Une fois encore c'est d'un one-man band qu'il s'agira dans cette chronique.
Heart Impaled est le projet solo d'un musicien/chanteur énigmatique répondant au patronyme de Cruz et nous venant tout droit de Californie. "Rise of
Eradication" constitue déjà la troisième offrande du groupe après deux albums sortis en 2010 et voit le jour sur le "label" D2D Music Online, fondé par et pour le groupe.
Si les précédents artworks (notamment celui du premier album) étaient assez soignés, ce troisième méfait est desservi par cette illustration qui fait un peu "amateur", combinée à un logo assez "grossier". Quinze titres sont annoncés pour plus d'une heure sur ce "concept-album" sensé relater une société post-apocalyptique au bord du chaos et dominée par un gouvernement omnipotent et corrompu. Tout un programme.
La musique pratiquée par
Heart Impaled brasse pas mal d'influences mais s'il fallait l'inscrire dans une sphère, ce serait assurément l'indus. On retrouve en effet pas mal de samples industriels (l'intro de "Engines Of
Inferno" par exemple), une part de bidouilles électroniques ("
Eradication Ride","
Jaded Wrath") plutôt bien intégrées. Le jeu de guitare reste dans l'ensemble léger et enlevé mais prend parfois clairement la lourdeur et l'aspect saccadé propre au metal industriel ("
Doom Dive"). Les soli sont nombreux, usant (voire abusant) de distorsion, ce qui leur donne un aspect assez torturé.
Le travail sur les vocaux est plutôt bon : Cruz alterne entre un chant rageur, à la limite du scream ("
Eradication Ride" où l'on a aussi le droit à une voix "robotique"), des parties parlées avec un bon flow ("MindScraper") et même un chant clair très théâtral à la coloration presque gothique (l'intro de "The
Messiah Code" ou "Arms Of
Apocalypse"). L'album nous offre par ailleurs quelques bonnes tueries, à l'image des "MidScraper" ou de l'imparable "
Jaded Wrath", véritable déchaînement d'énergie pure.
Le véritable défaut de "Rise of
Eradication" (au-delà du fait qu'il ne réinvente évidemment rien) réside surement dans le fait qu'il s'éparpille un peu, offrant pêle-mêle du bon mais aussi du dispensable, à l'image déjà de ses interludes instrumentaux pour le moins anecdotiques. Il n'était dès lors surement pas très judicieux de pousser jusqu'à quinze titres et plus d'une heure : l'album aurait surement gagné à être plus compact.
En conclusion, ce troisième effort de "
Heart Impaled" est un album honnête.
Pas encore un disque assez solide pour prétendre s'imposer mais les bonnes idées sont présentes et ne demandent qu'à être exploitées de meilleure manière. Un peu plus de concision (dans le but d'augmenter l'impact des compos) serait déjà une piste de travail pour l'américain.
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