Formé fin 1990 autour de Rob Yench et Sam Inzerra,
Morpheus est une figure du deathmetal new yorkais, aux côtés d’
Immolation,
Suffocation ou
Mortician. Après sa première démo Accelerated Decrepitude et une série de concerts aux côté de
Morbid Angel,
Prime Evil,
Goreaphobia ou
Nokturnel, le quintette sort le fameux double EP Adipocere fin 1991 chez le label néerlandais Seraphic
Decay, l'un des spécialistes des sorties en vinyles 45T deathmetal de l’époque (
Abhorrence, Derketa,
Acrostichon,
Goreaphobia, etc.).
Avec son nouveau frontman Jeff Reimer,
Morpheus enregistre sa nouvelle démo
Corpse Under
Glass en janvier 1992 et conclut dans la foulée un deal d’un album avec l’écurie JL America, qui s’illustre peu de temps après avec les productions des féroces états-uniens de
Killing Addiction &
Nokturnel (
Omega Factor &
Nothing but
Hatred). Le groupe change parallèlement son patronyme en
Morpheus Descends, faute au fameux groupe suédois de
Sebastian Ramstedt portant le même nom.
Les 9 morceaux composant
Ritual of Infinity regroupent en fait trois sessions, les trois titres issus de la démo
Corpse Under
Glass, deux autres enregistrés en avril et enfin les quatre derniers datant de septembre 92. Le disque est distribué à la fin de cette même année par la petite écurie nord américaine, moyennement mis en valeur par une illustration de Brad Moore, pourtant artiste surréaliste de renom.
Morpheus Descends lâche un deathmetal massif et caverneux, rappelant délicieusement celui de son voisin
Incantation, une radicalité du riff et des patterns de batterie inimitables en plus. Chaque titre est remarquablement ficelé, notamment grâce à la présence du redoutable Sam Inzerra derrière les fûts, millimétrant sa frappe à la double pédale et variant son jeu avec une aisance impressionnante. Sur ces rythmiques hyper carrées, Yench & Hanson lâchent des rafales de riffs lourds et assassins, à l’image des salves terribles d’
Immortal Coil et du break mortel de Trephanation, deux titres que j’écoute régulièrement depuis la sortie de l’album. Enfin, la voix de Jeff Reimer gutturale et profonde à souhait, rougir de celle de son prédécesseur Craig Campbell, renforce le côté brutal et sans concession.
Ritual of Infinity reste toutefois inégal, la faute à son enregistrement étalé sur plusieurs sessions, renfermant ainsi des titres qui ne sonnent pas tous exactement de la même façon, la dernière session étant la plus explosive. En considérant enfin la relative satutation de la scène à cette époque, la pochette moyenne de
Ritual of Infinity et le manque de moyens du label, l’album passe injustement inaperçu à l'époque. Dommage que le quintette n'ait pas eu un label à la hauteur de son talent.
Brutal, caverneux et sans compromis, privilégiant la lourdeur du riffing à toute forme de mélodie,
Ritual of Infinity s’impose à tous les deathster fan d'
Incantation,
Killing Addiction,
Rottrevore ou
Pyrexia. Avec un enregistrement plus homogène et une meilleure promotion,
Morpheus Descends aurait certainement eu les moyens de péter la baraque en ces années 92/93. On peut toutefois constater combien le disque traverse impeccablement les époques, combien le quintette new-yorkais possède un statut culte dans l’underground, et combien il est une école deathmetal du New-Jersey à lui seul. Sam Inzerra fait à mon sens partie des batteurs US les plus inventifs dans le style, aux côtés de Lee Harrison ou Pete Sandoval.
Fabien.
J'ai toujours beaucoup de mal à chroniquer ce type d'albums, pour lesquels je me force à rester objectif. Ce type de deathmetal caverneux à la Killing Addiction, Rottrevore ou Infester reste un style que j'affectionne particulièrement, et je dois toujours me contenir pour ne pas ajouter quelques points à ma notation finale...
Fabien.
To the Death.
Fabien.
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