Jeune combo de Black
Metal marseillais fondé en 2008,
Corpus Diavolis laissait déjà entrevoir un potentiel intéressant sur le mini
Nightsky Orgia, c’est donc fort logiquement que le quintette passe désormais le cap du full lenght avec
Revolucia (2010). Cette auto production a récemment tapé dans l’œil du label Hassweg Productions qui a décidé de prendre le combo sous son aile afin de lui assurer une distribution honorable.
Malgré une pochette noire et blanc très « norvégienne » avec le chanteur de la formation Daemonicreator posant en corpsepaint, la musique de
Corpus Diavolis lorgne plutôt du côté des voisins suédois, avec d’entrée un Anteros Antigod véhément et rapide, et des riffs carrés et puissants évoquant tout à tour des formations comme
Setherial,
Marduk ou
Naglfar.
Dark Funeral est aussi un nom qui vient à l’esprit à l’écoute du morceau
Lilith.
Sur The Year is One, on peut même aller jusqu’à déceler des influences Death
Metal avec de la double pédale en abondance et des riffs à headbang du meilleur effet.
Corpus Diavolis ne fait pas dans la dentelle c’est certain, mais la brutalité développée sur
Revolucia est loin d’être stérile, au delà des blast-beat du performant
King Had, du chant hargneux de Daemonicrator et des guitares agressives de la paire Sermeoth / Doctor, l’énergie et la conviction est palpable, ce qui est primordial dans le Black
Metal.
Du côté des défauts (la perfection n’est pas de ce monde) le son de la double aurait peut-être mérité un son moins sec et mécanique, mais rien de rédhibitoire non plus. D’ailleurs aucune information n’est disponible sur le disque concernant sur le lieu d’enregistrement, dommage le bon travail d’ensemble pourrait intéresser d’autres groupes.
Alors vous allez me dire :
Corpus Diavolis joue tout simplement du Black brutal à la suédoise… Et bien oui et non, certes comme dans le style suédois, l’ensemble est construit sur une production solide, une batterie véloce et des guitares alternant riffs incisifs et linéaires Black marquants, mais les compositeurs ont plus d’une corde à leur arc. La fin de l’album montre d’autres facettes du combo, Sveti Razvrat et ses narrations vocales apportent notamment une ambiance très spéciale au morceau, et
Nightsky Orgia dérive même dans des contrées qu’on qualifiera de Black brutal semi symphonique : un ultime morceau haineux et puissant dans tous les cas.
Au final le résultat est assez impressionnant pour un groupe si récent, mais si on y regarde de près, certains membres ont déjà pas mal de bouteille, avec notamment Doctor ayant effectué une pige chez les redoutables
Imperial Sodomy, ceci expliquant cela…
Mine de rien ce style de Black
Metal n’est pas très répandu dans l’hexagone et Corpus Diabolis apporte une pierre très respectable à l’édifice. Peut-être lui reste-t-il à approfondir sa personnalité et se démarquer des influences suédoises trop encombrantes, mais le potentiel est là et
Revolucia s’avère être une excellente surprise en cette année 2010.
BG
donc j'aurais tendance à penser, vu que c'est le nom du chanteur, que cet album a été enregistré en home-studio, et si c'est le cas, c'est très réussi.
La production me fait pas mal penser au premier Dark Funeral, sur les sonorités de la batterie (en particulier sur les accents de la cymbale ride) et un peu aussi sur ces distorsions cristallines de guitare.
Pour le reste, d'accord avec la chronique, un album de bon niveau et qu'on écoute avec plaisir.
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