Le lancement du premier EP est une date pour un groupe ou un artiste. C'est le premier pas dans la cour des grands, le baptême du feu... Quand ce premier pas est guidé par un label c'est la voie royale, une consécration en soi qui, pour peu qu'on ne foire pas trop son coup, en amènera d'autres. Certaines entités, ou par dépit ou par souci d'une liberté permise par la toujours plus grande accessibilité des moyens de production, se baptisent avec leurs propres eaux et sortent un contenu auto-produit.
C'est le cas de
For I Am King, quatuor de jeunes néerlandais qui a machiné (comme dirait ma grand-mère) dans son coin un "
Revengeance", EP à la production impressionnante de qualité et de rigueur, opérée dans les studios TomSter Project.
Musicalement par contre, il n'y a pas de quoi se relever la nuit malgré une technique affirmée et qui mérite d'être soulignée. Permettez une petite aparté afin de préciser, pour ceux que ça titillerait, que la présence d'une voix féminine (le chanteur est en effet une chanteuse) n'est absolument pas exploitée de la manière dont le metal a pu nous y habituer avec notamment de puissantes voix féminines à la
Epica. Non, ici Alma (de son nom) fait du screamo et c'est tout, une absence de chant clair d'ailleurs pas si fréquente que ça dans le metalcore. Je précise, hein, pour pas que vous soyez déçus.
L'aparté close, il faut dire hélas que la galette est résumée/synthétisée juste dans son premier morceau "The Haunting" tant les trois autres propositions n'en seront qu'une redite. Metalcore marchant uniquement sur les balises les plus répandues et commerciales de son genre, les compositions sont très mélodiques, à base de guitare soliste constamment ou presque en legato perchée dans les aigus, en démonstration perpétuelle, continuant à balancer son flot de notes toutes jolies même quand les autres se sont eux, remis à gueuler ou à jouer de la double-pédale.
On ramasse des miettes en cherchant les blasts vraiment tapants ou des breaks marquants, ces derniers étant réduits à d'étroits bouts de morceau, quand ce n'est pas carrément à cinq secondes en guise d'outro de "
The Beast Within". Le titre final "
Revengeance", à la limite, réveille un peu l'auditeur qui aura pu s'endormir dans ce metalcore pour teenagers sensiblement identique à celui de
Bullet for My
Valentine ou
Caliban. La dernière piste offre donc de la virulence avec un jeu un peu plus extrême (léger), plus rythmique et lourd laissant moins de place aux envolées lyriques sans créativité...Réveil et joie de courtes durées qui s'effondrent dans les derniers moments du EP et l'apparition de nappes de synthés genre metal symphonique.
Il y a du public pour ce disque. Que je ne sois pas très friand du style pratiqué entache, il est vrai, l'objectivité totale de cette chronique. Mais on ne peut excuser, même un jeune groupe, qui se contente de recracher les formules, et rien d'autre.
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