Resurrection and Revenge

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14/20
Nom du groupe Head Over Hell
Nom de l'album Resurrection and Revenge
Type EP
Date de parution 25 Octobre 2016
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1.
 Sacred Symphony
 04:47
2.
 Urza's Ritual
 05:15
3.
 The Black Hole
 09:07
4.
 Light and Lust
 10:05

Durée totale : 29:14

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Head Over Hell


Chronique @ ericb4

21 Novembre 2020

Une engageante et enivrante mais classique livraison...

Né en 2003 à Alicante, en Espagne, d'une idée originale du bassiste Sebastián Pérez Bernabeu, dit ''S-Beast'', Head Over Hell a de quoi interpeller l'aficionado du genre. Contrairement à moult formations de même acabit, l'actuel projet metal symphonique gothique se place désormais à des années-lumière de ses fondements stylistiques. Ayant également subi un remaniement quasi permanent de son line-up au fil de son évolution, c'est dire que le combo ibérique est loin d'avoir vogué sur un long fleuve tranquille...

L'idée de départ, avec le concours du claviériste Keeke Lorens (ex-Heaventorn, ex-Relative), fut de développer un son proche de celui du groupe de rock gothique britannique The Sisters Of Mercy. Puis, rapidement rejoint par le batteur Raindrop (ex-Cold Slumber, ex-Luminaria, ex-Relative) et le vocaliste Izaga Plata (ex-The Flying Caravan), le groupe changea son fusil d'épaule, marchant dès lors sur les traces de Lacuna Coil, Paradise Lost et consorts ; ce dont témoigne « Beautiful Dreamer », introductif EP sorti en 2010 et produit par Pedro Duran (Ego, UVE). Suite à quoi, le combo n'aura de cesse de fouler les planches, avant de revenir dans les rangs quelque cinq années plus tard, muni de leur second et présent Ep, « Resurrection and Revenge », une galette de 4 titres égrainés sur un ruban auditif de 30 minutes, signée, quant à elle, chez Rock CD Records. Indice révélateur d'une sérieuse envie d'en découdre de la part de l'escadron espagnol...

A bord de la petite goélette, et après moult remaniements de l'équipage, aux côtés de S-Beast, se conjuguent dorénavant les talents de : l'expérimentée mezzo-soprano au pénétrant filet de voix Rose Mack (Annysia, ex-Steel Kingdom...) ; le guitariste José Alberto, dit ''J-Khaos'' ; le claviériste David Pérez Barón, dit ''D-Baron'' ; le batteur Raindrop, revenant dans la course de longues années après ses débuts dans le groupe. De cette énième collaboration émane dès lors un propos heavy symphonique gothique et progressif à la fois offensif, épique et enivrant, dans la veine de Nightwish, Diabulus In Musica, Xandria, Ex Libris et Lacuna Coil, donc à quelques encablures des premières amours du quintet ibérique...

Coproduite par Joseph Nez, guitariste de Cloon D.C. Et Heaventorn, composée de concert par deux ex-guitaristes du groupe, Jaume Baeza et feu Alex Caballero, et J-Khaos et S-Beast, cette œuvre jouit d'un mixage bien équilibré entre lignes de chant et instrumentation, de finitions passées au crible et d'arrangements de bonne facture. Dotée en prime de paroles au trait affiné cosignées Rose et William Mack, et d'un artwork d'inspiration fantastique dont la pochette en est un premier reflet, relevant de la patte de Xenia Grey, chanteuse de Grey Harbour, le collectif sud-européen aurait mis les petits plats dans les grands...

C'est sur des charbons ardents que nous projette tout d'abord la troupe, trouvant alors quelques clés pour nous aspirer dans la tourmente. Ainsi, c'est d'un battement de cils que le refrain catchy exhalant des entrailles de l'entraînant et mélodieux « Sacred Symphony » parviendra à nous retenir plus que de raison. A mi-chemin entre Nightwish, Ex Libris et Xandria, voguant sur d'amples nappes synthétiques, livrant un vibrant solo de guitare tout en se parant en prime des sensuelles inflexions de la sirène, cette pulsionnelle offrande n'a nullement tari d'armes efficaces pour assurer sa défense.

Quand il retient un tantinet les chevaux, le combo ne s'est guère avéré plus maladroit, loin s'en faut, nous renvoyant alors d'un coup d'un seul à un environnement ''nightwishien'' de la première heure, la petite touche personnelle en sus. Ce qu'atteste le rayonnant mid tempo « Urza's Ritual », véritable ronde aux saveurs exquises, calée sur un infiltrant cheminement d'harmoniques, une pléiade d'enchaînements intra piste ultra sécurisés et mise en habits de lumière par les poignantes envolées lyriques de la déesse, que n'auraient reniée ni Diabulus In Musica ni Stream Of Passion.

Lorsqu'elle oriente son regard vers de longues plages de caractère metal symphonico-progressif, la formation intrigue, nous bouscule parfois, sans jamais nous égarer de notre chemin pour autant. Ce qu'illustre, d'une part, « The Black Hole », énigmatique et frissonnante fresque aux accents death gothique, au confluent entre Tristania et Draconian. Au fil de ses 9 minutes d'un spectacle aussi tortueux et luminescent que ténébreux, le collectif octroie de saisissants effets de contraste atmosphérique, rythmique et vocal. Dans ce champ de turbulences évoluent les angéliques volutes de la belle parallèlement à d'inquiétants growls, de sinueuses rampes synthétiques doublées d'un fuligineux solo de guitare. Et si les acteurs tardent à se mettre en place, l'aficionado du genre restera assurément scotché de bout en bout de la pièce en actes. On ne lâchera pas davantage l'affaire à l'aune du trépident et enveloppant « Light and Lust » ; un ''nightwishien'' manifeste déroulant fièrement ses 10 minutes d'une traversée aussi mouvementée qu'immersive, mise à l'honneur par ses délicats arpèges au piano, le poignant legato du lead guitariste et les cristallines patines de la princesse. Sans doute la pépite de l'opus.

A l'issue d'un bref mais invitant voyage, force est d'observer que l'expérimenté combo espagnol affiche un réel potentiel technique, une inspiration mélodique que pourraient lui envier bien de ses homologues, et révèle, en prime, une production d'ensemble de bon aloi. D'aucuns auraient toutefois souhaité des exercices de styles plus variés qu'ils n'apparaissent, les instrumentaux et ballades manquant cruellement à l'appel, et ce dans un registre qui pourtant les aurait appelés de ses vœux. D'autre part, rares sont les prises de risques consenties par le groupe et ses sources d'influence ne sont pour l'heure que partiellement digérées. Autant d'éléments ne permettant pas encore au collectif ibérique de se démarquer de ses pairs, du moins pas suffisamment pour espérer d'ores et déjà jouer les épouvantails parmi ses nombreux opposants. Bref, une engageante et enivrante mais classique livraison...

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