La Grèce est plus connue en matière de Death
Metal pour une forme éloignée de ce que l'on peut entendre habituellement. Parmi ses plus fiers représentants, on pourra citer
Nightfall, Septic
Flesh ou
Exhumation (pour les plus anciens), jouant dans une catégorie mélodique ou sympho à mille lieues des tartinages de blasts et de délicatesses sanguinolentes taillées pour décoller le papier peint inhérents au genre.
Pourtant il suffit de creuser un peu parmi des formations plus récentes pour trouver son compte en matière de brutalité. Relativement éloignés du style de leur confrères par un côté plus classique et direct,
Inveracity,
Dead Congregation ou
Mortal Torment sont de ceux-là.
Et
Mortal Torment n'est sûrement pas le dernier à taper un bon coup avec une sortie récente en 2011 sous le doux nom de
Resuscitation. Premier full-lenght d'un tout jeune groupe, trois morceaux étaient déjà présents sur un split datant de 2009 avec Sufferatory,
Demise et
Unburied, mais
Resuscitation enfonce ici carrément le clou.
On est prévenu d'entrée de jeu avec un superbe artwork rouge vif symétrique et un logo travaillé mais non moins agressif et tout aussi écarlate: ça va saigner...
Mortal Torment mise avant tout son Death
Metal sur tout un travail au niveau de la mise en place des structures qui peuvent paraître bordéliques en donnant l'impression que le groupe ne sait pas où il va, mais l'illusion est de courte durée. C'est juste que
Mortal Torment ne se contient pas, qu'il balance sa brutalité d'un seul coup avec moult riffs écrasants et intenses, des accélérations qui claquent soudainement, le tout derrière un mur sonore incroyablement dense et légèrement crasseux.
Exhumed Tormentors,
Chainsaw Revenge,
Profane,
Resuscitation, chaque titre possède un break à se dévisser le cortex, une accélération à se balancer contre un mur, une structure qui le différencie des autres.
Pour résumer, prenez
Infernal Audium Schizophrenia. Un morceau qui porte plus que bien son nom puisqu'avec ses six minutes et des breloques au compteur, on passe d'une intro fracassante à un mid tempo lourd de chez lourd qui accélère doucement mais sûrement pour finir sur un dernier riff bien plombé. Histoire de varier les plaisirs.
Le chant de Giannis n'est pas des plus profonds et rauques, mais le gus vomit ses textes (incompréhensibles autant à écouter qu'à lire sur le livret, mais vu les thèmes abordés ce n'est pas trop grave) d'une façon mi-hurlée mi-growlée convaincante et en parfaite adéquation avec la brutalité que dégage l'album, tirant même parfois vers quelques pig-squeals sur le dernier titre cité plus haut.
Mortal Torment arrive ainsi à allier une puissance écrasante et un petit côté poisseux du plus bel effet, enrobant la débauche de brutalité constante du début à la fin. On notera juste un son de batterie clair et très sec lorsque Stelios (en poste uniquement pendant l'enregistrement de l'opus, puis remplacé par Nick. Ne me demandez pas pourquoi, je n'en sais pas plus) passe en mode blast-beats contrastant avec le reste. Certains pourraient être dérangés par ce petit détail, mais personnellement j'ai adoré.
Pour un premier album ça démarre fort, et si les Grecs n'arriveront sûrement pas à faire oublier le dernier Septic
Flesh en date ou les innombrables sorties Death en forme d'ogive nucléaire façon
Origin ou
Spearhead de cette année 2011, je gage qu'on risque d'entendre parler d'eux dans les années à venir. En attendant,
Resuscitation décape sévère et on en redemande. Avec Sevared Records pour les épauler, le groupe devrait avoir tout ce qu'il lui faut pour affirmer son style et frapper un grand coup quand un deuxième full-lenght sortira. Juste à attendre un peu...
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