites mégalithiques. En partie seulement, car la région septentrionale de Grande Bretagne n’y est pas entièrement retranscrite musicalement. L’œuvre n’est pas originale, et s’inscrit comme un proche cousin de formations anglaises. Elle ne puise pas non en profondeur dans des ressources que l’on imagine insondables. Devine-t-on la patrie du chardon dans les mélodies celtiques ou le black pagan massif à la « Winterfylleth » ? Non ! Andy Marshall signe toutefois un album de pagan de premier choix, offrant une plus grande perspective à un pagan metal britannique de plus en plus offensif sur la scène. « Arsaidh » est encore un lionceau. Il faut attendre de le voir grandir pour qu’il mette un jour en déroute le léopard.

14/20

2 Commentaires

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NerZhul - 29 Mars 2014: Quelle bonne surprise cette chronique. On vient de me faire découvrir ce groupe et je suis tout de suite allé voir si une chronique était disponible ! J'ai l'impression en te lisant qu'on a affaire à un album d'excellente qualité, pourtant, comment expliquer une note aussi basse ?? 14/20, ça correspond à un album médiocre qui est correct sans rien d'apporter d'original. Je suis conscient que les notes ne sont pas si importantes et que chacun se forge sa propre opinion, mais voir un 14 pour cette chronique m'avait tout simplement empêché d'explorer davantage ce groupe qui est pourtant très intéressant.
AlonewithL - 30 Mars 2014: Je note assez séchement. 14 correspond pour moi à un album de qualité, qui n'est soit pas suffisament original, n'allant soit pas au bout des possibilités offertes, soit n'est tout simplement pas inscrit dans les indispensables, en aucun cas un album juste correct, qui correspond plus à une note inférieure de 12/20.
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