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Retronomicon (2007) ou les pérégrinations de Mike Browning », ceci pourrait faire un sous titre adéquat à ce disque. En effet Iron
Pegasus Records a eu la bonne idée (quoi que) de rééditer les enregistrements de
After Death. Pour ceux qui vivent dans une grotte loin de la civilisation, je rappelle que ce monsieur faisait partie du line-up originel de
Morbid Angel en tant que batteur / chanteur, et a officié au même poste sur les légendaires The Key et Treshold de
Nocturnus.
Tout commence quand Mike Browning décide de reformer
Nocturnus à la fin des 90’s, mais c’était sans compter sur le reste de l’équipe : Louis
Panzer, Sean McKenney et Mike Davis détiennent désormais les droits du groupe et ont repris du service eux aussi, ce qui oblige Browning à opter pour un nouveau nom, qui sera
After Death. Pendant que
Panzer et ses sbires sortent le correct
Ethereal Tomb chez Season Of
Mist,
After Death tente de se faire un nom à l’aide d’une succession de démos, réunies toutes les 4 ici même.
On signalera le très joli double LP de Iron
Pegasus avec une face par démo, de la plus récente à la plus ancienne : très pratique et fonctionnel en somme. Vibrations (2000) n’est en fait jamais paru auparavant à cause d’une histoire rocambolesque de budget studio, exit donc l’EP prévu à l’origine pour
Hammerheart Records. Ceux qui s’attendaient à du
Nocturnus seront plutôt décontenancés par le contenu, hormis le son affreux (on imagine aisément pourquoi
Hammerheart a refusé le produit),
After Death évolue dans une sorte de
Death / Folk / Prog bizarre et décousu. Pour tout vous dire ça part dans tous les sens : clavier à l’ail, riffs alambiqués et informes, chant façon païen asthmatique qui réclame une bière et batterie souffreteuse, on se demande bien où les musiciens veulent en venir.
Avec Invocation to Cthulhu, nous avons même droit à une sorte de titre futuro-tribale complètement foireux avec un enchaînement sans queue ni tête, le pompon étant atteint sur la suite du morceau nommé
Temple of Chtulhu (quel concept mes amis !) avec une voix robotique à la mord moi le nœud.
La seconde démo Consumed (2003) est à peine plus réussie, les deux longs morceaux se perdent dans un concept mélangeant ésotérisme et divinités anciennes, ne parvenant à insuffler aucune énergie, et même si leur
Death progressif commence à timidement ressembler à quelque chose, il y a encore du boulot.
Reviving the Gods (2004) est d’un autre calibre, enregistré au Mana studio de Erik Rutan, le son est un peu meilleur (on partait de loin il faut dire), mais pour une prod Mana ça reste insuffisant. Il faut dire que n’étant pas satisfait du son, trop Heavy et axé sur la guitare a son goût, Browning a récupéré les bandes pour modifier le tout, on peut dire sans trop s’avancer qu’il aurait mieux fait de se gratter le c**.
Cela dit enfin on commence à se rapprocher du talent de
Nocturnus avec quelques bonnes idées et des compos plus prenantes, et ce, même si leur
Death Prog est encore largement perfectible : je vous recommande chaudement le clavier pouet-pouet de
Astral Staircase, encore meilleur pour le moral que d’écouter Rires et Chansons.
Secret Lords of the Star Chamber Below (2006), est finalement le seul enregistrement intéressant de cette compilation, on peut enfin se régaler à l’écoute, et la musique n’est pas seulement pompée sur
Nocturnus car
After Death y est ici moins technique mais plus atmosphérique. The Star Chamber of
Isis propose un
Death / Prog enlevé avec soli du meilleur effet et une ambiance très immersive. A noter une alternance de bon aloi des hurlements caractéristiques d’un Browning retrouvé, et du growl plus profond de Jesse
Jolly, notamment sur As Below, so Above. Le nouveau claviériste nommé
Napalm apporte lui aussi la touche qui manquait avec de judicieuses lignes de clavier n’ayant pas grand chose à envier à Louis
Panzer.
Il est tout de même amusant de constater que cette démo enregistrée dans le home studio du guitariste Demian possède un meilleur son que la précédente provenant de chez Rutan…
Une face de valable sur 4 c’est un peu court, même avec un produit bien présenté,
Retronomicon est donc surtout intéressant pour les archéologues avides de connaître l’activité des personnages célèbres de la scène
Death Metal. Ce produit s’avère aussi instructif et symbolise l’exemple à ne pas suivre en matière de line-up, de carrière et d’enregistrements.
Vite, un petit coup de
Nocturnus pour faire passer le mal de crâne.
BG
Fabien.
Putain un "clavier pouet-pouet" dans un groupe de furieux extrêmes... ça doit déchirer...
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