Rise from Your Grave

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12/20
Nom du groupe Kimera (ITA)
Nom de l'album Rise from Your Grave
Type Album
Date de parution 08 Novembre 2022
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1.
 Intro
Ecouter01:36
2.
 Dark Soul
Ecouter04:05
3.
 My Turn
Ecouter04:22
4.
 Dead Inside
Ecouter05:18
5.
 Elusive Time
Ecouter04:15
6.
 Reborn
Ecouter04:58
7.
 Rise from Your Grave
Ecouter05:00
8.
 Illusions
Ecouter03:43
9.
 Sword and Shield
Ecouter03:51
10.
 Equilibrium
Ecouter03:24

Durée totale : 40:32

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Kimera (ITA)



Chronique @ ericb4

01 Mai 2023

Encore dans l'ombre de ses modèles identificatoires, le collectif italien peine à imposer sa signature artistique...

S'il est des formations témoignant d'abnégation et d'une extrême prudence avant de se lancer dans l'arène, ce quintet italien fondé en 2013 à Florence serait assurément du nombre. Après plusieurs remaniements de son équipe, le groupe transalpin ne se stabilisera finalement que sept ans plus tard, comptant désormais sur les talents conjugués de la parolière et vocaliste non lyrique Azzurra Ugolini, de la chanteuse lyrique Angela Maraschiello (Leaden Tears), du guitariste et compositeur Francesco Gagliardi, du bassiste Bruno Zambon et du batteur Simone Mannelli. De cette étroite collaboration naîtra, en 2022, « Rise from Your Grave » ; auto-production où 10 pistes s'enchaînent sereinement sur une bande auditive de 40 optimales minutes. Dans un registre metal encore et toujours en proie à une féroce concurrence, en quoi ce nouvel entrant pourrait-il espérer tenir la dragée haute à ses si nombreux challengers ?

Ce faisant, le combo florentin officie dans un metal mélodico-symphonique classique, dans le sillage de Nightwish, Xandria, Imperia et consorts. Laissant dores et déjà entrevoir une technicité instrumentale parfaitement maîtrisée, une féconde inspiration mélodique, des arrangements de bonne facture, ainsi qu'un rare duo féminin à chant clair en totale osmose et des plus enveloppants, les arguments ainsi développés par nos acolytes sont autant d'armes d'une efficacité que pourraient leur envier bien de leurs pairs. Pour une optimale mise en musique de leur set de partitions, nos compères ont pu compter sur un mastering réalisé au Paraphernalia Studio (à Prato, en Italie), signé Matteo ''Zola'' Niccolai (guitariste (Dinamo, Amnesia...), sollicité, par ailleurs, par Angel Martyr et No Remorse, pour le mix et le mastering de certains de leurs albums)) ; en émane peu de sonorités parasites ainsi qu'une belle profondeur de champ acoustique. Mais montons sans plus attendre à bord du navire, pour un voyage des plus sécurisés, semble-t-il, et ce, sur une mer à la profonde agitation intérieure...

Comme souvent dans cet espace metal, c'est sur une laconique entame instrumentale d'inspiration cinématique que démarrent les hostilités. Ainsi, sous couvert d'arrangements ''nightwishiens'' et surmonté d'une muraille de choeurs, c'est avec les honneurs que le bien-nommé et progressif « Intro » nous ouvre la porte du royaume. Ce qui ne signifie nullement que la traversée s'effectuera exclusivement sur des eaux apaisantes, loin s'en faut ; la troupe nous réserve d'ailleurs de sémillantes séries d'accords sur ses passages les plus enfiévrés...

C'est précisément à l'aune de ses plages les plus vivifiantes qu'elle marquera ses premiers points. Aussi, ne mettra-t-on qu'une poignée de secondes pour se voir aspiré par le seyant paysage de notes dont se nourrit « My Turn », rayonnant up tempo symphonique opératique, à mi-chemin entre Nightwish et Aesma Daeva. Mis en habits de lumière par les fluides inflexions de deux sirènes bien habitées et en parfaite complémentarité, couplets finement ciselés et entêtants refrains glisseront avec célérité dans nos tympans alanguis. Dans cette mouvance s'illustrent également l'impulsif « Elusive Time » comme le classieux et truculent « Rise from Your Grave » au regard de leurs grisantes séries d'accords disséminées et de leurs arrangements orchestraux finement esquissés.

Quand le rythme de leurs frappes se fait un tantinet plus mesuré, nos belligérants trouvent non moins matière à encenser le tympan. Ce qu'atteste, d'une part, le ''therionien'' mid/up tempo « Dark Soul », au regard de ses enchaînements intra piste des plus sécurisants et de sa prégnante couverture oratoire, les deux déesses patentées se voyant alors opportunément escortées par leur garde rapprochée. Dans cette énergie, on pourra encore retenir le ''xandrien'' mid tempo syncopé « Illusions » à la lumière de ses couplets bien customisés, et ce, en dépit d'un spectre mélodique linéarisé. Mais nos gladiateurs ont encore quelques armes à leur disposition pour asseoir leur défense.

Lorsqu'ils en viennent à feutrer leurs ambiances, nos compères parviennent à nous retenir, un peu malgré nous. Ce qu'illustre, en premier lieu, « Reborn », ''nightwishienne'' ballade d'une sensibilité à fleur de peau. Calées sur un filet mélodique des plus enivrants, les magnétiques empreintes coalisées de nos deux maîtresses de cérémonie évoluent à l'unisson. Et la sauce prend, in fine. On pourra également se laisser happer par l'infiltrant cheminement d'harmoniques que nous invite à parcourir « Equilibrium », ballade romantique jusqu'au bout des ongles que n'auraient sans doute reniée ni Imperia ni Xandria. Greffé sur un slide à la guitare acoustique tout en légèreté et mis en habits de soie par deux interprètes au faîte de leur art, l'instant privilégié comblera assurément les attentes de l'aficionado d'intimistes espaces.

Est-ce à dire que le sans-faute serait au bout du chemin ? Pas tout à fait. Ainsi, bien que nous assénant de pénétrants coups de tambours, l' ''imperien'' mid tempo « Dead Inside » accuse une sente mélodique en proie à de tenaces linéarités et une inaltérable répétibilité de ses schèmes d'accords. Et en dépit des louables efforts déployés par nos deux princesses pour tenter de sauver l'embarcation du naufrage, la magie n'opère pas, cette fois. On ne pourra davantage opter pour « Sword and Shield », le pulsionnel effort empruntant moult chemins de traverse mélodique sans pour autant parvenir à trouver un quelconque point d'impact. On passera donc son chemin, là encore.

A l'issue de notre périple, un double sentiment nous parcourt : l'agréable sensation de se trouver aux prises avec un réel potentiel technique et esthétique contraste avec la frustrante impression de lire un propos, certes, avenant, finement produit et magistralement interprété, mais n'apportant pas la plus-value attendue dans un registre déjà foisonnant en formations de tout poil. Et s'il varie ses phases rythmiques et vocales à l'envi, le méfait souffre d'un manque de diversification en matière d'exercices de style et d'un zeste d'originalité. Pour espérer opposer une farouche résistance face à ses homologues, le quintet transalpin devra également s'affranchir de l'empreinte par trop sclérosante de ses maîtres inspirateurs. Mais il a encore le temps de parfaire ses gammes et ses arpèges pour dépasser les quelques bémols émaillant ce premier essai, et de revenir plus efficacement armé dans la bataille. Encore dans l'ombre de ses modèles identificatoires, le collectif italien peine à imposer sa signature artistique...

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