Liste des groupes Black Metal Bloody Tears (ITA) Risen from the depth

J’attendais depuis longtemps de me procurer ce précieux témoignage sonore sorti en 2000 d’une Grandeur du Black Metal niçois. C’est le batteur du groupe et meilleur ami qui me l’a confié. Pour justement en venir aux membres du groupe, ils sont quatre : un chanteur/guitariste sous le sobriquet de Sly, une guitariste : line, un bassiste : Osrib et le batteur : Kony qui a fait le conservatoire de musique et qui joue dans trois groupes de trois styles différents (c’est dire la polyvalence et le niveau).
Ce disque a été enregistré à « au local » qui est, si mes souvenirs sont bons et sous toute réserve, le studio du batteur de Gorgon que tout fan de black metal français se doit de connaître car ils ont quelques albums derrière eux dont le fameux « The lady rides a black horse ». Ils ont un style qu’ils ont qualifié de « Black Commando ». Bref, une amitié semble être née voilà quelques années, entre Eddy (batteur de Gorgon) et les membres de Bloody Tears. J’ai eu la chance de voir les deux groupes en concert (à des dates différentes) et je peux dire, avec mon expérience, que Bloody Tears a une sacrée aura. Surtout le chanteur qui parle directement à son public ; une fabuleuse osmose s’en dégage.

Bon maintenant pour en venir à la substance moelle du CD, je dois dire que j’ai été bluffé même si je m’attendais à du haut niveau. Bloody Tears a les capacités des meilleurs groupes de Black du marché actuel. Quatre ans après, ce disque reste toujours aussi novateur que l’a été le dernier Mayhem. Surprenant ! Les « petits plus » sont notamment dues aux mouvements baroques de guitares qui entraînent le public encore plus loin dans l’ambiance, ainsi que cette batterie où le roulement de double nous projette dans l’univers de Bloody Tears.
J’ai l’impression qu’aucun titre ne se détache des autres ; il n’y a que du très haut de gamme ! Une puissance électrique se dégage du chant, proche de Immortal (très rare à atteindre) tout en pouvant aller vers du grave comme pour donner le change. Les guitares sont d’une vélocité telle que malgré une oreille attentive, je n’ai trouvé aucune baisse de régime. Les effets sont sobres et seule la distorsion est présente avec quelques petits arpèges amplis de réverb lors d’intros (comme pour « The beast ») ou de moments de break. Très pro je vous le disais !
La saturation est de mise, tout est brut de décoffrage, un vrai plaisir. Chaque morceau démarre à deux cent à l’heure (limite en vigueur par la législation metallique). La batterie attaque dès qu’une guitare sonne. Rares sont les moments calmes ou intro comme celle de « far away beyond the Gate ». Dommage qu’on n’entende pas assez les cymbales qui viennent renforcer les démarrages de guitares. La caisse claire passe par des moments martiaux, façon militaires. Cela vient sûrement des impulsions de Kony dit « Le Chef », toujours en treillis !
Quant à Osrib, le bassiste, son rôle semble être de se défoncer afin de rendre le genre encore plus véloce. Aucun slap mais beaucoup d’efficacité grâce au talent virtuose de l’interprète. Comme quoi, il ne faut pas forcément des tonnes d’effets pour donner quelque chose de très bon.
Les seuls moments où l’on entend des effets spéciaux au synthé, c’est -pour résumer- au début de l’album ; afin de nous plonger dans un univers futuriste de chaos. Et à la toute fin du dernier titre (morceau caché N°12), pour finir de nous achever.

Pour en venir à la note traditionnelle, je mets un 17/20 vraiment pas démérité mais je nuancerai juste la note par le fait que la production « pèche » et nuit à la qualité des divers instruments. Notamment pour ce qui est de la batterie et de la basse. J’attend le prochain avec impatience !