Rédiger un article prétendument exhaustif dont le sujet serait
Return Of The Snow Giant, premier véritable effort de ces Américains d'
Overlorde, sans aucunement évoquer les fragrances britanniques qui le composent, serait d'une stupidité sans nom. Omettre de citer des formations telles que
Judas Priest,
Jag Panzer,
Metal Church,
Saxon mais surtout Iron Maiden (du moins celui de ces temps, bénies diront certains, où le groupe pratiquait un Heavy
Metal loin de ces atermoiements excessivement Progressifs donc), alors qu'il s'agira d'établir une liste de ceux qui, à l'évidence, ont hanté les esprits créatifs des artisans coupables de ce
Return Of The Snow Giant, en serait assurément une autre que votre modeste serviteur ne saurait commettre.
Pas davantage qu'il ne se laissera abuser par un quelconque égarement lui faisant oublier de conclure s'agissant de ces influences, qu'au-delà de celles susmentionnées, plus généralement, elles seront essentiellement puisées au cœur de cette NWOBHM si chère à ces artistes originaires de la perfide
Albion.
La première salve de feu craché par cette pièce d'artillerie lourde est remarquable. Sans tomber dans une exagération exagérée, l'entrainant Snow Giant dont l'energie fiévreuse n'est pas sans nous évoquer celle dont
Paul Di'Anno faisait preuve au début des années 80 (une similitude encore davantage accentué par certaines de ces intonations dont use Bobby "
Leather Lungs" Lucas (ex-
Seven Witches,
Morbid Sin,
Attacker) très proche de celle de l'Anglais),
Hell Hath No
Fury, l'admirable Starcastle au rythme plus posé et hypnotique, ou encore, par exemple, le superbe When He Comes aux préambule lancinant et rituel, sont autant de projectiles qui atteignent assez aisément leur cible.
Il est à noter qu'une partie des titres de cet album est issue des précédentes productions du groupe. Ainsi le superbe Snow Giant et
Overlorde sont extraits d'un EP
Overlorde sorti en 1987 alors que
Blackness,
Ogre Wizard et Metallic Madness sont, quant à eux, tirés de la démo
Overlorde 2000 sortis, comme son nom l'indique, en 2000. Ces derniers se perdant en des dédales parfois un peu trop tortueux sont assurément les moins convaincant de cet opus. En ces instants maudits il y a, en effet, une propension à légèrement complexifier le propos tout à fait embarrassante qui, en définitive, laissera une trace éphémère d'un plaisir pas désagréable mais qu'un autre album, qu'un autre groupe, bientôt, viendra emporter.
On regrettera aussi la longueur d'un opus généreusement rempli. Et ce d'autant plus, une fois encore, comme dit préalablement, que certaines pièces peineront à nous séduire pleinement.
Au-delà de ce tiercé malheureux, l'album ne parviendra pas véritablement à retrouver toute sa prestance et malgré quelques tirs intéressants (un entêtant Trapped by Magic au dessus duquel l'esprit de Ronnie James
Dio semble parfois planer, un délicieux
Colossus (
Island of the Cyclops) aux propos essentiellement vifs et aux refrains quiètes très réussis, mais aussi ,
Overlorde dont certains riffs nous rappelle furieusement The
Trooper (Iron Maiden -
Piece of Mind (1983)) n'arrivera pas à nous achever.
Nul doute que sans sa partie central, sans ces trois titres atrocement handicapant, ce
Return Of The Snow Giant aurait pu très tranquillement prétendre à une excellence bien plus grande encore. Ne soyons cependant pas trop extrémistes et reconnaissons que dans l'expression de ce Heavy
Metal traditionnel et passéiste foncièrement conçu pour rendre un hommage appuyé à la NWOBHM,
Overlorde s'illustre avec un certain talent.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire