Retrospection

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15/20
Nom du groupe Aresea
Nom de l'album Retrospection
Type EP
Date de parution 22 Fevrier 2018
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1.
 Enlightning Lullaby
Ecouter06:26
2.
 Dreamland
Ecouter04:46
3.
 Will You Find Me
Ecouter04:03
4.
 Winter Dream
Ecouter05:33
5.
 Beyond the End of Time
Ecouter02:57
6.
 Damned Destiny
Ecouter05:49

Durée totale : 29:34

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Aresea



Chronique @ ericb4

05 Juillet 2019

Un premier pas annonciateur d'une aventure au long cours...

Nouvelle figure du metal symphonique à chant féminin, ce duo sicilien originaire de Syracuse entend à son tour se frayer un chemin dans un registre metal aujourd'hui plus qu'hier en proie à une féroce concurrence. Aussi, la frontwoman et parolière Chiara Di Mare et le producteur, compositeur, orchestrateur et programmeur Fabio Gallo développent-ils de concert un projet original basé sur un corpus de textes harmonisant leurs origines syracusaines et la mythologie grecque. Des paroles inspirées par le mythe relatif à la nymphe Aréthuse qui, pour échapper aux avances pressantes du dieu Alphée, fut aidée par la déesse Artémis pour la faire rejoindre l'île d'Ortigia, où elle se métamorphosa en source. Entreprise soldée par un cuisant échec : mué en fleuve souterrain, Alphée regagna lui aussi Ortigia et y mêla ses eaux à celles d'Aréthuse. Ainsi naquit la célèbre fontaine Aréthuse de Syracuse.

Une légende aussi épique que romanesque dont s'inspire à la fois la tonalité et la teneur de la musique du combo sicilien. Ce faisant, nos acolytes oeuvrent dans un rock'n'metal mélodico-symphonique atmosphérique et progressif, un brin cinématique, dans la lignée de Nightwish (première période), Xandria (seconde mouture), Within Temptation et consorts. Ce qu'illustre leur introductif EP « Retrospection » ; une auto-production généreuse de ses quasi 30 minutes où s'enchaînent sereinement 6 pistes à l'ingénierie du son plutôt soignée, à commencer par un mixage bien équilibré entre lignes de chant et instrumentation. En outre, une confondante profondeur de champ acoustique se fait sentir et assez peu de sonorités résiduelles émaillent cet opus. Pour une optimale mise en musique de son propos, le duo a sollicité le concours de : Salvatore Di Giorgio et Ferdinando Beneventano aux guitares et Marco Bongiovanni à la batterie.


Ce serait à la lecture de ses passages à la cadence mesurée que la troupe parvient le plus aisément à nous faire plier l'échine. Ce que prouve, d'une part, « Enlightning Lullaby », félin mid tempo estampé metal symphonique à mi-chemin entre Nightwish et Within Temptation, où se mêlent de grisantes sonorités folk à l'instar d'un gracile et virevoltant flûtiau. Voguant sur une séduisante sente mélodique mise en exergue par les limpides volutes de la sirène, le troublant propos se pare également d'un bref mais fringant solo de guitare et de puissants roulements de tambours. Où l'art de savoir harmoniser le Yin et le Yang. D'autre part, lorsqu'il ouvre ses ailes, le mid tempo syncopé au caractère épique « Winter Dream » aspirera le pavillon d'un claquement de doigts. Aussi, déployant une luxuriante instrumentation samplée et progressive coalisée à une muraille de choeurs et aux langoureuses et pénétrantes patines de la maîtresse de cérémonie, la charismatique et ''xandrienne'' offrande joue dans la catégorie des hits en puissance.

Lorsqu'il desserre la bride d'un cran, le collectif sicilien laisse entrevoir une sensibilité à fleur de peau teintée d'un zeste d'élégance et recelant un petit supplément d'âme. Ce faisant, il nous mène alors en d'enchanteresses et apaisantes contrées propices à une totale zénitude. Ce qu'illustre précisément l'hypnotique ballade a-rythmique « Beyond the End of Time ». Glissant sur un piano/voix d'une confondante délicatesse sous-tendu par d'enveloppantes et soyeuses nappes synthétiques, la tendre et poignante ritournelle ne ratera pas sa cible, celle de nos émotions les plus profondément enfouies. Bref, un instant privilégié que n'auraient renié ni Within Temptation, ni Epica, que l'on eût toutefois espéré un brin moins laconique pour nous sustenter.

Quand il appuie sur la pédale d'accélérateur, le combo trouve là encore matière à encenser le tympan sans avoir à forcer le trait. Ainsi, dans la lignée de Xandria, le frondeur et tubesque « Dreamland » nous livre un refrain immersif à souhait enjolivé par les aériennes et magnétiques inflexions de la déesse. Conjuguant habilement accélérations et ralentissements du corps instrumental, l'enjoué manifeste ne lâchera pas sa proie d'un iota jusqu'à sa note ultime. Dans cette mouvance s'inscrit le ''nightwishien'' mid/up tempo syncopé « Will You Find Me ». Pourvu de galvanisantes séries d'accords aux enchaînement sécurisés, le méfait se dote en prime d'insoupçonnées variations atmosphériques et d'un fin legato à la lead guitare. Si les envolées lyriques de la belle bien souvent font mouche, on regrettera toutefois la brutalité de la chute, faisant elle-même place à un long silence précédant la fin de la piste.

Histoire de s'écarter des sentiers battus, nos compères ont suivi quelques chemins de traverse qui pourront tant décontenancer un pavillon peu averti que séduire le chaland en quête d'originalité. Ainsi, multipliant les ponts technicistes, les breaks insoupçonnés et les soudaines accélérations du corps orchestral, l'épique et polyrythmique « Damned Destiny » se plaît à nous secouer et surtout nous surprendre. Au cœur de ce champ de turbulences déambulent les angéliques sinuosités de la frontwoman, cette dernière s'autorisant par ailleurs de théâtrales digressions. Une prise de risque pouvant certes nécessiter plusieurs passages préalablement à son éventuelle assimilation mais parfaitement assumée par la troupe.


Résultat des courses : le combo sicilien nous octroie une œuvre à la fois éminemment puissante, souvent enjouée, à la subtile mélodicité et génératrice d'émotions. S'il demeure dans l'ensemble un classique du metal symphonique, cet opus n'en révèle pas moins l'une ou l'autre échappée des codes du genre ; un charismatique et troublant propos singularisant alors nos gladiateurs de nombre de leurs homologues stylistiques. De plus, en dépit de son modeste format, ce saisissant message musical s'avère aussi varié eu égard à ses ambiances que pluriel quant à son assise rythmique, bien moins, cependant, concernant sa ligne de chant, la diva monopolisant le micro de bout en bout de la rondelle. Sans omettre des arrangements instrumentaux de bonne facture, une rare finesse de plume dont les paroles s'en font l'écho et des enchaînements intra-pistes des plus sécurisés.

Si ses mérites sont loin d'être rares, il faudra néanmoins que le projet gagne en épaisseur artistique, nos acolytes se distanciant insuffisamment de leurs modèles identificatoires pour exister par eux-mêmes. Aussi, devront-ils faire montre d'une signature artistique apposée à chacune des compositions de leur œuvre pour espérer embrasser une carrière à long terme. On aurait également souhaité l'adjonction d'un instrumental, de l'une ou l'autre fresque, de duos, et des finitions moins lacunaires qu'elles n'apparaissent ; soit, des exercices de style souvent requis par un auditorat déjà sensibilisé aux travaux de leurs maîtres inspirateurs et, plus généralement, par l'aficionado du genre. Peut-être à l'aune d'un album full length ?...

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