Facile. Sans volonté aucune de fanfaronner, la rédaction de cette chronique me fut facile. Facile de part la référence on ne peut plus explicite à l'œuvre cinématographique du grand Lucio Fulci (même si le film éponyme ne soit pas sa plus grande réussite dans le registre horrifique). Facile également par le style de death metal pratiqué ici.
Pour affermir mon propos, House By The
Cemetary est un des multiples projets du deathaholic Rogga
Johansson (
Paganizer,
Revolting ...) qui se voit proposer un contrat avec le label singapourien Pulverized Records pour la sortie de son premier album. S'entourant ici du growleur Mike Hrubovcak (
Monstrosity) et du batteur Matthias Feibig (
Paganizer), Rogga revisite ici le sous-sol de la maison Freudstein avec ce "
Rise of the Rotten", prévu fin avril 2021.
Fidèle à ses schémas habituels, Rogga
Johansson ne s'embarrasse pas ici d'intro inutile et balance d'emblée son swedeath certes rebattu mais, le plus souvent, de qualité. L'inaugural "
Rise of the Rotten" confirme cette norme avec un gros riffing chargé en lipides mais non dénué de mélodies sombres, bien soutenu par une batterie tapageuse qui fait dans le "simple et efficace". Pour rehausser le tout, on peut compter sur l'organe de Hrubovcak, modulant sa voix d'un growl profond à quelques cris plus arrachés de bonne facture. C'est sans aucun doute le point fort de cet album.
Cette formule va ainsi se répéter sur une échelle graduée de réussite le long des 9 titres de l'album. Dans le niveau supérieur, on peut citer "
Crematory Whore" et ses
Burn Burn Burn qui ponctuent adroitement le titre. "
Defleshed by The Seasons", le puissant "A
Morbid Scent", l'inquiétant "Eaten By The
Horrid" ou le final "March of the Undead"sont aussi méritants, même si rien ne les éloigne jamais beaucoup de la ligne de conduite fixée par Johannson.
Cette même ligne qui se rapproche tout de même de l'encéphalogramme plat niveau idées sur les très convenues "Contagious Madness" ou "The Wretched Ones". Même avec ce format très court (le cap de la demi heure est à peine franchi), on se surprend à trouver le temps un peu long tant les similitudes du riffing et des tempi sont flagrantes.
La production est soignée, créant un écrin sonore bien défini pour chaque instrument (sauf la basse perdue dans le mix). On ressent toutefois un certain manque d'osmose qui aurait sans doute pu rehausser le niveau général. Tout sonne ici trop générique, trop facilement oubliable. Le constat s'applique également à l'illustration signée Iron Gravefix, certes soignée mais trop peu en rapport avec la thématique "fulcienne" du combo.
On peut certes louer la quantité de travail fourni par Rogga Johannson pour célébrer le death metal old school sauce HM-2 dans ses nombreux projets. Pour House of the
Cemetary et son "Rise of
Rotten", le niveau reste correct mais la formule éculée s'essouffle trop vite, plombée par un manque cruel d'audaces. Il serait peut-être temps pour lui d'adapter l'adage "la valeur plutôt que le nombre" à son œuvre.
Merci Armel pour cet avis objectif. Cela aide a faire un choix parmi un catalogue qui ne cesse de s'épaissir concernant les groupes de rétro-Death à la sauce swedish.
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