Ce fut un sombre jour où, par hasard et naviguant sur internet, je suis tombé sur cette petite perle. Le dernier album d'un groupe que je ne connaissais point et qui m'a directement envouté par son univers obscure et mélancolique.
Après l'écoute de quelques morceaux des précédentes productions de ce projet solo tout droit venu d'Allemagne, je me rEnds vite compte que le dernier "
Rivers of Dead Leaves" (et sa magnifique pochette en noir & blanc qui représente effectivement une de ces "Rivières de Feuilles Mortes") est bien l'album de maturité de
Black Autumn.
Un titre éponyme ouvre en beauté les caves de ce Black
Metal atmosphérique très travaillé et très grésillant. La voix saturée de Monsieur Krall ne dégage que noirceur, noirceur et... noirceur. Vous voici plongé dans un univers où les couleurs n'existent pas. La solitude et les ombres vous enveloppent d'un linceul aux couleurs de cEndres... CEndres...
"
Ashes", le seul titre où la langue germanique fait surface avec cette terrible phrase "Wir stehen in asche bis zum herzen" (que je traduirais personnellement par "En notre cœur, nous sommes cEndres" ce qui est plus jolie -me semble t-il- qu'une traduction littérale).
Une grosse tâche de pessimisme s'abat sur notre conscience. Grossissante, purulente comme une plaie, envahissante mais discrète comme un virus, elle se propage avec le son de cet album tellement... noir, encore et toujours.
La maitrise des instruments est là et on l'entEnd avec une magnifique composition où le chant n'existe pas. Car dans le monde du silence, celui des eaux, nous ne pouvons entEndre que cette unique mélodie qui nous ronge intérieurement : "A 1000 Years In The Water" est mon coup de cœur avec celle qui va suivre car elle annonce d'avance le thème abordé...
"Ophelia", celle qui est utile (en grec) et qui a tant envouté les artistes depuis sa noyade... Pour plus de précision et pour expliquer la piste précédente il faut se pencher du côté de Sir William Shakespeare...
"Ophélie, fille de Polonius, et
Hamlet partagent une idylle romantique bien qu'ayant été implicitement mis en garde contre l'impossibilité d'un mariage.
Hamlet l'éconduit pour accréditer sa propre folie. La mort de son père ajoutée à sa peine de cœur la rEndra folle et elle se noiera dans un ruisseau [...]"
Quoi de plus noir et de plus beau ? L'album se clôture ainsi sur une ode à la belle Ophélie... Je vous propose de jeter un coup d'œil à un de mes tableaux préférés qui illustrera à merveille cette jeune noyée qui a probablement beaucoup inspiré Krall pour ce dernier album plein de mélancolie et de noirceur que j'affectionne énormément et me faire dire : c'est une réussite !
Ophélie - par Paul Albert Steck, Huile sur toile exposée au Petit Palais (
Paris).
http://www.opheliaofthespirits.com/wp-content/photos/ophelia_paul_albert_steck.jpg ;
++
Chronique publiée depuis
http://www.myspace.com/_razort_
C'est vrai que "Aurora" est un bon album, mais un peu composé à la va-vite dans l'ensemble, il m'a moins marqué que le précédent... En revanche "Losing the Sun", qui s'annonce prochainement, a gagné en puissance et risque bien d'être le meilleur de la discographie (cf. une des dernières news sur le MySpace de Black Autumn) ! Je n'y manquerai pas pour très certainement le chroniquer à son tour.
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