La question qui aura immédiatement foudroyé mon esprit alors que j'écoutais ce titre I Know When I'm
Home entamant les hostilités de ce
Road to Redemption, premier album des Américains de Last Bastion, fut dictée par la place prise par ces synthés ici. Occupant un espace sonore tel que parfois on peinera à entendre les guitares, je me suis alors demandé les raisons poussant un groupe à adopter un tel parti pris. La réponse la plus évidente qui me traversa l'esprit consistait à penser que Matt Bethman, occupant donc le poste de celui qui joue du piano debout (et ce n'est pas un détail pour moi), était le fondateur et, donc, de fait, le meneur historique de cette joyeuse bande. Quelques recherches sommaires m'apprirent que cette hypothèse sur laquelle j'avais pourtant fondé de grands espoirs n'était sans doute pas la bonne puisque, apparemment, au moment où je rédige cet article, la formation native de Seattle n'est plus composée que de son guitariste et chanteur Joe Lovatt. Même si rien n'est véritablement confirmé, je suppose que c'est donc lui l'âme pensante de Last Bastion. Et puis l'incompréhensible mise en exergue de ces claviers sera parfois supplantée par une énigmatique mise en exergue de la basse. Encore un argument qui va à l'encontre de ma théorie. Bref, accordons-nous pour dire que le rendu final de l'ensemble est très déséquilibré et qu'il rend par instants l'écoute de cet opus presque difficile pour des oreilles aussi critiques et exigeantes que les miennes.
Une autre évidence m'aura ensuite frappé en parcourant ces pistes, et surtout leurs passages les plus vifs. Je me rendis compte que certains de ces moments véloces n'étaient faits que d'une sorte d'accélération brouillonne, en une sorte d'ersatz de
Blast Beat, dans lesquels la confusion générale, toujours encore desservie par ce traitement sonore déséquilibré, rendait presque impossible de discerner, non seulement les moindres nuances.
Evidemment, il va sans dire que Last Bastion, dans une volonté d'une bonté incomparable et magnanime, ne nous épargne rien et nous propose, aussi, parfois quelques séquences à la candeur que je trouverais risible si je n'avais pas l'âme gercée d'avoir à subir un tel calvaire (
Forevermore s'il ne fallait en citer qu'un...)
Mais j'oublie sans doute le plus important. Avant toutes ces observations basées sur une intense réflexion concernant l'aspect technique de la chose, j'en avais fait une première s'agissant de l'expression
Power Metal de cette formation que je trouvais d'une pauvreté affligeante en termes de travail mélodique, de composition et d'idées. J'avais même conclu ce premier examen succinct en me disant qu'en dehors de ce splendide artwork de ce manifeste et hormis son chanteur à la voix médium aiguë écorchée solide plutôt intéressante, du moins quand il ne chantait pas faux (ce qui sera le cas parfois. Comme sur le final de Liberation par exemple où il nous gratifie d'une montée terrible et terrifiante), il n'y avait quasiment rien à sauver de ce disque embarrassant et sur la forme, et sur le fond.
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