Si la France a la réputation (au moins pour les français) d'héberger un nombre conséquent de groupes de metal progressif, peu d'entre eux en revanche ont atteint une renommé internationale. Cependant les choses sont en train de changer, puis qu’arrive une vague de petits groupes qui ne déméritent pas. Leurs noms sont
Demians,
Lux Aeterna,
Imperial Gates, Opposing Motion, ou encore
Awacks. Et c'est donc de
Awacks dont nous allons parler aujourd'hui, car les clermontois ont sorti début septembre chez Brennus Music (comme
Imperial Gates) leur quatrième album, appelé
Resilience. Sortir un album chez Brennus signifie une certaine consécration, mais cela veut malheureusement aussi dire peu de publicité (à l'heure où j'écris ces lignes, l'album n'est pas proposé à la vente sur le site web du label). C'est dommage car c'est un album (et donc un groupe) qui mérite qu'on s'y intéresse. Pour peu que l'on tombe dessus en farfouillant sur internet, on sera vite convaincu par ce metal progressif aux allures assez classiques, mais qui recèle sa dose de pépites.
Sur le plan technique, c'est la production de qualité et le bon niveau des musiciens qui convaincra l'auditeur lambda. La très belle pochette, elle, emportera tous les suffrages chez l'acheteur. Acheteur qui verra sa dépense récompensée par un disque d'un qualité constante et bien rempli. De plus, il n'y a aucune raison de ne pas aimer un minimum cet album, qui se révèle tout de suite très agréable et ne nécessite pas de nombreuses écoutes pour être apprécié à sa juste valeur. Et bien que la durée de l'album dépasse de très loin le minimum syndical, les morceaux ne sont pas particulièrement nombreux ni longs, et on retient donc plus facilement les chansons.
Attention, il ne faut pas toujours se fier aux premières impressions, et encore moins à l'écoute de cet album. En effet, le premier titre est l'exact opposé de mes propos ci-dessus sur l'album entier. Si l'introduction très électronique met bien dans l'ambiance, la chanson est sympathique au niveau instrumental, mais il y a une phrase qui est répétée en permanence et qui devient vite insupportable. Dommage que le morceau soit gâché pour si peu. Par contre, ce moment-là passé (que certains apprécieront même peut-être), il ne reste plus que du metal progressif bien inspiré et original.
Le premier vrai bon morceau est donc Edge of
Solitude, qui est une chanson assez puissante, bien efficace (comme en témoigne son intro très speed), mais guère très mélodique. Le passage instrumental, suivi du solo de guitare l'est par contre un peu plus. Bien que ce titre soit d'un bon niveau, les suivants sont encore meilleurs. Field of Roses, qui est le troisième morceau de l'album est une véritable bombe mélodique, avec d'abord un clavier créant une atmosphère fantastique, un refrain hyperpuissant, et une guitare impressionnante. Et ce solo, quelle folie ! Quelle technique !
Ashes of
Life, le morceau le plus long de l'album est dans la même lignée. Toujours un chant qui transmet beaucoup d'émotions, toujours un arrière-plan pour donner une dimension grandiose à l'ensemble, puis un pont magistral qui donne après sur un refrain du tonnerre. La longue partie instrumentale est superbe, il n'y a pas d'autre mot. Le petit solo de guitare calme, tout en douceur, est lui aussi une belle réussite ; le tout débouche sur une mélodie électronique du plus bel effet. Près de dix minutes, mais on dirais que tout a été condensé tellement ce morceau déborde de qualité et respire l'inspiration la plus pure.
Quelques titres sont parfois plus incisifs, mais jamais vraiment agressifs. Sur Madness apparaît même du chant growlé, mais c'est la seule fois de l'album (heureusement pour ceux comme moi qui n'aiment pas ça). Disappear,
Millenium Ghost et Hey You sont trois autres très bons morceaux, avec un chant magnifique pour le premier (et les passages façon "téléphone" sont d'une beauté), une très belle ambiance pour le deuxième (ce piano …), et pour le troisième c'est les deux à la fois, l'ambiance et le chant se complétant à merveille 'avec un très bon solo de guitare soit dit en passant).
L'album se termine par un titre inénarrable, repris des maîtres du prog Genesis, nommé tout simplement
Mama. J'étais assez sceptique au début il faut bien l'avouer, mais mes doutes se sont évaporés dès le refrain atteint. C'est un morceau de rock / metal progressif comme on en fait plus, ou même comme on en a jamais fait. Rien que les lignes de chant illustrent au mieux le sens du mot progressif.
Resilience mériterait d'être acheté rien que pour ce titre. Je ne dis maintenant rien de plus, il vaut mieux se faire sa propre (bonne) opinion.
Awacks est donc un groupe de prog français qui a fait ses preuves et qui a de l'avenir devant lui, et je l'espère une brillante carrière musicale. Il ne manque plus aux clermontois que la consécration, car la qualité, elle, est déjà là. Il ne reste plus qu'à continuer sur la lancée en ne corrigeant que quelques petits détails. On peut donc compter encore une bonne sortie de Brennus Music.
Je viens de faire un tour sur leur facebook, et je vois :
1ère chronique : 18/20
2ième chronique : 17/20
Désolé les gars si j'ai mis que 16 x)
. bravo Awacks !
En relisant cette chronique, j'ai remarqué que tu n'avais pas précisé que la pochette était l'oeuvre de la cover designer Stan W Decker qui est aussi le bassiste qui joue sur l'album.
Merci pour la chronique.
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